Dans le livre de texte Scientiste Chrétien, Science et Santé avec la Clef des Écritures, Mary Baker Eddy donne au sujet de la guérison des malades ce commandement positif (p. 417): « Affirmez les faits de la Science Chrétienne, — que l'Esprit est Dieu, et ne peut par conséquent être malade; que ce que l'on nomme matière ne saurait être malade; que toute causation est Entendement, agissant par la loi spirituelle. Puis soutenez votre cause avec l'intelligence inébranlable de la Vérité et de l'Amour, et vous remporterez la victoire. » L'entendement mortel néglige cette injonction, car il persiste à maintenir de fausses croyances et s'attache aux fables du sens matériel. Cette ignorance de la réalité explique pourquoi les mortels subissent des défaites. Quand les hommes abandonnent les croyances matérielles et maintiennent les faits de la Science, ils remportent la victoire.
D'après le dictionnaire, un « fait » représente « ce dont l'existence est reconnue » et « toute chose strictement vraie. » Le fait spirituel est une idée de l'Entendement divin, une expression de la Vérité, une manifestation du Principe infini. Que Dieu soit l'Ame immortelle, c'est là un fait. Le seul Esprit infini, Dieu, et Son idée, l'homme et l'univers, sont des vérités éternelles n'ayant ni commencement ni fin. La conscience spirituelle, le royaume des cieux, se compose de réalités divines, manifestations de la Vérité. Les croyances erronées paraissent aboutir à la mort, tandis que les faits spirituels engendrent la santé et la vie éternelle.
Qu'en est-il des croyances? Les fausses croyances sont destructives; les faits spirituels vivifient. La matière est l'opposé de l'Esprit, la dissemblance de la Vie. Jésus connaissait les réalités de l'être. Il rejeta les fables du sens matériel, les fictions de l'entendement mortel, et put ainsi vaincre la mort et la tombe. Les prêtes et les rabbins d'alors le haïssaient; ils le rejetèrent et le crucifièrent parce qu'il cherchait à remplacer le domaine de la légende par le royaume de la Vérité. Les fictions de l'entendement mortel maintenaient le monde dans les ténèbres, forgeaient les chaînes de l'esclavage et perpétuaient le règne du péché, de la maladie, de la mort. En ce qui concerne Jésus, sa révélation des faits spirituels introduisit la lumière de la Vérité, guérit chez Marie-Madeleine le péché, rendit Lazare à ses sœurs qui le pleuraient. Si comme le Maître, nous maintenons « les faits de la Science Chrétienne, » nous aurons la victoire.
Ignorer la perfection de l'être est une des erreurs qui retardent le succès final. L'existence matérielle n'est pas vraie; elle consiste en fausses croyances où sont inclus le péché, la maladie, la mort. Il est clair que pour éliminer ce trio affligeant mais irréel, il faut remplacer les discordantes notions de l'entendement mortel par les vérités du divin Entendement. Les mortels se cramponnent à l'erreur des sens; ils croient à sa réalité et en supportent les tristes conséquences. Ils regardent les imperfections comme des éléments nécessaires de l'être, ils cherchent à mettre ces fabrications humaines au niveau des idées spirituelles; mais la chose est impossible. Ceux qui maintiennent « les faits de la Science Chrétienne » se rendent compte que toutes les imperfections sont des fausses croyances n'ayant ni réalité, ni présence, ni pouvoir. Ils savent que tout être réel est parfait comme l'est le Père Lui-même, la source de tous les faits spirituels. L'imperfection correspond au néant; ce n'est point un fait, mais une fiction mortelle. Sur cette base de Vérité la guérison s'accomplit. Repoussez toutes les fausses croyances de maladie ou de péché en mettant à leur place le contraire, les faits de la santé et de la bonté; alors les dissonances s'évanouissent et c'est l'harmonie qui règne. « Nous sommes dès à présent enfants de Dieu, » déclarait Jean. A l'heure même nous sommes en réalité les idées de Dieu, du bien, qui manifestent le bien et rien d'autre. Maintenir le fait de la perfection spirituelle apporte la guérison.
