Au chapitre quatorze de son Évangile, saint Jean rapporte une des dernières conversations que le Maître eut avec ses disciples. Il leur avait fait voir la nécessité de le suivre, en leur donnant l'assurance qu'ils connaissaient le chemin. Thomas s'écria, peut-être avec une certaine impatience: « Seigneur, nous ne savons où tu vas; comment en saurions-nous le chemin? » Jésus répondit par ces déclarations claires et concises: « Je suis le chemin, la vérité et la vie; nul ne vient au Père que par moi. » La grande vérité indiquée dans ce passage, c'est qu'il existe un seul chemin conduisant au Père, au divin Principe — au bien, à la santé, à l'harmonie sans limites.
« Un seul chemin? Que c'est étroit! » entend-on souvent dire. Oui, la voie est étroite. La table de multiplication est étroite, elle aussi. Il n'y a qu'une façon correcte de multiplier, de soustraire ou de diviser. Mais ce chemin étroit conduit aux vastes calculs astronomiques. Nul ne s'imagine pouvoir bien calculer par quelque autre méthode, en se servant d'une table de multiplication qui lui soit personnelle. Avez-vous jamais essayé d'avoir une table de multiplication originale, bien à vous?
Le chemin de la Vie, c'est donc celui du Principe, lequel est immuable, divin, sans déviation. L'on ne parvient au ciel d'aucune autre manière, et l'on doit constamment suivre cette voie. Si quelque problème mathématique semble difficile à résoudre, l'élève ne s'arrête pas à mi-chemin; il n'abandonne pas le principe des mathématiques ou la table de multiplication pour trouver un mode de calcul qui soit plus aisé. Il n'essaie pas d'arranger les nombres à sa façon ou de les modifier d'après des vues personnelles. Il doit continuer d'obéir au principe des mathématiques avec une confiance persévérante et joyeuse, sachant que la solution correcte est sûre, parfaite, accessible; que c'est la seule à laquelle on puisse arriver, la seule que permettent les méthodes exactes des mathématiques.
A la page 242 de Science et Santé avec la Clef des Écritures, Mary Baker Eddy déclare: « Il n'y a qu'un chemin qui mène au ciel, à l'harmonie, et le Christ dans la Science divine nous montre ce chemin. Ce chemin consiste à ne connaître aucune autre réalité — à n'avoir aucune autre conscience de vie — que le bien, Dieu et Son reflet, et à nous élever au-dessus des soi-disant douleurs et plaisirs des sens. »
Ce passage explique la voie étroite, qui n'admet aucune conscience du mal sous une forme quelconque; aucun détour sur le terrain de la souffrance et des peines; nul carrefour conduisant soit au péché, soit à la maladie; nulles pentes de pauvreté, de vieillesse, de décrépitude; aucun upas croissant sur l'un ou l'autre bord, aucune impureté de la chair. Cela vous paraît-il monotone? Suivez cette voie et vous verrez! Vous constaterez que sur le chemin qui monte, les perspectives sont infinies, caractérisées par la beauté, la noblesse, le pouvoir et les capacités accrues, la liberté, la joie du cœur.
Quelquefois il semble y avoir de grands lions dans le chemin. Un abîme de ténèbres et de désespoir paraît s'ouvrir devant nous — le précipice de la mort, les égarements des faux appétits ou des désirs trompeurs. Mais ce n'est là qu'un mirage, un leurre des sens, une tentation qui nous inciterait à choisir une table de multiplication personnelle, une voie peu sûre où le bien et le mal semblent toujours être mis en balance. Quand on se tourne sans réserve vers le divin Principe, on voit se dissiper le mirage, à la lumière de l'Amour. Vraiment, la voie du bien est à sens unique, elle n'admet ni la nécessité ni la possibilité du mal.
A la page 326 de Science et Santé, Mrs. Eddy déclare: « Saul de Tarse n'aperçut le chemin — le Christ, ou la Vérité — que lorsque son sens incertain de ce qui est juste céda à un sens spirituel qui est toujours juste. » Cette route certaine, que caractérise la compréhension ou le sens spirituel, c'est la voie de l'intelligence, du discernement, de la sagesse, de la vigilance. Elle offre la seule manière de bien régler les conflits entre voisins ou nations. Étant impersonnel, impartial, le Principe traite chacun d'une manière équitable et juste. Il exclut la cupidité, l'envie, la crainte du manque et par conséquent le désir de thésauriser. Le chemin de l'Amour est celui du bien sans limites, qui se développe sans cesse et nous amène à des progrès toujours plus satisfaisants.
Citons encore notre Leader, qui dit, à la page 359 de Miscellaneous Writings: « Le chemin, c'est la Science divine absolue: marchez-y; mais souvenez-vous que la Science se démontre par degrés, et que notre démonstration s'élève seulement dans la mesure où nous nous élevons sur l'échelle de l'être. » Chacun de nous est à la fois libre et capable d'entrer dans la voie de la Science divine, d'y marcher, de démontrer cette Science. Chacun peut renoncer au faux sens matériel des choses pour accueillir la réalité spirituelle. Il est libre d'échanger l'orgueil contre l'humilité véritable; la crainte contre la sérénité; la haine contre l'amour; la critique contre l'appréciation; les vues restreintes contre la générosité; la maladie contre la santé; le mal de tous genres contre le bien. C'est ainsi qu'on s'élève sur « l'échelle de l'être » pour marcher avec joie sur la route de la compréhension, de la démonstration — le chemin de la Science Chrétienne.
Cette seule voie exacte de l'Amour est celle de la lumière, dont l'éclat augmente jusqu'à ce que le jour soit dans sa splendeur. C'est « le chemin de la sainteté » si merveilleusement dépeint par le prophète Ésaïe, qui déclare: Il « se couvre de fleurs; » et dans un autre passage: « On entendra... les cris de joie et d'allégresse, les actions de grâces et le chant des cantiques. » Quant à ceux qui le suivent, « la joie et l'allégresse seront leur partage; la douleur et les gémissements s'enfuiront. »
