Aujourd'hui des milliers de jeunes gens s'offrent à servir leur pays pour maintenir dans le monde l'idéal démocratique. Ils font preuve de dévouement, de générosité, car souvent il leur faut interrompre leurs études, sacrifier des projets d'avenir, se séparer de leur famille et renoncer à d'autres choses qu'apprécient tous les humains.
Par ailleurs, le changement de vie est parfois si complet, si radical, que l'adaptation devient un sérieux problème, exigeant plus que jamais l'équilibre mental et la compréhension.
A quiconque se trouve dans ce cas, la Science Chrétienne offre une aide vraiment pratique, efficace. Toutes les fois que la crainte, la confusion, l'incertitude veulent nous assaillir, elle apporte le courage, la sécurité, la paix et l'assurance.
Dans un certain sens, les douze disciples de Jésus étaient sous les armes, eux aussi. Pour obéir à son appel plein d'amour, ils avaient quitté leur famille, leurs occupations, leurs travaux accoutumés. Jésus savait qu'ils allaient au-devant de sévères épreuves; sans doute considérait-il avec une tendre sollicitude leur sécurité, leur paix mentale. Dans la remarquable prière que rapporte le chapitre dix-sept du quatrième Évangile, Jésus se fortifiait, il encourageait ses disciples et pensait à leur sort futur.
« Je ne te prie pas de les ôter du monde, mais de les préserver du mal. » Voilà certes une exhortation précieuse, l'assurance que nous pouvons nous aussi jouer notre rôle sur la scène des événements humains avec une pleine confiance en notre Père, dans le divin Amour qui nous préservera « du mal. » Comment cela se fera-t-il? La clef de cette protection divine est révélée dans les deux versets qui suivent: « Ils ne sont pas du monde, de même que je ne suis pas du monde. Sanctifie-les par la vérité; ta Parole est la vérité. » La Science Chrétienne élucide ces importantes déclarations, dont elle montre la valeur pratique. A sa lumière, les paroles précitées nous font voir que nous ne devons pas tenir pour réels les tableaux d'affliction, les circonstances humaines alarmantes, qu'ils soient passés, présents ou futurs; car notre vrai moi est non pas matériel mais spirituel, à jamais en sécurité, parce qu'il n'est « pas du monde. »
Nous sentons qu'il faut insister sur ces vérités spirituelles: il existe un seul Dieu, donc une seule Vie, parfaite, harmonieuse, universelle, continue, indivisible; ce doit donc être notre Vie; or nous pouvons comprendre ce fait merveilleux qui nous soutient. Nous voyons qu'il y a un Entendement unique, conscient à l'infini, dont la clarté et la spontanéité donnent sans cesse, par le des idées spirituelles, la preuve que Dieu, la seule conscience divine, est toujours présent. D'une manière admirable, ces divines montrent en même temps la voie qui permet d'échapper au sens humain des malheurs et des limitations, sous quelque forme qu'ils menacent d'apparaître.
Ainsi nous voyons comment s'accomplit la prière du Maître: nous sommes sanctifiés — rendus saints et forts — par la vérité. C'est là notre salut. Il importe de percevoir qu'à cet égard la responsabilité était avant tout l'affaire des disciples eux-mêmes: leur propre application de la vérité était la chose capitale. Par la vérité sanctifiante, l'Amour divin fournissait tous les éléments de sécurité, de paix mentale, de succès véritable dont l'humanité a si grand besoin. Mais c'était aux disciples à connaître la vérité qui les sauverait. Cette même vérité existe aujourd'hui, elle opère en faveur du bien; mais c'est à nous à la connaître. Il faut que nous la connaissions non pas d'une manière timide, intermittente, mais de tout notre cœur; nous devons la vivre, y trouver notre joie, la déclarer avec vigueur, nous y attacher et la manifester dans notre vie.