Aujourd'hui la fausse croyance que le bien diminue tourmente une foule de personnes. Des peuples et des individus qui devraient jouir de l'abondance souffrent de marasme et de disette. Dans certains cas où devraient se manifester des ressources illimitées, nous voyons la pauvreté, la détresse. D'aucuns acceptent comme loi de Dieu non l'accroissement mais la diminution. S'ils n'en reconnaissent pas la nature — le néant — cette trompeuse croyance de diminution risque de tourmenter les Scientistes Chrétiens. Elle prétend à tort qu'un appauvrissement se fait sentir en ce qui concerne le nombre des membres, la pratique, la fréquentation des cultes, le soutien des Salles de lecture, l'intérêt voué aux œuvres de l'église. Tout cela correspond à l'erreur, car la loi de Dieu, la loi de la Science Chrétienne, est une loi d'accroissement: accroissement du nombre des membres, accroissement de l'intérêt, accroissement de la substance.
Dieu, le bien infini, ignore complètement la pénurie, les limitations, le marasme. Or comme Dieu renferme tout ce qui est véritablement, l'infini ne connaît que l'abondance. Ainsi la diminution du bien n'est pas une loi de Dieu, soit pour les peuples soit pour les individus. Le bien infini, tel est le fait de l'être. Dans ce cas, pourquoi penser et agir comme si la pénurie et le marasme étaient l'apanage de l'homme? Dieu nous aime tous, Il a soin de tous, Il soutient et maintient tout ce qui existe réellement. C'est là un fait de la Science. Pourquoi ne pas le maintenir, comme Mrs. Eddy nous le conseille? La crainte, l'ignorance, le péché marchent de pair avec les limitations. Ne quitterons-nous pas cette compagnie pour nous unir à l'Amour, à l'intelligence, à la droiture, où le bien seul a sa demeure? Les fausses croyances engendrent la pauvreté. Compris et démontrés, les faits de l'être prouvent que l'Amour infini est le seul pouvoir, que l'abondance du bien est l'héritage perpétuel de l'homme. Maintenons-nous donc fermement sur le terrain du bien sans limites, des ressources infinies.
Quand on les comprend, les faits spirituels nourrissent la pensée, la soutiennent et l'éclairent. En maintenant les faits de l'être, on croît en sagesse, on se fortifie dans l'amour, on parvient à la liberté sans bornes de la Vérité, on gagne l'incommensurable domaine de la Vie éternelle. Celui qui voudrait se nourrir des caroubes du sens corporel souffre de la faim. Dans cet état d'épuisement, le mortel devient aveugle à la réalité, sourd au « son doux et subtil » de la Vérité, muet parce qu'il n'exprime pas l'Amour divin. L'enfant prodigue s'était nourri de caroubes tant qu'il cherchait dans le sens matériel le plaisir et la sustentation. Mais quel tendre accueil il reçut de son père lorsque s'étant levé, il reconnut le fait du bien, maintint ce fait et rentra dans la maison paternelle!
Les fausses croyances empoisonnent la pensée, la paralysent et l'enchaînent. Les faits spirituels éveillent la pensée, la vivifient, la libèrent et lui donnent de l'élévation. Le prophète Ésaïe voyait que Dieu soutient tous ceux qui Le cherchent. « Car tu as été un refuge pour le faible, un refuge pour le pauvre en sa détresse, un abri contre la tempête, un ombrage contre la chaleur, quand le souffle des tyrans était semblable à la tempête qui sape une muraille... Il anéantira la mort pour jamais. Le Seigneur, l'Éternel, essuiera les larmes de tous les visages, et fera disparaître de toute la terre l'opprobre qui pèse sur son peuple; car l'Éternel a parlé. »
Les divins faits ont le rayonnement de l'omnipotence, car il reflètent le Tout-Puissant; tandis que les croyances sont d'origine humaine. Le Christ Jésus disait: « Toute puissance m'a été donnée dans le ciel et sur la terre. » Pourquoi? Parce qu'il maintenait son unicité avec l'Entendement divin, et pouvait ainsi s'affranchir des opinions humaines et de leurs effets destructifs. Il rejetait toutes les doctrines caduques de la scolastique et de la médecine matérielle, ainsi que les vaines fables du faux savoir. Jésus ne tenait pour réel que ce dont l'origine est dans l'Entendement divin. Il connaissait les idées spirituelles, il y conformait sa pratique et sa vie. Pour lui la maladie était irréelle, tandis que la santé représentait le fait de l'être, à la fois éternel et toujours présent. Pour le Maître, le péché était illusoire, la perfection seule était authentique. Il considérait Dieu, le bien, comme le seul législateur. S'attachant à la Vérité, Jésus le Christ pouvait saisir ce qui est réel, authentique, conforme à la loi. Quiconque s'allie aux idées spirituelles s'allie au rocher du Christ, de la Vérité.
