Partout les humains, hommes et femmes, s'efforcent de trouver la sécurité permanente; ils cherchent dans toutes les directions la réponse aux nombreux problèmes que présente actuellement l'existence. Tôt ou tard, chacun doit apprendre qu'il est vain d'amasser des trésors « où les vers et la rouille rongent, et où les voleurs percent et dérobent. » Quand l'humanité apprendra-t-elle que les trésors terrestres sont éphémères?
Bien des choses matérielles qui passaient pour absolument sûres ont été détruites au cours des dix dernières années. Il est arrivé par exemple que des placements jugés de tout repos aient perdu leur valeur. Et l'on a vu tomber certaines forteresses qu'on croyait imprenables.
De plus en plus, on se rend compte qu'il importe beaucoup de sortir du songe que représente pour les humains le faux sens de sécurité. Paul disait aux Athéniens, en parlant de Dieu: « C'est lui qui donne à tous la vie, la respiration, toutes choses... Car c'est en lui que nous avons la vie, le mouvement et l'être. » Qu'elle est rassurante la conviction de l'apôtre — la certitude qu'un seul pouvoir inspire constamment l'action juste! Le plan divin prévoit non les crises ou l'inflation, mais l'abondance perpétuelle du bien, coulant comme un fleuve. Aussi, refusons de nous tracasser en pure perte concernant les problèmes à venir, qu'ils aient trait à la nourriture, aux vêtements, aux moyens de transport. Comptant sur Dieu, « le peuple dont il est le berger » trouve de bons pâturages. Notre Père-Mère Dieu pourvoit à tout; quoique les ambitions humaines soient souvent déçues, les vrais biens sont toujours à notre portée.
On a beaucoup recommandé la prévoyance qui permet de ne point tomber à la charge d'autrui. L'épargne a du bon, mais il faut faire une distinction bien nette entre l'épargne et la thésaurisation. C'est le plus souvent par crainte qu'on thésaurise, qu'on amasse de l'argent ou des provisions. Ce procédé n'est pas sage, comme l'apprirent les enfants d'Israël qui, au désert, voulurent mettre en réserve de la manne; et dans une de ses paraboles, Jésus réprouva la tendance à thésauriser. Quant à l'épargne, voici deux définitions qu'en donne le dictionnaire: « Soin et sagesse dans l'administration des ressources » — « économie. » Pour ce dernier mot, nous trouvons dans un dictionnaire cette intéressante explication: « Méthode qui soumet aux directions divines les affaires humaines. »
Cet examen de trois termes importants, épargne, thésaurisation, économie, nous amène à reconnaître les faits que voici: Quand on commence à laisser agir chez soi le divin plan du bien; quand on met toute sa confiance en Dieu, sachant qu'Il est à même de soutenir Ses idées par Ses dons excellents — on ouvre la porte aux réalités, aux choses impérissables, saines et sûres. On se rend compte que la liberté mentale qui constitue la vraie sécurité précède la manifestation visible. Lorsqu'on est absolument sûr qu'on peut avoir recours à la toute-puissance, on goûte une sécurité qu'aucune circonstance matérielle ne peut détruire.
Ce réveil calme les craintes au sujet de l'avenir; s'en remettant pour le lendemain à la sollicitude de l'Amour, le disciple peut mieux remplir sa tâche présente. Conduit par la sagesse divine, il fait volontiers les dépenses nécessaires, mais il ne gaspille rien. La pratique de l'épargne est chose excellente, ne fût-ce que pour éviter la mollesse ou le sybaritisme.
Si nous comptons sur une source matérielle, temporelle, pour avoir l'abondance et le bonheur, nous nous limitons mentalement. Mais que de fois les hommes d'affaires pensent à leur firme matérielle comme étant la source des biens! Il arrive aussi qu'un employé se cramponne à sa place, oubliant qu'on doit avant tout servir Dieu. Dans maint foyer, l'on se figure qu'un seul membre de la famille peut assurer le bien-être. Nombreux sont les gens qui comptent sur la matière et les remèdes matériels pour se protéger des maladies de toute espèce.
Pour le vrai penseur, il est évident que la matière ne saurait produire ou conserver l'harmonie, que la matière n'est ni causative ni créatrice. Aussi ce qu'il faut aux citoyens de tous les pays, c'est une meilleure compréhension de Dieu en tant que source du bien — présente, invariable, inépuisable; une absolue conviction du fait que les bras de Dieu soutiennent l'homme, auquel l'Amour divin assure l'abondance.
L'humanité accepte généralement la fausse notion que la matière peut devenir un rempart efficace, inattaquable; cette croyance mortelle doit être chassée par ceux qui comprennent au moins dans une certaine mesure que l'unique, le seul pouvoir remplit l'espace, éliminant la possibilité d'autres prétendus pouvoirs.
Mary Baker Eddy, qui découvrit à notre époque ces vérités fondamentales, écrit, à la page 3 de Pulpit and Press: « Ce qui constitue notre sécurité, c'est la certitude que nous habitons vraiment dans la Vérité et l'Amour, demeure éternelle de l'homme. Cette assurance céleste met fin aux guerres et fait cesser le tumulte, car le bon combat que nous avons soutenu s'est achevé, et l'Amour divin nous donne le vrai sens de la victoire. »
Un Scientiste Chrétien qui travaillait depuis bien des années pour la même firme avait vu s'améliorer sa position. Il en exprimait souvent de la reconnaissance et s'estimait heureux. Mais par la suite il dut prouver que le bonheur et la sécurité ne dépendent ni des personnes ni des choses matérielles. Il lui fallut vaincre la croyance de séparation, car il perdit un membre de sa famille, un être qu'il chérissait. Emportant avec lui chaque matin l'un des ouvrages de notre Leader, il pouvait toujours y puiser des lumières; certaines déclarations encourageantes lui venaient souvent à la pensée, de sorte qu'il restait au-dessus des brumes. Il apprit à trouver puis à maintenir la certitude que le bien est éternel, continu; il y parvint en mettant à profit, au milieu de journées très remplies, le peu de temps dont il disposait pour se rafraîchir spirituellement. Son étude lui fit voir que la vraie sécurité est la notion correcte de la Vie éternelle, toujours présente. Il apprit à faire un bon usage de son temps, à s'en montrer économe. Demeurer « dans la retraite du Très-Haut » eut entre autres le résultat suivant: un nouveau poste se présenta, et le disciple connut une abondance qui surpassait de beaucoup les plus ambitieux desseins formés dans sa jeunesse.
La sécurité se trouve non dans une situation, un poste matériel, mais dans la compréhension de l'abondance. En réalité, il n'est jamais nécessaire de guérir la pénurie. Si l'on comprend la présence perpétuelle du bien, on se rend compte que la pénurie n'a jamais existé. A la page 60 de Science et Santé avec la Clef des Écritures, notre Leader dit: « L'Ame a des ressources infinies pour bénir l'humanité. » L'envie, la convoitise, la crainte de l'avenir ne tardent pas à se dissiper lorsque avec la confiance d'un petit enfant, nous trouvons naturel que notre Père-Mère Dieu nous donne toutes les choses nécessaires, avant même que nous les Lui demandions.
Élevons-nous au-dessus de la crainte, sachons accepter et mettre à profit les bienfaisantes ressources de l'Amour, qui nous sont départies avec une abondance illimitée; la Bible ne dit-elle pas: « On versera dans votre sein une bonne mesure, pressée, secouée, débordante »?
Soyez amis, dans le meilleur sens du terme. Rien au monde n'est aussi beau que l'amitié, à condition qu'elle soit profonde et réelle.—
