Dans un siècle de matérialisme, de ténèbres et de superstition, notre Maître bien-aimé, Jésus le Christ, par ses préceptes et son exemple, donna à ses contemporains et aux générations suivantes la glorieuse lumière qu'apporte une meilleure compréhension de Dieu. « Je suis venu, afin que les brebis aient la vie, et qu'elles l'aient en abondance, » dit-il; et les actes qui confirmaient ses paroles réveillèrent la conscience humaine, qui put percevoir et saisir dans une certaine mesure la nature spirituelle de l'homme immortel. Son exemple fut l'aurore succédant au chaos, à la nuit profonde, où les habitants de la terre avaient été plongés.
Dans la carrière du Maître, la leçon de la vie éternelle se déroula toujours davantage jusqu'à ce qu'elle atteignît son apogée par la résurrection et l'ascension. Lorsque, trois jours après la crucifixion, il se présenta aux disciples sous la même forme corporelle qu'auparavant, « il prouva, » comme le déclare Mary Baker Eddy à la page 44 de Science et Santé avec la Clef des Écritures, « que la Vie est immortelle et que l'Amour est maître de la haine. » Sa mission fut individuelle en même temps qu'universelle, et la leçon s'applique à tous les âges.
Jésus le Christ est notre Conducteur, et ce qu'il fit a pour nous une importance vitale. Quand le Maître s'éleva plus haut que la vision terrestre de son entourage, il dut voir clairement son moi incorporel, invisible aux sens physiques. Parce qu'il accomplit son œuvre, d'autres peuvent suivre son exemple et vaincre la mort ou processus mortel. La résurrection, l'ascension par quoi l'on s'élève plus haut que toutes les choses terrestres et matérielles, voilà le but que notre Maître a placé devant nous; et la Science Chrétienne révèle clairement les pas à faire sur la route du progrès et de l'ascension spirituels.
Paul a dit: « L'affection de la chair est la mort; mais l'affection de l'Esprit est la vie et la paix. » Ceci indique bien que les sentiments charnels ou mortels ne se manifestent pas seulement lorsqu'on trépasse; ils représentent plutôt un état chronique de mesmérisme ou de faux penser. Ces dispositions charnelles peuvent s'étendre sur une période de plusieurs années. La mort n'est donc pas l'affaire d'un instant, c'est un état de songe qui se rattache au penser faux.
Le baptême de l'Esprit a lieu toutes les fois qu'on corrige ce faux penser. Les sentiments spirituels, dont Paul dit qu'ils constituent « la vie et la paix, » se voient dans les guérisons qu'ils produisent, au double point de vue mental et pratique. Ces guérisons doivent se poursuivre progressivement jusqu'à ce que toute erreur ait disparu de la pensée des hommes. Avant sa crucifixion et sa résurrection, Jésus guérit les maux de tous genres — péché, chagrin, pauvreté, discords, maladie. Ces démonstrations marquent l'ascension de la pensée individuelle et sont nécessaires au progrès.
La glorieuse compréhension de Dieu en tant que Vie permit au Christ Jésus de ressusciter une enfant (Matthieu 9:18, 19, 23–25), un jeune homme, fils unique d'une veuve (Luc 7:12–15), Lazare lui-même, dont les Écritures disent qu'il était mort depuis quatre jours. Quand Lazare fut ramené à la vie par le Maître, il dut y avoir chez Jésus une ascension, un nouveau développement spirituel, car ressusciter Lazare exigeait à coup sûr plus de compréhension que de ressusciter la fille de Jaïrus ou le fils de la veuve habitant Naïn.
En sortant lui-même de la tombe, Jésus fit une démonstration encore plus élevée; il put alors faire entrevoir aux disciples sa démonstration progressive et sa victoire sur la mortalité. Il satisfit à toutes les exigences probatoires en accomplissant l'ascension qui l'élevait au-dessus des choses matérielles.
Dans Science et Santé, Mrs. Eddy déclare (p. 75): « Lorsque vous pourrez vous réveiller, vous-même ou les autres, de la croyance que nous devons tous mourir, vous pourrez alors exercer le pouvoir spirituel qu'avait Jésus de reproduire la présence de ceux qui ont cru mourir, — mais il n'y a pas d'autre moyen. » Sur la montagne de la transfiguration, le Maître avait avec lui trois de ses disciples; « Moïse et Élie leur apparurent, s'entretenant avec lui. » En cette occasion, Jésus, puisqu'il était en présence de Moïse et d'Élie, ne prouva-t-il pas qu'il avait vaincu « la croyance que nous devons tous mourir »? En outre, sur ces hauteurs où sa conscience était transfigurée, le Maître prédit son propre triomphe sur la mort et l'annonça aux trois disciples pendant qu'ils descendaient de la montagne. Il leur donna cet ordre: « Ne dites à personne ce que vous avez vu, jusqu'à ce que le Fils de l'homme soit ressuscité des morts. » Cette parole est significative; elle nous fait entrevoir que Jésus, dès ce moment, avait vaincu la mort. Après cette expérience, la pensée des trois disciples s'éleva sans doute assez haut pour abandonner dans une certaine mesure la croyance à la vie dans la matière et pour accepter le glorieux fait de la Vie divine.
Aujourd'hui nous sommes au début d'une ère nouvelle, caractérisée par la révélation finale de la Vérité — la Science du Christ ou Science Chrétienne. Sur le plan humain, la fin d'une époque et le commencement d'une ère nouvelle attestant une révélation plus haute de la Vérité sont marqués en général par des troubles et des bouleversements dus à la chimicalisation qui se produit lorsque la lumière spirituelle détruit les croyances erronées. Quand les nuages se dissipent, que la fumée des batailles s'évanouit, nous pouvons voir la nouvelle aurore. A quoi cette période aboutira, voilà qui dépend en grande partie des Scientistes Chrétiens, car ce sont eux qui doivent rendre témoignage à la révélation de la Science Chrétienne; par la démonstration, ils doivent faire paraître à notre époque le gouvernement du divin Principe; ils peuvent aider à l'établir parmi les peuples de la terre, grâce à la purification et à la spiritualisation de leurs pensées.
Actuellement, nous commençons l'ascension spirituelle que Jésus le Christ a complétée. La Science Chrétienne nous fait comprendre l'œuvre du Maître, sa résurrection, son ascension; elle révèle en outre qu'à l'instar de Jésus nous devons vaincre tout sens de matérialité, toute croyance à une existence matérielle. Nos progrès seront assurés, ininterrompus, si, aimant Dieu par-dessus tout, nous cherchons à purifier notre pensée, à la spiritualiser par la prière et la consécration constantes. Le divin Amour nous soutient sans cesse dans notre marche ascendante; il est certain que nous arriverons nous aussi sur les sommets de la révélation où nous pourrons voir la création spirituelle et divine. Notre résurrection, notre ascension sont inévitablement décrétées par le Dieu éternel qui est Vie. Les progrès dans la compréhension spirituelle de Dieu et de Son Christ; la belle tâche qui consiste à s'élever toujours plus haut dans la pensée et la démonstration pour parvenir à la pleine lumière du ciel — voilà notre résurrection et notre ascension. En marchant vers la cime de la révélation divine, nous manifesterons la nature de Dieu et nous en verrons le reflet chez nos semblables.
A quiconque désire réellement faire son devoir en toutes choses, je recommande l'étude de la Bible. Parmi tous les livres qui ont été écrits, aucun n'a pareillement influé sur la vie d'un peuple.