La loi de l'Amour ne renferme ni la conscience des échecs ni aucune imperfection. L'Amour maintient et gouverne ses idées dans l'ordre et l'harmonie qui sont justes. Dès lors si l'on comprend que l'homme est éternellement parfait, l'on sait que jamais il n'est trop tard — jamais trop tard pour être bon, pour se bien porter, jamais trop tard pour être heureux ou pour démontrer la filialité véritable de l'homme.
Quelqu'un a-t-il nourri la croyance qu'il est déchu, maudit de Dieu, condamné par les hommes? La Science Chrétienne déclare que l'heure est venue où il doit se réveiller de ce songe, et revendiquer l'héritage spirituel de l'homme. Paul disait (Phil. 3:13, 14): «Ma seule préoccupation, la voici: en oubliant ce qui est derrière moi, m'élancer vers ce qui est devant moi, et courir vers le but, pour obtenir le prix de la vocation céleste de Dieu en Jésus-Christ.» La Science Chrétienne demande que nous oubliions le passé avec ses fautes et ses erreurs et que, suivant l'exemple de Paul, nous nous élancions vers le bien qui est devant nous. Elle affirme qu'en réalité il n'y a pas de pécheur impénitent, d'homme qui ne puisse être sauvé, de passé déplorable dont on ne puisse reconnaître que c'est un rêve.
En Science Chrétienne nous vivons non dans le passé, mais dans l'éternel maintenant où l'Amour se déroule. Ayant discerné le vrai rapport par quoi l'homme est uni à son créateur, commettons-nous un sacrilège quand nous affirmons et revendiquons la filialité que démontra Jésus le Christ? Ayant perçu l'identité et l'individualité spirituelle de l'homme, nous voyons que, comme l'écrivait l'apôtre Paul (Rom. 8:1), « il n'y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ, qui marchent non selon la chair, mais selon l'esprit. »
Corrélativement, Mary Baker Eddy, Découvreuse et Fondatrice de la Science Chrétienne, put dire dans son sermon intitulé Christian Healing (p. 9): « Nous incombe-t-il de croire que “la malédiction sans cause n'a point d'effet”? Dans ce cas, nous avons une obligation plus haute encore: il faut savoir que Dieu n'a jamais maudit l'homme, Sa propre image et Sa ressemblance. Dieu ne créa point d'homme pervers; et l'homme créé par Dieu ne possède aucune faculté, aucun pouvoir indépendant de son Créateur et par quoi lui-même puisse se rendre pervers. »
Parce qu'elles sont nées dans un triste milieu ou qu'elles ont grandi dans des circonstances malheureuses, certaines personnes semblent n'avoir jamais connu la douce aménité de l'amour et ses bienfaits. Sans qu'il y ait de leur faute, elles n'ont pas eu le bonheur de voir ou de sentir leur vie beaucoup d'amour ou de tendresse. Elles diront peut-être: « Comment puis-je connaître l'amour puisqu'il n'est jamais entré dans ma vie? Au fond l'on n'a jamais désiré ma présence et je me sens pas moi-même très près de mon prochain. » Dans ce cas, la Science Chrétienne fait voir qu'au point de vue absolu nous sommes tous fils ou filles non d'un humain mais du Père-Mère Dieu et que les enfants du divin Amour ne sont jamais de trop. Dieu aime et chérit chacune de Ses idées; si l'une d'elles faisait défaut ou n'avait pas d'importance, l'univers serait incomplet.
Humainement parlant, il se peut qu'un homme semble quelquefois séparé des autres, exclu, solitaire, mais l'Amour ignore toute séparation d'avec ses idées. Dans l'univers infini créé par Dieu, aucune idée n'est seule ou tenue à l'écart. L'isolement est une fausse suggestion agressive ayant sa source dans le contraire hypothétique ayant source dans le croyance que l'homme est séparé de Dieu, séparé de l'Amour, et qu'il n'y a pas assez d'affection pour tout le monde. Elle voudrait nous faire croire qu'il nous manque quelque chose. Serait-ce l'argent qui fait défaut, ou le bonheur, ou encore la sympathie? Ce sentiment de vide, ce désir non satisfait s'exprime quelquefois par une certaine inquiétude, une soif de mouvement, une recherche perpétuelle qui n'aboutit pas. Souvent la fausse croyance suggère qu'un événement, une chose ou une personne matériels subviendrait à ce besoin et satisferait les aspirations; or ce n'est jamais le cas.
L'isolement cherche à nous faire croire qu'en l'absence d'une certaine personne nous ne pouvons être heureux. Il engage les hommes à s'appuyer sur la personnalité plutôt que sur le Principe. Si nous analysons les prétendues causes de l'isolement, nous remarquons parfois qu'un humain s'attend aux autres et compte sur eux pour son bonheur et sa satisfaction au lieu de démontrer en lui-même la paix et le contentement. La Science Chrétienne nous apprend à faire bon ménage avec nous-mêmes, à vivre en harmonie avec nos propres pensées; c'est vraiment là une chose qui nous aide beaucoup — l'aptitude à méditer, à marcher avec Dieu, à rester seul avec les pensées ou idées de l'Entendment. Le Psalmiste n'était pas solitaire bien qu'il fût seul avec Dieu. Il marchait avec Dieu, avec l'Esprit, et méditait sur le bien, nous dit-il — sur les réalités spirituelles — pendant les veilles de la nuit; réalisant qu'il était un avec Dieu, il s'écriait (Ps. 139:17, 18): « Que tes pensées sont profondes pour moi, ô Dieu, et que le nombre en est grand! Les veux-je compter? Elles sont plus nombreuses que le sable. A mon réveil je suis encore avec toi.»
Il est impossible que l'homme soit délaissé ou solitaire puisqu'il est un avec l'Amour. Comprendre la présence perpétuelle de l'Amour, c'est s'élever plus haut que la triste contemplation d'un moi solitaire et voir se révéler les joies spirituelles toutes proches. La vie de Jésus illustra le fait que grâce à la loi divine, chacun a l'occasion de servir Dieu et le genre humain, et qu'en se livrant à cette activité nul ne pourra se sentir seul.
