Mary Baker Eddy, qui a découvert et fondé la Science Chrétienne, écrit, à la page 57 de Science et Santé avec la Clef des Écritures: « Le bonheur est spirituel, né de la Vérité et de l'Amour. Il n'est pas égoïste; par conséquent il ne peut exister seul, mais demande que toute l'humanité y participe. » Puisque dans son acception la plus haute et la meilleure, le bonheur est spirituel, « né de la Vérité et de l'Amour, » il est clair qu'on ne peut le trouver sinon dans les choses exprimant ou reflétant la nature de Dieu, de l'Entendement divin. Attribut de l'Entendement divin, le bonheur ne procède d'aucune source humaine. Étant spirituel, il ne provient ni de la matière ni de ce qui est mortel, qu'il s'agisse d'une personne, d'une chose ou d'une circonstance.
Dans des cas innombrables, il a été prouvé que les richesses matérielles, la position sociale, le succès dans les affaires, la popularité, le prestige, les honneurs du monde n'apportent pas le vrai bonheur qui s'identifie avec la joie spirituelle. Les choses fugitives de la terre, ses triomphes passagers, ses vains honneurs, n'ont pas le pouvoir de nous rendre vraiment heureux. L'auteur de l'Ecclésiaste s'en rendait bien compte, car il disait: « Après avoir considéré toutes les œuvres accomplies par mes mains, et toute la peine que je m'étais donnée pour les exécuter, je reconnus que tout cela n'était que vanité, poursuite de vent, et qu'on n'en retire aucun profit sous le soleil. »
Pour parvenir au divin statut du bonheur, il existe un seul chemin — gagner les richesses spirituelles, la compréhension de Dieu qui constitue le royaume des cieux au-dedans de nous. Ayant une profonde expérience des vicissitudes humaines, Mrs. Eddy pouvait écrire, à la page 281 de Miscellaneous Writings: « J'ai appris il y a longtemps que le monde ne peut m'ôter ou me donner quoi que ce soit, et j'ai maintenant une seule ambition, une seule joie. » Elle trouva le bonheur dans sa découverte du Christ, de la Vérité, et dans l'usage qu'elle fit de cette découverte, la partageant avec autrui.
Lorsqu'un officier royal alla trouver Jésus et le pria de descendre pour guérir son fils, qu'on disait mourant, ce fut sans doute pour le Maître un grand bonheur que de pouvoir rassurer cet homme; comprenant l'immortalité et la présence constante de la Vie, Jésus dit avec conviction: « Va, ton fils vit! » Et quelle gratitude le père dut ressentir quand il put partager sa joie avec ses serviteurs, qui vinrent lui dire: « Ton fils vit »! Il reconnut alors que la guérison datait de l'heure même où Jésus l'avait rassuré. Dans l'Évangile de Jean, le récit de cet événement remarquable se termine par ces mots: « Et il crut, lui et toute sa maison. »
A notre époque ils sont nombreux les foyers rendus heureux par la guérison, en Science Chrétienne, d'un être chéri qu'on avait cru victime d'un mal incurable. Et quelle joie pourrait se comparer à celle qu'éprouve le disciple apportant la vérité curative dans un milieu où jusqu'alors on l'ignorait, mais où l'on apprend que la connaissance démontrable du Christ, de la Vérité, grâce à laquelle il y a vingt siècles, Jésus guérissait les malades et ressuscitait les morts, est maintenant accessible au genre humain!
Le traitement par la Science Chrétienne est plus que l'affirmation de la vérité et le déni de l'erreur. C'est l'absolue réalisation de la totalité, de la présence constante et de l'omnipotence qui caractérisent la Vie et l'Amour infinis, divins. C'est le déroulement, en tant que conscience, de la vérité spirituelle absolue — vérité de l'être révélée en Science divine. Cette réalisation de la vérité concernant Dieu et l'homme — l'Entendement et sa manifestation — voilà ce qui guérit. Nous devrions être bien heureux de ce qu'ayant cette compréhension de la Vérité, nous pouvons la prouver dans une mesure considérable!
Sans doute, il n'est pas impossible à celui qui possède l'abondance matérielle d'acquérir et de garder en outre la compréhension divine de la vraie substance. Toutefois ce qui procure le bonheur, c'est non pas les possessions matérielles, mais la connaissance spirituelle et la certitude de pouvoir, grâce à cette connaissance, annuler les prétentions de la matiére ou de ce qu'on nomme la loi matérielle.
Si par bonheur nous avons de fidèles amis, des compagnons d'œuvre qui sont pour nous un soutien, il est naturel que nous en soyons reconnaissants; mais on se trompe si l'on croit que le bonheur dépend des personnes. « Le bonheur est spirituel. » Il procède de l'Esprit, de l'Amour divin, et non d'une source inférieure. Notre foyer est-il heureux, nos affaires marchent-elles bien? Ce sont là des sujets de gratitude, mais non des choses qui par elles-mêmes peuvent donner le bonheur, la satisfaction, le contentement véritables. La compréhension de la Vérité, que Jésus le Christ enseigna, démontra, et qui grâce à notre bien-aimée Leader a reparu dans le monde — cette compréhension seule peut nous donner le vrai bonheur, identique à la joie spirituelle dont Jésus disait: « Personne ne vous ravira votre joie. »
Elle est incommensurable la reconnaissance qu'éprouvent les Scientistes Chrétiens envers Mrs. Eddy, qui en vertu d'une mission divine, devait révéler à notre époque la vérité libératrice. Ils sont heureux d'avoir la certitude que la compréhension de Dieu est accessible, ici même et dès maintenant; que cette compréhension démontrable affranchit le genre humain de la maladie, du péché, des craintes, des tourments, de la haine et des autres formes du mal apportant aux mortels la souffrance et l'angoisse. Certes les Scientistes Chrétiens ont le droit d'être indiciblement heureux, car ils peuvent faire part de cette vérité à semblables et leur apporter ainsi « un diadème remplaçant les cendres, une huile d'allégresse au lieu du deuil, un manteau de fête au lieu d'un esprit abattu. »
