Aune époque où les guerres et les bruits de guerre tiennent une grande place, il importe que les Scientistes Chrétiens comprennent clairement la nature irréelle de la guerre et du domaine où elle prétend sévir. En examinant cette question, il faut, comme pour tous les autres sujets, prendre pour base le précepte donné par Mary Baker Eddy, Découvreuse et Fondatrice de la Science Chrétienne (Miscellaneous Writings, p. 172): « La règle première et fondamentale de la Science doit être comprise et suivie, savoir, la déclaration — fréquente dans les Écritures — que Dieu est bon; par conséquent, le bien est omnipotent, omniprésent.
La Bible déclare que « Dieu est Esprit »; qu'Il est « lumière, et qu'il n'y a point en Lui de ténèbres. » Puisque Dieu, l'Esprit, est tout-puissant, présent partout, Il est nécessairement infini. Étant infini, l'Esprit — la Vérité — ne saurait avoir de contraire, d'antagoniste, ou rencontrer une opposition quelconque. L'Esprit n'a conscience que de la perpétuelle activité de sa propre perfection, qui s'exprime par les idées et les qualités divines. Il ne connaît que l'infinitude de sa bonté. L'Esprit n'est jamais en guerre, il ne participe point aux conflits. Il n'a pas connaissance de choses dissemblables à lui contre lesquelles ou pour lesquelles il lui faudrait lutter. Connu et démontré individuellement par les Scientistes Chrétiens, ce fait spirituel aide le monde, au double point de vue national et international.
Par la loi spirituelle, Dieu, l'Entendement omnipotent, maintient l'univers, y compris l'homme — cet univers qui est Son expression ou Sa réflexion spirituelle. Ainsi l'univers créé par Dieu, le seul univers qui soit, est spirituel, parfaitement soutenu et pourvu de tout, intact et complet. Serein dans la lumière et la loi de la bonté, du pouvoir divins, il reste toujours en paix; il n'est jamais dévasté, troublé, assombri par la guerre ou les bruits de guerre.
Le bien spirituel et le mal hypothétique ne peuvent avoir connaissance l'un de l'autre; ils sont inconciliables comme la lumière et les ténèbres. Où donc a lieu la guerre matérielle? Seulement dans les ténèbres, dans l'ignorance ou l'illusion des sens matériels; dans le prétendu royaume de l'entendement mortel, que constitue la croyance superstitieuse à deux créations, l'une spirituelle et l'autre matérielle; à deux pouvoirs dont l'un serait bon et l'autre mauvais. Le mal est irréel. Il s'oppose donc non pas à Dieu ou au bien, mais à son propre concept du bien, qui n'a ni vérité ni existence effective; en conséquence, la lutte est toujours en champ clos, dans les limites d'un domaine irréel. Elle n'a jamais lieu dans les sphères de la réalité. Le Christ Jésus décrivit le mal d'une manière parfaite lorsqu'il déclara que c'est un « royaume divisé contre lui-même, » qui ne peut subsister. A cause de sa croyance au dualisme de toutes choses — le bien et le mal, l'Entendement et la matière, la paix et la guerre — l'esprit humain est en effet une « maison divisée contre elle-même; » il ne peut résister à la compréhension scientifique de la totalité et de l'unicité caractérisant Dieu, le bien.
L'entendement mortel croit que la Vie est emprisonnée dans la matière, bornée par la matière, sujette à ses lois; aussi est-il dans la crainte et s'efforce-t-il d'obtenir, par des moyens et des méthodes matériels, ce qu'il juge nécessaire au maintien de la vie. Ne pouvant concevoir que le bien est Esprit, infini, sans bornes, il lutte pour obtenir et maintenir le bien dans ce qu'il nomme la matière — dans sa notion finie et limitée de la substance. Si l'on accepte la croyance que le bien est matériel, donc limité, qu'il n'y en a jamais assez pour tout le monde, on craint naturellement d'être privé de sa part, qu'il s'agisse d'une part équitable répondant à un besoin légitime ou d'une part injuste devant satisfaire les convoitises et la soif du pouvoir. Sans la croyance à la vie dans la matière, il n'y aurait pas de crainte. S'il n'y avait pas de crainte, il n'y aurait pas de guerres. La crainte guerroie contre les fausses croyances. La lumière de l'Amour fait disparaître les fausses croyances.
