La Science Chrétienne fut notre dernière ressource, non parce que nous la méprisions, mais à cause de l'ignorance qui au début nous empêcha de nous y intéresser. Il y a plus de trois ans, j'eus une grave dépression nerveuse. Mon esprit fonctionnait de plus en plus lentement, et le sommeil devint pour moi chose très facile et très confortable. Dans un certain cas, je dormis pendant quarante-huit heures. Une profonde lassitude mentale s'emparait de moi. Mes parents désiraient ma guérison, et sur ma requête, ils me placèrent dans un sanatorium privé, où je ne trouvai pas la guérison. Une fois de retour, je sentis le besoin d'une règlementation pareille à celle du sanatorium. Au bout de plusieurs mois, ma famille consentit à ce que je reparte; et cette fois-ci, avec mon assentiment, on choisit un asile de l'État. Pendant les six mois que j'y passai, j'eus l'impression que tous désiraient sincèrement m'aider à recouvrer la santé. Ici encore, les médecins déclarèrent que physiquement j'étais normal; que comme je n'étais ni fumeur ni buveur ni dissipé, ma condition n'était pas due aux excès. Le cas devint plus difficile à résoudre. On décida que je resterais dans cette institution, et l'on signa les papiers nécessaires.
Ce qui militait en ma faveur, c'est que toute ma vie j'avais travaillé pour l'église protestante orthodoxe dont j'étais membre, et qu'à diverses reprises j'avais présidé un groupe de Jeunesse chrétienne. Quand les docteurs s'enquérirent de mon activité religieuse, ils reçurent de bons renseignements.
Mais ma condition était en grande partie due au fait suivant: j'avais vécu dans le royaume du matérialisme, des inventions, des théories, et j'en étais arrivé à croire sincèrement que les recherches ou les découvertes scientifiques jointes aux études et à l'enseignement universitaires étaient la base du monde. Je croyais que le rôle de Dieu se terminait après la Genèse, et que Son œuvre avait été reprise par les écoles, les chercheurs ou savants d'aujourd'hui: ils découvraient ce que d'après Dieu nous devions savoir. Je me rendais naturellement compte que les théories changent, que les découvertes mettent en lumière des faits qui renversent les théories précédentes; mais celui qui pense matériellement doit changer lui aussi, me disais-je.
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