Par le caractère de sa mission, Jésus mérita les noms de Sauveur, de Rédempteur. Comme ses pensées exprimaient le Christ, la nature divine, elles avaient pour effet le salut et la guérison.
Le but salutaire, la fonction bienfaisante du Christ impersonnel, de la Vérité, consiste à transformer, à régénérer aujourd'hui toutes les phases de l'existence humaine. Quand la conscience individuelle commence à voir le mode de penser spirituellement scientifique qui s'inspire du Christ, on sent qu'il faut modifier ou même abandonner entièrement certains concepts traditionnels aux racines profondes et que l'on tenait peut-être pour louables. Ceci s'applique entre autres à ce qu'on nomme la famille, aux liens de parenté.
Évidemment, la compréhension et l'application correctes de la Science Chrétienne ne détruiront pas la famille. Au contraire, le penser scientifique doit purifier, élever, harmoniser nos relations humaines. Un faux concept de la famille ouvre la porte aux soucis, aux afflictions.
La Bible déclare que Dieu seul est notre Père; et grâce à ce que nous comprenons en Science Chrétienne, nous voyons qu'à moins de revendiquer et de démontrer ce rapport à la fois correct et divin, nos progrès spirituels ne peuvent être rapides. Quel était dans ce domaine l'attitude de Jésus? Il reconnaissait que les liens de la chair sont restrictifs, limitatifs. A l'âge de douze ans, il réprouva les craintes et le sens personnel de sa mère et de Joseph, en disant: « Ne saviez-vous pas qu'il me faut être occupé des affaires de mon Père? » Ces paroles indiquent clairement qu'avec amour, Jésus rappelait à son entourage son origine divine; il engageait ses proches à renoncer au sens matériel de la parenté, à délier ainsi celui qui devait accomplir la volonté divine. Plus tard, il déclara: « N'appelez personne sur la terre votre père; car vous n'avez qu'un seul Père, celui qui est dans les cieux; » et en une autre occasion: « Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n'est pas digne de moi. » Il n'en faut pas conclure que Jésus recommandait le manque d'égards ou d'affection pour un père, une mère ou quelque autre membre de la famille; mais il reconnaissait que ces rapports humains servent parfois de canal à l'égoïsme, à la servitude, à la crainte.
Sans doute chacun de nous s'est trouvé ou se trouve encore aux prises avec certains concepts de parenté humaine qu'il faut transformer et voir sous; leur vrai jour; pour faire cela conformément à la sagesse divine, il est indispensable de comprendre l'être spirituellement scientifique. En Science Chrétienne, nous savons que pour obéir au Christ, l'homme doit exprimer le bien. Laissons à nos amis toute la liberté nécessaire pour qu'ils se développent et s'expriment selon leur compréhension du plan divin.
L'affection d'une mère implique sans doute beaucoup de belles et nobles qualités; mais sur le plan humain, bien des mères se chargent de craintes, d'inquiétudes, de lourdes responsabilités personnelles. Dans nos réunions du mercredi soir, il arrive souvent qu'une mère, dans son témoignage, dise avoir été guérie d'un faux concept de son rôle. Elle déclare avec reconnaissance que sa famille et elle-même sont devenues beaucoup plus heureuses depuis qu'elle a surmonté, pour elle et pour ses enfants, les étroites croyances d'un attachement personnel exagéré.
La Science Chrétienne nous aide beaucoup lorsqu'elle met en lumière cette touchante caractéristique — la maternité de Dieu. Le divin créateur, l'Amour infini, est à la fois Mère et Père; il embrasse d'une façon parfaite toutes les qualités de la maternité divine. Voilà ce qu'en Science Chrétienne, nous apprenons à exprimer. Dans Miscellaneous Writings, Mary Baker Eddy écrit (p. 151): « Dieu est notre Père et notre Mère, notre Ministre et le grand Médecin: Il est le seul vrai parent de l'homme, sur la terre comme au ciel. David s'écriait: “Quel autre que toi ai-je au ciel? Sur la terre aussi, je ne prends plaisir qu'en toi.” »
L'existence humaine abonde en peines et en chagrins causés par la fausse croyance que nous appartenons à d'autres humains ou que nous possédons d'une manière personnelle ceux que nous appelons nos fils et nos filles. Or dans le domaine de la métaphysique divine, on distingue la possession d'avec la propriété personnelle. Par réflexion, nous possédons les idées justes, mais elles ne nous appartiennent pas personnellement. On peut donc dire que nous possédons le pouvoir d'exprimer l'amour et l'affection envers nos enfants, notre femme ou notre mari, — notre famille, — mais cette affection ne se limite pas à quelques personnes. Nous savons aussi que le divin Entendement maintient l'identité de toutes les idées, qui demeurent éternellement distinctes et libres.