Toutefois le bien domine, même dans l'esprit humain. Ils sont nombreux et louables les efforts faits pour établir le bien sur la terre. Mais comme cette croyance au bien s'allie à une croyance au mal, les tentatives que font les hommes pour établir un État idéal sur des fondements matériels sont vouées à l'insuccès. A eux aussi, l'on pourrait appliquer ce que saint Paul écrivait aux Romains touchant ses compatriotes: « Ils ont du zèle pour Dieu; mais ce zèle est sans connaissance. Ne connaissant point la justice de Dieu et cherchant à établir leur propre justice, ils ne se sont pas soumis à la justice de Dieu. » Lorsqu'on ignore la justice de Dieu, l'infinitude du bien, on ne peut scientifiquement réduire le mal à son dénominateur naturel — au néant. Ce qui distingue la Science Chrétienne de tous les autres systèmes, c'est la connaissance scientifique du fait que le mal est irréel. Aux pages 9 et 10 de Unity of Good, Mrs. Eddy écrit: « Quel est le point capital par lequel se distingue mon système métaphysique? Le voici: en reconnaissant l'irréalité de la maladie, du péché, de la mort, vous démontrez la totalité de Dieu. » Ce fondement de la réalité divine est le seul sur lequel puisse s'établir la paix permanente. Dans la Vérité et non pas ailleurs la race humaine trouvera le salut, échappant aux fausses croyances de l'esprit mortel.
Si l'on tient pour réel le tableau qu'aujourd'hui le monde offre aux sens physiques, on risque d'être confondu par l'immensité du problème à résoudre. Mais la lumière de la Vérité, révélée par la Science Chrétienne, brille dans les ténèbres; elle nous fait voir que la prétendue réalité du mal est une impossibilité morale et scientifique. Elle nous révèle ce fait éternel, invincible: le mal ne saurait détruire la moindre parcelle de bien; le mal ne peut jamais détruire la réalité — la Vie et sa manifestation.
Il n'y a donc pas alternance de paix et de guerre dans le domaine de la réalité, dans le royaume de l'Esprit. Seule règne la paix infinie. Calme et serein dans son omnipotence, son omniprésence et son omniscience, l'Esprit ne connaît ni guerre ni lutte. L'éclat de sa lumière éternelle fait disparaître le mal. Dans Science et Santé avec la Clef des Écritures (p. 571), notre Leader, Mrs. Eddy, commente en ces termes la vision de la réalité qu'eut saint Jean dans l'île de Patmos: « Par sa force spirituelle, il a ouvert toutes grandes les portes de la gloire, et a illuminé la nuit du paganisme avec la splendeur sublime de la Science divine dont la lumière éclatante dissipe le péché, la sorcellerie, la sensualité et l'hypocrisie. »
Aujourd'hui tout Scientiste Chrétien a une très grande responsabilité morale, qui, à la lumière de la Vérité, devient une joie et un privilège: il doit s'assurer que sa conscience est purifiée de ce qui tend à la guerre. Comme nous l'avons vu, la guerre a sa source dans la croyance que le bien est matériel, par conséquent limité. Efforçons-nous donc, avec intelligence et consécration, de connaître la nature spirituelle infinie de la bonté et des ressources divines. Que chacun se réjouisse sans cesse de ce qu'il possède tous les biens, sachant qu'il exprime l'Amour divin et que l'Amour lui dit constamment: « Mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce que j'ai est à toi. » En face de ce qui semble être des guerres et des bruits de guerre, le Scientiste Chrétien éclairé, consacré, maintient son équilibre moral dans l'Esprit; il reste serein, calme, sans préventions; mais il ne tombe pas dans l'indifférence, il obéit promptement aux ordres de la Vérité. Il s'assure que, dans sa propre conscience, la lumière de l'Amour dissipe la croyance à la nécessité ou à l'inévitabilité des guerres, soit entre individus soit entre nations; et par son exemple, il aide le genre humain qui doit trouver en Dieu la paix inaltérable, permanente.
