Ce qu'on appelle en général disposition ou tempérament est censé subir les influences de l'hérédité, de l'éducation, du milieu, des circonstances, et cœtera. On dit par exemple que tel a hérité d'une bonne disposition, tel autre d'un mauvais caractère, un troisième d'un tempérament maussade ou capricieux. Les uns passent pour être insensibles de nature, les autres émotifs; on oppose aux tempéraments calmes ceux qui sont sujets à l'excitation. Lorsqu'une personne agit ou parle sans égards pour son prochain, on cherche souvent à pallier la chose en disant: C'est sa nature! Dans bien des cas, c'est le « tempérament artistique » qu'on rend responsable d'une conduite étrange, irrégulière. La disposition ou le tempérament sert tantôt de masque à l'égoïsme, tantôt d'excuse à la bassesse ou au péché.
Les caractéristiques mortelles qui sont censées constituer la disposition d'une personne sont en butte aux influences de la suggestion mentale agressive; c'est ce que fait voir Mary Baker Eddy, Découvreuse et Fondatrice de la Science Chrétienne, dans un article intitulé: « Voies qui sont vaines » (The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany, p. 211). Elle déclare: « Le magnétisme animal provoque une méfiance soupçonneuse là où l'honneur est dû, la crainte là où le courage devrait être le plus fort, la confiance alors qu'il faudrait se mettre en garde, une fausse sécurité quand le péril est à son comble; ces misérables mensonges, versés constamment dans l'esprit d'un homme, y sèment le trouble et l'inquiétude, altèrent ses dispositions, minent sa santé et prononcent son arrêt, à moins que ne soit découverte et détruite la cause du mal. » Mais elle indique aussi (ibid., p. 213) que « les fruits naturels de la guérison par l'Entendement dans la Science Chrétienne sont l'harmonie, l'amour fraternel, la croissance spirituelle et l'activité. »
Les Scientistes Chrétiens sont en voie d'apprendre qu'ils ne sauraient être les victimes de ce qu'on nomme disposition. Ils peuvent au contraire démontrer qu'ils sont libres de cette croyance, pourvu qu'ils s'attachent fermement au fait que le vrai caractère de l'homme est établi par Dieu, le Principe divin. Image et ressemblance de Dieu, l'homme spirituel ne reflète que ce qui caractérise la nature divine, laquelle est toujours entièrement bonne. Cette nature ignore les fluctuations, les variations; elle n'a jamais rien de bizarre ou d'excentrique. L'apôtre Pierre écrivait: « Que la grâce et la paix vous soient multipliées par la connaissance de Dieu et de Jésus, notre Seigneur!... par elles, nous avons été mis en possession des plus précieuses et des plus grandes promesses, afin que, par leur moyen, vous deveniez participants de la nature divine. »
S'ils s'efforcent constamment de penser, de parler, d'agir selon les enseignements du Christ Jésus, tels que les interprète et les explique leur bien-aimée Leader, les Scientistes Chrétiens expriment la nature divine; alors ils s'aperçoivent qu'ils sont sensiblement affranchis des limitations, des excès, des tentations ayant leur source dans la croyance humaine au tempérament. Mrs. Eddy écrit (Science et Santé avec la Clef des Écritures, p. 324): « Le bonheur de dépasser les fausses limites et la joie de les voir disparaître, — voilà la disposition d'esprit qui aide à hâter l'harmonie ultime. »
Au lieu d'écouter l'entendement mortel qui suggère la soumission aux excentricités, aux caractéristiques dont leur famille aurait fait preuve, aux prétendues lois astrologiques, à l'influence du milieu, et cœtera, les Scientistes Chrétiens revendiquent leur divin héritage et se libèrent graduellement de la servitude. Ils prouvent que même sur le plan humain, ils peuvent démontrer à un degré considérable la liberté s'ils s'attachent au fait qu'en réalité, ils sont « dès à présent enfants de Dieu. » En ce qui concerne les croyances qu'entretient l'entendement mortel au sujet du tempérament ou des dispositions, notre libération est graduelle mais certaine quand nous comprenons que le bien seul représente l'héritage de l'homme réel.
Ainsi, pas à pas, les Scientistes Chrétiens peuvent faire ce que demandait Paul: « Vous dépouiller, en ce qui concerne votre vie passée, du vieil homme corrompu par les convoitises trompeuses,... vous revêtir du nouvel homme, créé à l'image de Dieu dans la justice et la sainteté que produit la vérité. » Le nouvel homme correspond à l'homme réel, qui n'est point prédisposé au mal. Il est divinement disposé à être bon, à faire le bien.
L'homme, ressemblance de Dieu — de l'Esprit, de la Vie, du Principe — « en qui il n'y a aucune variation ni aucune ombre de changement, » n'est point affecté par les hauts et les bas, les fluctuations et les faiblesses, du tempérament ou des dispositions. Réflexion parfaite de Dieu, idée ou image fidèle de l'Entendement divin, l'homme exprime à la perfection les qualités de cet Entendement. Il reflète donc en tout temps la stabilité, la sérénité, l'équilibre qui caractérisent le Principe — l'Ame et la substance de tout être réel. Or l'être réel n'est jamais sujet à l'inquiétude, à l'excitation, à la dépression, au découragement, à l'irritation, au doute, à la crainte, au malheur, à l'inharmonie. Ni l'hostilité ni la mauvaise humeur ne peuvent envahir l'être divin. L'être réel de l'homme est toujours à l'abri dans l'Entendement; il ne cesse de connaître la santé, la sainteté; il manifeste toujours au plus haut point la tranquillité, le calme, l'assurance et la paix.
