Il y a trente et un ans, je me trouvai, sans argent ni foyer, dans une ville étrangère; je devais pourvoir à l'entretien de deux fillettes. En moins d'un mois, j'avais perdu mon mari, un home confortable et toutes mes ressources.
La Science Chrétienne m'avait été présentée comme un dernier espoir lorsque je souffrais d'un mal physique très grave; et en lisant Science et Santé avec la Clef des Écritures, par Mary Baker Eddy, j'avais eu une guérison remarquable, instantanée. Aussi fus-je convaincue d'avoir trouvé la vérité touchant Dieu et Sa création. J'avais trouvé mon rédempteur.
Je n'étais pas encore très forte, et comme je ne m'étais jamais préparée à gagner ma vie, mon problème — la réalisation de la vérité quant au foyer et aux moyens de subsistance — me semblait très difficile. Tandis que je cherchais un toit pour mes fillettes et moi-même, je m'attachai au fait que Dieu était vraiment avec moi et qu'Il m'aiderait. Je me présentai dans un bureau de placement où l'on me demanda quel genre de travail — je cherchais. Je répondis que je ferais n'importe quoi pourvu que je puisse garder mes enfants et subvenir à leurs besoins. Mon courage fut mis à l'épreuve. On me procura du travail je soignai des malades ou des enfants, je fis des nettoyages, je lavai et repassai le linge; et nous trouvâmes un gîte convenable. J'étudiais fidèlement les Leçons-Sermons indiquées dans le Livret Trimestriel de la Science Chrétienne, et je comptais sur Dieu pour me donner la force et la patience. Toutefois, quand je faisais du blanchissage, je me sentais malade et faible. Cela m'étonnait, mais comme j'avais appris à me tourner vers Dieu pour résoudre tous mes problèmes, je priai sincèrement afin d'être délivrée. Quand j'ouvris Science et Santé, je tombai sur ces paroles de notre bien-aimée Leader, Mrs. Eddy (p. 413): « Je ne tolère pas la moindre malpropreté. » J'étais bien d'accord avec cela, et je pus voir que le blanchissage est une besogne utile, une chose humainement nécessaire; mais je n'arrivais pas à saisir le rapport entre cette déclaration et mon problème particulier. Je savais que la solution se trouvait dans notre livre de texte, qu'il me fallait prier, examiner ma conscience plus sérieusement encore; je repris donc le livre et j'y lus ces paroles (p. 385): « Le travail constant, les privations, les intempéries et toutes conditions préjudiciables, s'il n'y a pas péché, peuvent être affrontés sans risque de souffrance. Tout ce qu'il est de votre devoir de faire, vous pouvez le faire sans que cela vous nuise. » Je trouvai là matière à réflexion. Les mots « s'il n'y a pas péché » étaient en italiques, ce qui en soulignait l'importance; et je me rendis compte que si je faisais mon travail sans pécher, le blanchissage n'aurait pas de suites fâcheuses. Examinant avec soin ma pensée, j'y trouvai tout d'abord de la crainte, puis de la rébellion, du ressentiment et de l'orgueil blessé — ce dernier étant mon plus grand ennemi. Je fus très reconnaissante de ce que ces choses étaient démasquées. Je demandai à Dieu le courage nécessaire pour vaincre ces défauts, et la repentance assez profonde pour qu'ils ne reviennent plus jamais. Mon cœur débordait de gratitude au sujet de la Science Chrétienne, que je pouvais mettre en pratique pour m'affranchir. Quand j'entrepris une nouvelle lessive, ce fut avec joie; le travail se fit sans effort en un seul jour, alors que précédemment j'y avais mis trois jours. Inutile de dire qu'il n'y eut pas de suites fâcheuses; et moins d'un mois plus tard, j'avais une occupation meilleure qui ne me laissait plus de temps pour les lessives.
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