Dans sa recherche du bonheur, le monde estime depuis longtemps que l'amour est un précieux auxiliaire; mais il s'aperçoit constamment qu'un faux sens de l'amour tombe en cendres. Une fois qu'ils en sont arrivés là, bien des humains se tournent vers Dieu, en qui ils croyaient jusqu'à un certain point; ils L'implorent vainement de leur rendre une chose qui à cause de sa base erronée, n'a jamais pu être qu'une illusion. Dieu, notre Père-Mère plein d'amour, a envoyé Son Fils, le Christ Jésus, pour révéler, illustrer et interpréter aux hommes, par sa vie et ses œuvres, le sens de l'Amour divin. Répondant à une question, Jésus dit un jour que « le grand, le premier commandement » était d'aimer Dieu par-dessus tout, et que le second « lui est semblable: Tu aimeras ton prochain comme toi-même. »
En lisant une parabole bien connue, celle du bon Samaritain, nous nous sommes peut-être dit: Jamais je ne me montrerais insensible à ce point, refusant mon aide à un malheureux tombé « entre les mains de brigands » ! C'est possible, mais la lumière que la Science Chrétienne répand sur cette histoire nous montre une obligation beaucoup plus profonde que les secours purement physiques.
Nous sommes le prochain d'un frère dans la détresse lorsque nous savons que toute individualité véritable est exactement telle que Dieu la voit; et ceci n'exclut personne. Mrs. Eddy écrit, à la page 570 de Science et Santé avec la Clef des Écritures: « Des millions d'esprits sans préjugés qui cherchent la Vérité en toute simplicité, voyageurs fatigués et altérés dans le désert, attendent en guettant le repos et le boire. Donnez-leur un verre d'eau froide au nom du Christ, et ne craignez nullement les conséquences de votre bonne action. » Il y a bien des manières d'offrir cette coupe de vérité. Ce sera peut-être simplement une parole encourageante, un sourire qu'accompagne la pensée de la perfection spirituelle de l'homme comme enfant de Dieu. Un penser clair qui se fonde sur la vérité peut détruire l'erreur, améliorer et même guérir une situation malheureuse.
Le monde a grand besoin de l'amour spirituel reflété par Jésus d'une manière si parfaite que souvent un groupe considérable en ressentait la bienfaisante influence. C'est ainsi qu'en réalisant les infinies ressources spirituelles, le Maître put nourrir des milliers de personnes venues pour entendre ses paroles. Le disciple vigilant trouve à son tour d'innombrables occasions de réaliser la vérité concernant Dieu et l'homme. L'exemple que voici illustre ce fait.
Il y a quelque temps, un fantôme de crainte parut hanter certaine partie d'une grande ville. Les habitants du quartier étaient pour la plupart de jeunes ménages dont les enfants étaient petits. L'erreur prit l'aspect d'une maladie soi-disant contagieuse. Ignorant encore la protection de l'Amour divin, les jeunes mamans discutaient entre elles le cas d'un petit garçon qui à ce qu'on craignait, ne se remettrait pas ou du moins ne marcherait plus. Mais il y avait une famille dont les membres avaient reçu maintes guérisons par la Science Chrétienne; lorsqu'ils entendirent parler de ce cas, ils refusèrent tous d'accepter le témoignage du sens matériel. Chaque fois que la pensée se tournait dans cette direction, ils déclaraient et connaissaient la vérité — l'omniprésence et la toute-puissance de l'amour que Dieu ne cesse d'avoir pour tous Ses enfants. Ainsi ces bons Samaritains versèrent de 1' « huile » sur la situation —« huile » que le Glossaire de Science et Santé (p. 592) définit notamment en ces termes: « Consécration; charité; douceur; prière. » La crainte de la contagion disparut et l'enfant se rétablit complètement.
Quiconque étudie la Science Chrétienne a le bonheur de pouvoir être le prochain de tous les hommes; il peut verser sa compréhension de la vérité de l'être dans la conscience mondiale souffrante, où les illusions — ignorance, péché, crainte — paraissent cacher l'omniprésence et l'omnipotence de l'Amour, de sorte que les humains semblent souvent enchaînés par la maladie.
Il peut paraître plus facile d'aimer son prochain à la manière humaine; mais ce sens humain de l'amour comporte tant d'imperfections et de croyances mortelles que les résultats n'offrent aucune certitude. Parce qu'il prétend à la réalité, l'amour humain nous cache souvent le sens spirituel, impersonnel, de l'amour qui « ne soupçonne point le mal. » Cependant il s'agit d'une contrefaçon, comme le prouvent ses fruits. Si bienveillante, si sentimentale qu'elle soit, toute expression de l'amour qui n'est pas le reflet de l'Amour divin est incapable d'aider notre prochain d'une manière permanente. L'adulation qu'engendre l'amour humain risque de nuire à son objet. Par contre, voir notre frère comme Dieu le voit, agir à son égard d'après les directions divines, c'est l'aimer vraiment.
Mais, dira-t-on, Jésus n'a-t-il pas montré de l'affection humaine? L'affection humaine dont Jésus fit preuve ne contenait aucun élément d'émotion ou de désir égoïstes. C'était vraiment la manifestation de l'Amour divin. Si l'on aime son frère de cette façon impersonnelle, on peut toujours manifester une affection sans égoïsme: on ne risque pas de permettre que le zèle personnel ou le désir des louanges altèrent ou obscurcissent la compréhension de l'Amour.
Peut-être nous sommes-nous demandé pourquoi nous nous trouvons parfois dans une situation où règnent le trouble et l'inharmonie; mais il est facile de voir que c'est précisément le cas où notre amour spirituel est le plus nécessaire — l'amour de ceux qui suivent le Christ en se montrant fermes et fidèles. La fidélité nous permettra de prouver avec joie ces paroles de notre Leader (Rudiments de la Science Divine, p. 9): « La puissance spirituelle d'une pensée scientifique et juste, sans effort direct, sans argument oral ou même mental, a maintes fois guéri des maladies invétérées. »
