Le penser juste est d'une suprême importance — maintenant. Il est clair que si le penser faux a produit les malheurs dont souffre le monde, ceux-ci ne peuvent être corrigés que par le penser juste.
La compréhension de la vérité spirituelle constitue la base du penser juste, lequel devient possible dans la mesure même de cette compréhension. Le Scientiste Chrétien peut l'acquérir en étudiant ses livres de texte, la Bible, Science et Santé avec la Clef des Écritures, et les autres ouvrages de Mary Baker Eddy. Ainsi outillé, le disciple accepte la tâche qui lui incombe, l'obligation de penser juste. Il l'accepte avec gratitude, avec une profonde humilité et dans l'assurance d'un bon résultat. Il s'attache à la suprématie, à la totalité de Dieu révélée en Science Chrétienne, au fait que Dieu créa l'homme à Son image, comme le déclare la Genèse.
L'homme reflète Dieu, il exprime les qualités divines. Cela est vrai, que nous en soyons conscients ou non. Si l'on comprend l'unité de Dieu et de l'homme, on peut employer l'arme du penser juste, qui ne manque jamais son but. Ceux qui ne connaissent pas le fait spirituel prennent peut-être les armes du penser faux, toujours inefficaces. L'erreur est vouée aux échecs, elle se détruit elle-même. Reposant sur la compréhension de la Vérité, le penser juste est un bouclier en même temps qu'une arme. Il protège ceux qui pensent selon la justice, il déjoue les assauts de l'erreur. Cette arme excellente, cette « épée de l'Esprit, » n'est-ce pas ce que chacun d'entre nous désire avoir? Le livre des Proverbes contient l'exhortation suivante: « Avec tout ce que tu possèdes, acquiers l'intelligence.”
A la lumière de la compréhension spirituelle, on voit ceci: puisque Dieu est bon, puisque l'homme reflète Dieu, exprime les qualités divines, il est impossible que l'erreur soit l'apanage de l'homme réel, qui doit être incapable de l'exprimer. En conséquence, si nous voulons penser juste, il faut premièrement séparer l'erreur d'avec notre concept de l'homme. Ainsi, qu'elle s'appelle péché, maladie ou guerre, l'erreur cesse de nous décevoir; nous voyons que c'est la fallacieuse prétention qui conteste la souveraineté de Dieu.
Pour répudier cette croyance, il faut savoir au moins dans une certaine mesure comment l'erreur prétend agir. A la page 252 de Science et Santé, Mrs. Eddy écrit: « Une connaissance de l'erreur et de ses opérations doit précéder cette compréhension de la Vérité qui détruit l'erreur. » L'erreur ne semble être vraie que lorsqu'on l'accepte comme telle. Son semblant de pouvoir vient non pas de sa véracité, mais de notre attitude trop accueillante. Un mensonge auquel on permet d'entrer dans la conscience et d'y rester exerce une influence mesmérique. Or pour détruire le mesmérisme, il importe d'en reconnaitre la nature frauduleuse. Le mensonge doit être vu comme tel, puis chassé. L'erreur est un mensonge parce qu'elle repose sur la supposition qu'il existe plus d'un Entendement, et sur la croyance qu'un entendement humain peut en influencer d'autres. Le Scientiste Chrétien établit son penser sur la base d'un seul Entendement, d'un seul Dieu; partant de là, il arrive à la conclusion que toutes les pensées véritables ont leur source en Dieu.
Les suggestions mesmériques nous présentent des erreurs de tous genres, que nous sommes libres d'accepter ou de rejeter. Ces suggestions se rapportent souvent à la guerre actuelle — lutte entre le penser faux et le penser juste. Évidemment, ce qui mettra fin au conflit, c'est la réalisation du fait que Dieu, le bien, est omnipotent. Le sens matériel prétend aussi que la force réside dans la matière. Mais la force se trouve dans l'Esprit, non dans la matière. « Ce n'est point par puissance, ni par force, mais par mon Esprit, a dit l'Éternel des armées. »
La perfidie voudrait nous faire croire qu'elle réussit mieux que la droiture. Au contraire, la duplicité s'effondre, tandis que la droiture subsiste. Parce que le triomphe de la justice semble tarder, on croit peut-être qu'il est problématique. Cette opinion est fausse. Si le droit était en péril, Dieu, la source du droit, serait en danger. Or ceci est inconcevable.
Tel se dit peut-être: Ma compréhension de la Vérité est si faible qu'il ne vaut pas la peine de faire des efforts pour penser juste. Ce raisonnement est captieux. Toute pensée qui reflète l'Entendement, Dieu, est soutenue par le pouvoir divin; lorsqu'on la met en pratique, elle réduit d'autant la somme du faux penser qui se trouve dans le monde. En Science Chrétienne, la prière n'est pas une requête demandant la victoire du Principe; c'est la profonde conviction, la certitude reconnaissante que le Principe est. La croyance qu'il existe un pouvoir en dehors du Principe doit assurément être vaincue. La doctrine de la force déclare que les méthodes spirituelles sont inefficaces et ne peuvent vaincre le vouloir humain. C'est là une erreur. Le « son doux et subtil » de la Vérité proclame en tous lieux: « Il est entré dans son règne, le Seigneur, notre Dieu, le Tout-Puissant. »
Ainsi, le penser juste se fonde sur la toute-puissance; il n'a rien de commun avec le rêve ou la passivité. Il implique au contraire la vigilance spirituelle, qui s'exprime par l'action juste. A ce sujet, Mrs. Eddy déclare (Miscellaneous Writings, p. 288): « Dans les actions humaines, la sagesse commence par ce qui, étant donné les circonstances, se rapproche le plus du bien; c'est de là qu'elle part pour arriver à l'absolu. » La Science Chrétienne montre qu'il faut non pas fermer les yeux sur l'erreur ou l'endurer, mais plutôt la détruire. Et ceci peut se faire grâce à la compréhension de la Vérité.
Ceux qui pensent selon la justice sont enracinés dans la droiture spirituelle; rejetant les croyances mesmériques, ils maintiennent les qualités de l'Esprit, notamment le courage et le calme. Pour faire face aux exigences de l'heure présente, ils emploient les armes temporaires et les moyens éternels. C'est ainsi qu'ils attendent avec assurance le jour de la reconstruction.
