Le livre de texte de la Science Chrétienne, Science et Santé avec la Clef des Écritures, par Mary Baker Eddy, est un trésor qui peut faire grand bien à toute l'humanité. De nos jours la radio, les conversations générales, les journaux ne nous abreuvent-ils pas d'interminables remarques sur les maladies de cœur, la pression artérielle défectueuse, et cœtera? Cette propagande médicale persistante fait pénétrer la crainte dans la pensée des mortels et risque de provoquer précisément les maux que croit pouvoir vaincre le propagandiste malavisé. Comme le dit avec sagesse un proverbe latin: Qui medice vivit misere vivit (Vivre médicalement, c'est vivre misérablement). En revanche, quelle joie de lire Science et Santé, de voir que la pensée se tourne vers Dieu, vers les choses de l'Esprit, vers l'encourageante certitude que, grâce à la spiritualisation de la pensée, l'on peut devenir le maître et non la victime des maladies!
Dès le début, la Bible n'affirme-t-elle pas que l'homme, créé à l'image du Père céleste, reçut l'empire sur toute la terre? Voilà le fil d'or qui se retrouve constamment dans le sublime message de Mrs. Eddy. Au premier chapitre de la Genèse, la création est déclarée bonne. Comme le semblable produit le semblable, la Cause première doit être bonne, elle aussi. Dans ce tableau de l'harmonie primordiale, l'homme pourrait-il être victime d'un mal désespéré?
Mais, objectera-t-on peut-être, ceci se passait avant la chute de l'homme, n'est-ce pas? L'intrépide Leader de la Science Chrétienne déclare que l'image et la ressemblance de Dieu n'a jamais pu déchoir, abandonner son état spirituel élevé. Aucun malheur n'est arrivé à l'homme dont parle le premier récit biblique de la création: il n'a pas subi de changement. Au chapitre deux le matérialisme entre en scène avec son péché, ses discords, avec Adam et Ève, mais seulement après qu'une vapeur monta de la terre.
Or que fait une vapeur, une brume? Elle ne détruit rien, mais elle cache, elle obscurcit. N'en pouvons-nous pas conclure que l'homme de Dieu, le seul qui existe réellement, est harmonieux maintenant même, comme il l'était lorsque « les étoiles du matin entonnaient un chant d'allégresse et que les fils de Dieu poussaient des acclamations »? (Job 38:7.) Ce qui nous l'a caché, ce sont les brumes de l'ignorance — ignorance concernant les faits spirituels de l'être. Quand on apprend en Science à ne plus se laisser décevoir par le faux concept de l'homme, — produit de la brume ou d'une mystification, — à revendiquer l'unité de l'homme avec son Créateur et l'empire que Dieu lui donne sur tout ce qui s'oppose au bien, l'on a maintes preuves de ce grand fait: la nature spirituelle de l'homme, sa perfection en tant que reflet de Dieu, sont intactes, et peuvent toujours se révéler.
Comment procède le Scientiste Chrétien lorsque l'entendement mortel persiste à répéter: Attention à votre cœur, surveillez votre pression artérielle! En premier lieu, il s'efforce d'allier sa conscience avec l'Entendement divin; il déclare et réalise que la source de sa vie et de sa force, c'est non point un organe matériel, mais Dieu. Dans un psaume d'Asaph (Ps. 73:26), le problème et sa solution nous sont clairement exposés: « Ma chair et mon cœur défaillaient; mais Dieu est le rocher de mon cœur, et mon partage à toujours. »
Transporter dans le domaine mental le problème des troubles cardiaques, ce ne doit pas être difficile. Qui ne s'est aperçu que la crainte ou d'autres émotions peuvent accélérer le pouls, faire monter la rougeur au visage? Pour montrer à quel point la pensée affecte ce qu'on nomme la tension vasculaire des mortels, une encyclopédie (Encyclopœdia Britannica, vol. 3, p. 746) déclare: « La pression artérielle change beaucoup sous l'empire des émotions; ainsi l'excitation causée par un examen médical ou par la mesure de la pression artérielle avant de contracter une assurance sur la vie, a parfois fait monter de 50 ou 60 millimètres la pression systolique. » L'humanité a donc grand besoin de l'influence du Christ, dont le « Silence! apaise-toi! » calme la crainte aujourd'hui comme au temps de Jésus, et nous ouvre une vie nouvelle.
Ceux qui étudient la métaphysique s'intéresseront aux définitions que donne au sujet du cœur un grand dictionnaire. Il dit entre autres que métaphoriquement, c'est « le siège de la vie spirituelle ou consciente. » Sans doute, le Scientiste Chrétien sait qu'un organe matériel inintelligent ne saurait usurper les prérogatives de Dieu, de la Vie dont l'activité est universelle; mais ce qu'on nomme le cœur matériel fait entrevoir l'existence d'une action et d'un pouvoir divins. Le cœur symbolise aussi la bienveillance, l'affection désintéressée, ce qui prouve que la Vie et l'Amour sont inséparables.
Dans Miscellaneous Writings (p. 50) Mrs. Eddy répond en ces termes à la question « Croyez-vous que le cœur puisse changer? »: « Nous croyons, et qui plus est, nous comprenons, que les affections, les désirs, les buts humains doivent changer pour se conformer à la norme divine: “Soyez donc parfaits”; en outre, nous savons qu'il faut abandonner la croyance d'après quoi le cœur serait matière et soutiendrait la vie, pour arriver à comprendre que Dieu est notre Vie, que nous existons dans l'Entendement, que nous vivons par lui, y ayant notre être. » Puis elle ajoute avec à-propos: « Ce changement de cœur affranchirait les cardiaques et ferait beaucoup avancer le christianisme. »
La Science met en lumière ce fait capital: les fils des hommes ne sont point esclaves de leur cœur et n'en dépendent pas. Au contraire, l'action du cœur est soumise à la pensée. Quand la compréhension spirituelle détruit la crainte et l'excitation émotive; quand la loi de l'Esprit réduit au silence les alarmes et les prétendues lois médicales — le concept humain du corps peut fonctionner harmonieusement, sans douleur. A la première suggestion de troubles cardiaques, de tension trop faible ou trop forte, nous devrions penser au vibrant appel de notre Leader (Science et Santé, p. 393): « Prenez possession de votre corps, et dominez-en la sensation et l'action. Élevez-vous dans la force de l'Esprit pour résister à tout ce qui est dissemblable au bien. Dieu en a rendu l'homme capable, et rien ne saurait invalider les facultés et le pouvoir dont l'homme est divinement doué. »
Qui pourrait dire combien de fois l'action normale du cœur a été rétablie, la crainte de la mort écartée, quand la puissante déclaration: « Dieu est ma Vie! » fut prononcée par un Scientiste Chrétien? Élevons-nous dans le pouvoir de l'Amour infini « pour résister à tout ce qui est dissemblable au bien; » affirmons avec constance que « Dieu est le rocher de mon cœur et mon partage pour toujours; » mettons notre main dans celle du Père et marchons sans nous laisser troubler par les effroyables suggestions répandues à notre époque. Posons-nous ces questions: Un changement de cœur se produit-il chez moi? Est-ce que j'apprends à m'appuyer davantage sur le cœur et l'âme de l'Amour divin? Mon sentiment de l'amour devient-il moins égoïste, plus universel? En vérité, nous ne vivons que dans la mesure où nous reflétons l'Amour, la seule Vie!
