L’expérience prouve qu’il n’est pas sage de compter uniquement sur les méthodes humaines pour s’assurer ce dont on a besoin, soit aujourd’hui soit plus tard. Cette confiance déçoit souvent, parce qu’elle repose sur la trompeuse hypothèse que la matière constitue la substance véritable; or la matière est limitée, peu sûre, insubstantielle, et les méthodes humaines par quoi l’on cherche à s'en assurer les avantages temporels sont forcément incertaines.
La sagesse la plus haute c'est une confiance active, intelligente dans l'Esprit sans limites, qui peut subvenir à tous nos besoins. Cette confiance chasse les croyances matérielles de limitations, de pénurie grâce à la loi spirituelle toujours présente de l'Amour, proclamant l'abondance immédiate et la sécurité. Moïse prouva que les ressources nécessaires sont toujours accessibles lorsque sur l'ordre de Dieu, frappant de son bâton le rocher, il en fit sortir de l'eau pour le peuple. Élie à son tour, conformément à la promesse divine, put se nourrir pendant longtemps, ainsi que deux autres personnes, d'une petite provision de farine qui ne s'épuisait pas. Jésus prouva que les ressources de l'Esprit sont sans limites, car la pièce d'argent requise pour payer l'impôt se trouva pour lui dans la bouche d'un poisson, et dans maints autres cas il put procurer aux humains ce qui leur manquait. Savoir que l'Esprit est la seule substance véritable avait produit ces résultas.
Aujourd'hui encore, nous avons maintes fois l'occasion de prouver comme Jésus, d'une manière pratique et progressive, la généreuse sollicitude de l'Amour. Pour en arriver là, il faut penser selon la manière du Maître; dans ce domaine, ses paroles et ses actes peuvent nous guider. Le Christ Jésus enseignait à ses disciples qu'il faut toujours compter sur Dieu, sur l'Esprit. La prière qu'il leur enseigna contient ces paroles (Matth. 6:11): « Donnenous aujourd'hui notre pain quotidien. » Il leur dit également (verset 34): « Ne vous mettez donc pas en souci pour le lendemain; car le lendemain aura soin de ce qui le concerne. » Dans le texte grec, les mots que l'on a traduits « pain quotidien » ont aussi le sens de nourriture « nécessaire » ou « suffisante. » Jésus lui-même nous a donné cette définition du pain (Jean 6:33, 35): « Le pain de Dieu est celui qui descend du ciel, et qui donne la vie au monde... Je suis le pain de vie. »
Le « pain de vie » ou la compréhension scientifique du Christ, de la Vérité, est « quotidien » — à la fois nécessaire et suffisant. Il est nécessaire pour qui veut obtenir la santé, la joie, le bien-être véritables. Il est suffisant parce que sa source est le Dispensateur de tous les biens, l'Amour universel existant par soi-même, le Père et la Mère de l'univers spirituel infini, Celui dont la bonté est si vaste qu'il aide toujours avec tendresse les humains qui luttent pour parvenir jusqu'à l'Esprit. Comprendre scientifiquement ce que sont le « pain de vie, » le Christ, et sa source divine, c'est avoir part aux bénédictions de Dieu, qui donnent aux humains tout ce qu'il leur faut. A deux reprises, Jésus le Christ nourrit des milliers de personnes sans autres vivres que quelques pains et quelques poissons; il guérit les malades, rendit aux aveugles la vue, fit marcher les boiteux et même ressuscita des morts.
Par ces actes qui manifestaient le pouvoir de l'Amour divin, Jésus montrait qu'avoir l'esprit du Christ est à la fois nécessaire et suffisant. Il en indiqua la nécessité dans cette béatitude: « Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés! » (Matth. 5:6.) Bien souvent les mortels semblent ne pas avoir cette faim et cette soif ni rechercher le Christ, tant que les choses physiques ne leur font pas défaut. Mais alors le bâton et la houlette de notre Berger conduisent avec amour jusqu'au bercail la brebis errante qui peut enfin se rassasier.
Les Scientistes Chrétiens recherchent avec prière le « pain de vie » qui doit les nourrir chaque jour. Leur livre de texte Science et Santé avec la Clef des Écritures, par Mary Baker Eddy, contient l'oraison dominicale avec son interprétation spirituelle, prière que connaissent tous ceux qui étudient cette Science (pp. 16, 17). La requête: « Donne-nous aujourd'hui notre pain quotidien » est interprétée comme suit: « Donne-nous Ta grâce pour aujourd'hui; rassasie les affections affamées. » Comme Jésus, Mrs. Eddy fait ressortir ce dont les hommes ont vraiment besoin, la « grâce pour aujourd'hui, » la compréhension spirituelle qui nourrit chaque jour les affections affamées, la justice ou le bon penser spirituel satisfaisant ceux qui ont faim et soif de ces choses. Que la compréhension spirituelle est nécessaire, Mrs. Eddy l'indique dans une lettre où se trouve ce passage (We knew Mary Baker Eddy, p. 34): « Que Dieu vous bénisse et vous montre chaque jour un peu mieux l'Amour infini. Juste votre pain quotidien, vous ne pouvez vous en assimiler davantage. »
Cette bénédiction devrait éclairer ceux qui après avoir longtemps erré se tournent en dernier recours vers le pouvoir de Dieu et croient racheter le temps perdu en se livrant avec frénésie à l'étude de la Science Chrétienne. Ce bourrage ne saurait être profitable: une personne qui jeûne depuis longtemps doitelle vouloir soudain se gaver? Dieu aime tous Ses enfants. Lorsqu'on entre au bercail, le bon Berger prend soin de quiconque est sincère, recherchant les choses de l'Esprit. Heureux sont-ils!
