Connaitre Dieu en tant que le bien omniprésent, la source de toute action, c'est l'essence de ce qui constitue vraiment l'homme. Le bien qui s'apparente à Dieu est exprimé par l'homme spirituel dans une vie de bonté spirituelle ininterrompue. L'infinitude de l'Amour divin, où tout est compris, exclut nécessairement la possibilité de choses contraires au bien éternel, indestructible.
Malgré des siècles de croyances erronées, le bien sans limites n'a jamais connu le mal et ses discords illusoires, qui ne restreignent en aucune manière l'omnipotence de l'Entendement divin. Le facteur de la durée, par quoi la pensée mortelle prétend établir et rendre réels le mal et l'inharmonie, n'est qu'une vaine suggestion mentale. Le temps est l'antipode de l'éternité. Tout ce qu'on mesure en fonction du temps est sans rapport avec la réalité; l'éternité ne fait qu'un avec le divin Principe immortel, créateur. Les restrictions que le temps veut imposer aux humains disparaissent dans la mesure où la pensée entrevoit l'existence éternelle, sans limites d'âge.
Selon la Bible, Jésus le Christ avait entendu dire que le paralytique de Béthesda était infirme depuis trente-huit ans; mais il balaya, comme le vent balaie la paille, les prétentions du mal qui voulaient lier l'homme par la maladie. Le Sauveur savait que pour la divine omniprésence du bien, le temps n'a ni place ni pouvoir; il put donc dire au paralytique: « Lève-toi, prends ton lit et marche. » Aussitôt, obéissant à l'ordre du Maître, « cet homme fut guéri; il prit son lit et se mit à marcher. »
De nos jours ce même Christ compatissant, guérisseur, parle à l'humanité, captive de la terre; mais la réponse n'est pas toujours spontanée. Parce que la vision spirituelle lui fait défaut, l'entendement humain se figure souvent que la guérison spirituelle est miraculeuse, incertaine. Mais la pensée qu'éclaire l'inspiration admet sans peine l'accessibilité toujours présente du pouvoir curatif et régénérateur qu'exerce l'Amour divin; comme elle en reconnaît la continuité, la spontanéité, elle est sensible à son action qui s'avère efficace et prompte.
La Science Chrétienne montre que la vraie création est de nature divine, impeccable, complète, permanente, conformément à ce passage de la Genèse, chapitre un: « Dieu vit toutes les choses qu'il avait faites; et elles étaient très bonnes. » La Science nous fait aussi comprendre que les diverses formes finies perçues par la vue mortelle sont non pas les divines réalités de l'être, mais les états objectifiés du sens matériel. Dieu n'en est point l'auteur.
Comme objets de la pensée humaine, un arbre, un rocher par exemple, sont tout aussi fugitifs qu'une fleur. Sans doute, la fleur nous fait entrevoir « la beauté de la sainteté » (I Chron. 16:29, version anglaise), et le roc peut symboliser la permanence de la Vie divine et de l'Amour; néanmoins toute chose matérielle est sujette aux changements, aux limitations de l'entendement fini qu'elle manifeste. L'Entendement divin n'est exprimé que par les choses immatérielles, immortelles — les seules qu'il ait créées. « Mais, » s'écrie Mary Baker Eddy, Découvreuse et Fondatrice de la Science Chrétienne (Science et Santé avec la, Clef des Écritures, p. 283), « que disent les théories régnantes? » Puis elle donne cette réponse lumineuse: « Elles affirment que la Vie, ou Dieu, est identique à la soi-disant vie matérielle. Elles représentent et la Vérité et l'erreur comme entendement, et le bien et le mal comme esprit. Elles prétendent que ce qui n'est que l'état objectif du sens matériel est la vie, — comme par exemple la vie structurale de l'arbre et de l'homme matériel, — et elles considèrent ceci comme la manifestation de l'unique Vie, Dieu. Cette fausse croyance concernant ce qui constitue réellement la vie détracte tellement le caractère et la nature de Dieu, que le vrai sens de Son pouvoir est perdu pour tous ceux qui s'attachent à cette fausseté. »
Parce que les beautés de la nature font penser à la gloire impérissable des choses immortelles, les Scientistes Chrétiens en sont reconnaissants; ils admirent, ils apprécient la beauté du ciel, le chant des oiseaux, le parfum des fleurs. Mais ils acceptent sans peine les enseignements démontrables de la Science spirituelle, qui fait ressortir la ligne de démarcation entre les croyances éphémères de l'entendement humain, se manifestant sous l'apparence de formes mortelles, et ce que l'œil ne voit pas — les formes créées par l'Ame, divinement belles, discernées par le sens spirituel.