Dans sa littérature, le genre humain a surtout enregistré les croyances de l'entendement mortel. Mais les Israélites orientèrent leur pensée vers Dieu et vers Ses rapports avec les hommes; leur littérature retrace la manière dont Dieu leur révéla les faits de l'être. La Bible relate ce qui advint au peuple élu lorsqu'il s'efforça d'échapper à l'esclavage des croyances matérielles pour parvenir à la liberté des faits spirituels. On y trouve les révélations par lesquelles l'Entendement divin se fit connaître aux Israélites, remplaçant les opinions humaines par les idées spirituelles, chassant les fausses croyances pour établir les vérités éternelles. La Bible est donc avant tout le livre des faits spirituels; et quand on les comprend, ceux-ci guérissent l'humanité et lui font du bien. Comme l'a montré Mrs. Eddy, le premier chapitre de la Genèse expose la création; c'est une révélation de l'être réel. L'histoire sainte dépeint un peuple luttant pour sortir du sens matériel. Les psaumes sont les hymnes d'une conscience aspirant aux choses de l'Esprit. Les prophètes montrent le chemin par lequel on sort des croyances matérielles pour arriver aux faits de l'Ame. Le Nouveau Testament nous présente le Sauveur du genre humain — le Christ, la Vérité; celui qui nous délivre des croyances erronées, péché, maladie ou mort; le Sauveur qui répudie toutes les fausses croyances et nous offre à leur place les idées authentiques et spirituelles devant mettre fin à la foi en la matière, compagne du péché et de la mort. L'apôtre Jean vit la ville disposée en carré, la cité de la conscience spirituelle, de la paix sans fin, de la vie éternelle. La joie et la vie éternelle sont le partage de celui qui maintient ces faits révélés dans la Bible et dans la Science Chrétienne: néant des croyances matérielles, réalité et vivifiant pouvoir des idées de Dieu.
C'était néanmoins Mrs. Eddy qui devait recevoir la révélation finale de la Vérité qu'elle a élucidée dans Science et Santé avec la Clef des Écritures, exposant les faits spirituels de l'être. Mary Baker Eddy aimait les saintes Écritures; elles les sonda et put voir au-dessous du texte littéral la Science de l'être; alors dans sa pensée les nuages des sens commencèrent à se dissiper. Elle exposa sa révélation de la Science de l'être, les vérités vivantes concernant Dieu et Ses idées. La Bible et Science et Santé sont les deux livres établis comme pasteur de L'Église Mère et de ses filiales. Avec la puissance de l'Esprit, ce pasteur affronte et détruit, par les faits de la Science divine, les Goliaths du matérialisme. Pour défendre sa révélation, pour vaincre la crainte, pour maintenir chacun dans la voie de l'Esprit étroite et sans détours, pour guider et protéger les cohortes de la Science, Mrs. Eddy fonda L'Église Mère avec son activité et ses branches multiples. Cette institution où s'exprime la volonté de Dieu maintient uniformément « les faits de la Science Chrétienne; » guérissant les malades et les pécheurs, elle remporte la victoire.
Quelle joie de suivre notre Leader, qui découvrit et fonda la Science Chrétienne — de maintenir comme elle les faits de l'être que Dieu nous a donnés en Science Chrétienne! C'est un bonheur de pouvoir employer pour la guérison les idées de Dieu. C'est aussi une joie de participer au travail de l'église. Quand d'une manière ou d'une autre nous soutenons L'Église Mère et ses branches; quand nous obéissons au Manuel, nous abonnant aux périodiques, les lisant, observant aussi l'Article VIII, Section 15, du Manuel de L'Église Mère, d'après lequel « Dieu exige que nous Lui donnions tout notre cœur, » — nous tenons ferme, d'après un passage déjà cité, « avec l'intelligence inébranlable de la Vérité et de l'Amour. » Quelle splendide manifestation est offerte à notre vue par ce mouvement mondial, qui maintient « les faits de la Science Chrétienne » auxquels la victoire est assurée!