Il arrive parfois que Dieu nous donne ce qu'il faut non seulement pour un jour, mais pour le lendemain. Au désert, les Israélites reçurent l'ordre de recueillir pendant les cinq premiers jours de la semaine leur provision quotidienne. S'ils voulaient en garder, la manne se gâtait pendant la nuit. En revanche le sixième jour il leur fallait recueillir une double portion, car la manne ne tombait pas le jour suivant. Dans ce cas le surplus ne s'altérait point.
La Science fait comprendre Dieu et la nature de l'homme qui en est la ressemblance spirituelle; ainsi la conscience humaine n'est plus liée par la crainte ou par d'autres chaînes; elle peut mieux voir comment les ressources doivent être employées, s'il faut oui ou non faire des économies. D'une manière générale, il est sage d'avoir si possible des ressources amplement suffisantes et de ne pas s'exposer à des choses qui selon la croyance mortelle produiraient la pénurie. Mais quand le disciple est sûr que Dieu le guide, il peut avancer avec confiance même s'il n'a pas réserves, car il sait que Dieu protège et soutient ceux qui lui obéissent.
L'auteur du présent article connaît un ménage Scientiste Chrétien qui prouva ce fait. Dans cette famille on avait coutume de prier Dieu pour qu'en toute occasion ce soit Lui qui dirige. Aussi quand les deux conjoints eurent l'impression que la sagesse divine les engageait à s'établir pour leur compte dans les affaires, ils obéirent avec confiance bien que la nouvelle entreprise exigeât presque tout leur avoir. Par la suite les modestes fonds qui leur restaient se réduisirent presque à rien. Selon les apparences l'on s'était mépris sur le commandement de Dieu. Pourtant l'étude et la prière continuaient à fournir l'assurance que la décision avait été juste, et de temps en temps quelques nouvelles ressources permettaient tout juste de boucler les comptes. Un jour, d'une manière tout à fait imprévue, l'on vit s'ouvrir des perspectives qui procuraient un gain à la fois régulier et suffisant.
Bien des mois plus tard, se laissant toujours conduire par Dieu, ce couple sentit qu'il fallait encore développer l'entreprise; mais les fonds n'étaient pas suffisants. Comme la chose semblait juste, les conjoints obéirent sans tarder. Avant même que cette innovation fût achevée, ils reçurent d'une source jusqu'alors inconnue un don considérable qu'ils n'avaient point sollicité mais qui couvrit amplement tous les frais. Ainsi soutenue, l'affaire s'avéra bientôt utile et profitable.
La Science Chrétienne révèle que les ressources sous leur aspect humain sont assurées dans la mesure où l'on comprend et où l'on exprime le sens spirituel des ressources. La substance véritable c'est l'Esprit, non la matière. Il faut donc reconnaître que les ressources sont le déroulement illimité de l'Esprit qui se manifeste par son idée, l'homme. D'après cette vue spirituelle, l'homme n'amasse pas les biens, mais il exprime l'abondance.
En outre l'homme spirituel n'est point un consommateur absorbant les ressources véritables. Il reflète Dieu, ce qui n'a rien de commun avec la destruction ou l'absorption. Il est absolument impossible que l'homme, ressemblance ou reflet de Dieu, absorbe et consomme certains éléments de cette ressemblance. L'homme réfléchit d'une manière complète, infinie, la nature spirituelle de Dieu qui se soutient par soi-même.
Les idées spirituelles de l'Esprit constituent les vraies ressources. Quand nous exprimons ces idées et des qualités telles que la joie, l'amour, la sagesse, notre prière trouve sa réponse, nous obtenons la victoire sur le manque et les limitations. Dans un article ayant pour titre « Les Anges, » aux pages 306 et 307 de Miscellaneous Writings, notre Leader nous donne un passage des plus réconfortants que nous citons ici: « Le Psalmiste dit: "Il ordonnera à Ses anges de te garder." Dieu vous donne Ses idées spirituelles, et celles-ci vous donnent à leur tour les ressources quotidiennes. Ne demandez jamais en vue du lendemain: il suffit que le divin Amour soit une aide toujours présente; et si vous savez attendre sans jamais douter, vous aurez à chaque heure tout ce qu'il vous faut. »