A mesure que nous progressons en Science Chrétienne, nous constatons que nos affections humaines se purifient et ressemblent davantage à l'amour qui reflète l'Amour. Quand notre compréhension spirituelle augmente, notre concept de ce qu'est l'amour se transforme graduellement. Mrs. Eddy déclare que le divin Principe est Amour; donc l'Amour opère en tant que Principe. En Science Chrétienne, exprimer l'amour ne signifie pas avoir un sentiment de responsabilité personnelle concernant les problèmes, la vie, les décisions d'autrui; il ne s'agit pas d'opérer le salut d'une autre personne, ce qui, en dernière analyse, est chose impossible. Chaque membre d'une famille doit faire sa propre démonstration et refléter l'Entendement unique, car chacun est spirituellement indépendant; il faut donc accorder aux autres la liberté de prendre des décisions justes et de mûrir un plan louable. Celui qui pas à pas démontre son unité avec l'Entendement cesse de s'appuyer à l'excès sur son prochain. Lequel d'entre nous voudrait s'épargner les efforts individuels et compter en toutes choses sur le travail d'autrui?
Le penseur chrétiennement scientifique sait que la création se compose d'idées. L'ordre divin ne renferme aucune pensée parasite.
On devrait apprendre aux enfants qu'il existe un seul Entendement infini, et qu'eux-mêmes ne doivent pas s'appuyer outre mesure sur leurs parents. On peut leur enseigner à se rendre utiles, et dans la famille l'entraide s'exprime de bien des manières. Le jeune garçon, la fillette devraient apprendre à se tourner avec intelligence vers l'Amour divin d'où viennent les ressources infinies. Inévitablement, ces sages instructions allégeront le fardeau des responsabilités personnelles qui semblait peser sur le père et la mère; ainsi la famille démontrera plus facilement l'abondance.
Bien des fois, le Scientiste Chrétien doit prendre le temps de se demander: En agissant comme j'en ai l'intention, obéirai-je au Principe ou à un désir de satisfaction personnelle? Est-ce que je cherche simplement à me rendre agréable? Ce que je vais faire sera-t-il un bienfait pour toutes les personnes en cause? La vraie compréhension de l'Amour, démasquant la fausse sentimentalité qui croit se rendre aimable, nous permet d'exprimer toujours mieux le Principe divin dans notre manière de donner.
Il arrive parfois qu'on doive assurer l'entretien d'un membre de sa famille. On l'a fait de grand cœur au début, car on désirait servir; mais par la suite, ce devoir a pris l'aspect d'un fardeau, parce qu'on admettait des pensées de crainte, de lassitude, et qu'on s'apitoyait sur soi-même. Mrs. Eddy déclare (Science et Santé, p. 385): « Tout ce qu'il est de votre devoir de faire, vous pouvez le faire sans que cela vous nuise. » Le service commandé par le Principe est une source de joie constante. Tous les fardeaux deviennent légers lorsqu'on reconnaît l'irréalité du mal.
Grâce à la Science Chrétienne, nous voyons sous une lumière un peu différente notre devoir envers la famille ou les parents. On entend dire que les enfants n'ont plus autant de piété filiale qu'autrefois. Or le vrai sentiment du devoir marche de pair avec l'estime, la considération, le respect. L'enfant ne manquera point à son devoir envers des parents qu'il estime et respecte, pour lesquels il a de la considération. Mais si les qualités qui méritent le respect font défaut chez un père ou une mère, on peut comprendre pourquoi l'enfant manque d'égards. La Science Chrétienne montre que l'on ne saurait s'attendre à ce que les autres se dévouent si l'on néglige ses propres obligations.
Poursuivant notre étude de la Science Chrétienne, nous apprenons que la seule parenté véritable est celle dont nous sommes spirituellement conscients. Si nous nous attachons à la croyance que nous appartenons à une famille humaine, matérielle, nous acceptons les prétentions de la matière, avec les froissements et les inharmonies qu'entraîne ce point de vue. Qu'est-ce que la vraie famille? A la lumière de la compréhension spirituelle, on voit que c'est l'expression de l'Amour; qu'elle manifeste la paix, l'harmonie, la perfection. Toutes les idées qui constituent cette famille véritable sont utiles, aimantes; unies dans l'Entendement, elles sont complètes, soutenues et maintenues par le pouvoir divin. L'homme est toujours uni à Dieu, à la Vie, à l'Esprit, à l'Amour, à la substance infinie; il accomplit éternellement ce qu'exige le Principe. Quand nous adoptons le point de Vue de la Science Chrétienne, nous exprimons davantage le bonheur et la liberté dans nos contacts avec autrui. Comme l'a dit notre bien-aimée Leader, à la page 444 de son livre de texte: « Les... enfants de Dieu dans la Science divine, ne font qu'une seule famille harmonieuse. »
    