Éternel à l'instar de Dieu, l'homme est en sécurité. Il est toujours un avec la Vie; aussi ne peut-il être séparé des ressources, du soutien, de la force qu'il trouve dans l'Esprit. L'intelligence illimitée, la sagesse divine le gouvernent sans cesse d'une manière infaillible, car il manifeste le seul Entendement qui ne commet point de méprises ou d'erreurs. En outre, l'Entendement, Dieu, ne saurait connaître ou rencontrer un adversaire: il est suprême, sa totalité est inattaquable, il est le seul Être divin, l'Amour qui veille toujours avec tendresse sur l'homme qu'il a créé.
Cette prière directe nous montre que dans notre être véritable nous ne sommes point mortels, plongés dans une lutte toujours renaissante entre les forces bonnes et mauvaises: nous sommes déjà maintenant spirituels, immortels. Cette connaissance de l'être véritable nous préserve « du mal, » quelles que soient les apparences qu'il prétend revêtir pour capter notre attention. Ainsi nous nous élevons comme sur de puissantes ailes plus haut que la fausse croyance à la réalité du mal ou des circonstances pénibles.
Ce même sentier nous est-il ouvert aujourd'hui? Oui, sans doute! Et les résultats sont certains, car nous avons maintenant la Science du Christ, au sujet de laquelle Mrs. Eddy déclare (The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany, p. 106): « Il est déjà prouvé que la Science Chrétienne repose sur la base d'un Principe immuable, et renverse le témoignage des sensations morbides. La mentalité humaine qui s'exprime par la maladie, le péché, la mort, la tempête ou les inondations, le divin Entendement la calme et la limite d'un seul mot. »
Toutefois, la Science Chrétienne offre à ceux qui sont aujourd'hui dans les armées un réconfort, une satisfaction encore plus remarquables que l'exemption de la crainte et du danger. Elle peut les libérer du sentiment de la fatalité, de la croyance qu'ils sont les jouets d'un destin aveugle ou d'événements par lesquels ils seraient emportés comme des atomes perdus dans la grande masse des hommes et des machines. Pour quelques-uns, cette faussse suggestion semble frustrer complètement ou du moins suspendre d'une manière indéfinie toutes les ambitions louables, les espoirs légitimes, les projets d'avenir. Pour d'autres, les changements actuels promettent tout d'abord des aventures, ils les font sortir d'un milieu où les perspectives de bonheur et de liberté semblaient fort restreintes. Néanmoins, même dans ce cas, l'évasion n'est que temporaire, car au fond tous les hommes aspirent à comprendre ce qu'ils sont, la raison de leur existence, à savoir que celle-ci peut s'expliquer d'une manière qui en rehausse la portée, la valeur et la noblesse.
Dans Miscellany (p. 158), Mrs. Eddy écrit: « Nous vivons dans une période d'aventure divine, où l'Amour veut être Tout-en-tout. » Nous pouvons donc nous confier sans réserve et d'une manière intelligente à notre destinée, car elle est divine. Puisque l'homme est l'idée de Dieu, son destin doit être exclusivement bon.
Entrevoyant l'envergure et la portée de l'aventure divine, « où l'Amour veut être Tout-en-tout, » l'on se rend compte que les plans humains sont insubstantiels, transitoires, futiles, tandis que trouver son moi véritable comme réflexion de l'Entendement représente une carrière solide, satisfaisante, ininterrompue.
Nous trouvons donc ici même et dès maintenant non pas les échecs, mais les réalisations, quels que soient l'environnement matériel et le lieu où nous sommes. En effet, qu'est-ce qui peut nous séparer de l'Entendement, arrêter l'influx salutaire de ses idées divines, toujours présentes comme la Vérité même? Notre tâche consiste à les reconnaître, à voir que nous devons employer ces idées.
L'attitude de l'humilité véritable nous permettra de nous assimiler la bénédiction qu'exprimait Mrs. Eddy dans une lettre à une église filiale (ibid., p. 155): « Puisse-t-elle obéir au premier appel du clairon, marcher avec le vingtième siècle, laisser derrière elle les choses périmées, renoncer aux faux lauriers de la vaine gloire, et suivant la route ascendante de la Vérité, courir avec joie, par la santé et la sainteté, dans la carrière qui lui est ouverte — jusqu'à ce que, parvenue au but, elle trouve dans sa vraie patrie la réalisation complète de sa foi, de son espérance et de ses prières! »