Il est clair qu'un être corporel, ayant une forme finie, représente le contraire de ce qui est spirituellement réel, et ne peut être une idée de Dieu. L'idée de l'Amour possède une identité que ne sauraient percevoir les sens physiques. Donc, le titre de manifestation divine ou d'idée spirituelle ne doit être donné qu'à l'individualité éternelle émanant de l'Entendement infini.
La Science divine montre que l'identité de l'homme, réflexion de l'Esprit, de Dieu, n'est point corporelle ou limitée, mais incorporelle, sans limites; que la vie de la plante produite par la Vie éternelle doit être divinement mentale, indestructible, et non pas structurale, finie; que les moindres idées créées par l'Amour ne sont jamais physiques ni mortelles, mais au contraire spirituelles, harmonieuses, immortelles.
Tout ce qui est immuablement bon émane de notre tendre Père céleste. L'Amour donne à chaque homme la bonté, la beauté, la joie, la santé, l'intégralité, l'immortalité. Ces qualités qui viennent de Dieu constituent la nature spirituelle de l'homme. La vue, l'ouïe, tous les sens spirituels s'expriment chez l'homme; ils sont maintenus et conservés par leur source divine illimitée.
Malgré les arguments trompeurs de l'entendement humain au sujet de l'âge, la preuve que les facultés peuvent être conservées et améliorées a maintes fois été faite en Science Chrétienne. Nier scientifiquement la perte, affirmer avec intelligence les réalités permanentes de l'être, cela permet de détruire les suggestions agressives d'après quoi la vue s'affaiblirait, l'ouïe diminuerait, la mémoire se perdrait, la parole deviendrait hésitante. Comme le déclare Mrs. Eddy (ibid., p. 407): « Si l'aberration dit: “J'ai perdu la mémoire,” contredisez-la. Aucune faculté de l'Entendement ne se perd. Dans la Science, l'être est éternel, spirituel, parfait, harmonieux en toute action. Que le modèle parfait et non son opposé déchu soit présent dans vos pensées. Cette spiritualisation de la pensée laisse pénétrer la lumière et vous rend conscient de l'Entendement divin, de la Vie, non de la mort. »
Le bien infini s'exprime à jamais dans la bonté universelle, où le contraire hypothétique, le mal ou la méchanceté, ne peut avoir une place, une identité, une réalité, une continuité quelconques. A mesure que la pensée humaine exprime davantage une bonté sans égoïsme, ressemblant au Christ, les normes humaines de la bonté s'élèveront. Échangeant les notions mortelles instables, les opiniâtres et fausses croyances à la vie et à l'intelligence dans la matière, contre les faits de l'Ame et de l'immortalité, l'humanité se rapprochera toujours plus des normes divines.
Parce qu'elles émanent de l'Esprit impérissable, la substance, la conscience, l'individualité de l'homme sont spirituelles, éternelles. Ainsi l'homme n'a pas d'affinités matérielles ou mortelles qui puissent lui faire subir le péché, la souffrance, la guerre, la contagion, la crainte, la famine, la maladie, la mort. L'homme demeure à jamais dans l'Amour; il reflète cet Amour dont il est entouré.
Se plaçant toujours sur la base spirituelle de l'être, notre cher Maître, Jésus, accomplit de grandes œuvres: il guérit les malades, réforma les pécheurs et put vaincre la mort. Il prouvait ainsi la force du pouvoir spirituel, l'immortalité de l'existence et la continuité du bien. Faisant allusion à sa nature divine, au Christ dont il était toujours animé, le Conducteur déclara: « Je suis le chemin, la vérité et la vie; nul ne vient au Père que par moi. » Tous tiennent de Dieu les aptitudes et le pouvoir nécessaires pour suivre ce chemin éclairé par l'Amour, pour démontrer cette vérité curative, chrétiennement scientifique. La récompense du disciple sincère est indiquée dans ces paroles de notre Leader, à la page 325 du livre de texte: « Alors on verra l'homme à Sa ressemblance, parfait comme le Père, indestructible dans la Vie, “caché avec Christ en Dieu,” — avec la Vérité dans l'Amour divin, où le sens humain n'a point vu l'homme. »
