Il y a peu de choses dont les humains se préoccupent davantage que de la « position » et de la « possession, » envisagées conjointement. A la réflexion, on s'aperçoit que ces deux termes sont plus étroitement liés qu'on ne le croirait au premier abord. Un examen attentif nous fait voir qu'ils sont presque synonymes. Ils représentent des sujets auxquels on s'intéresse beaucoup aujourd'hui parce qu'ils concernent l'activité humaine.
Les hommes croient encore que leur entretien dépend des appointements qu'ils touchent en vertu de leur position, et qu'une bonne position détermine en grande partie leurs possessions; mais pour une analyse correcte il faut dès le début adopter un point de vue supérieur aux données matérielles.
A la lumière de la Science Chrétienne, la position est non pas un lieu matériel mais un concept mental. La possession est également un concept mental. « L'être possède ses qualités avant qu'elles soient perçues humainement, » écrit Mrs. Eddy dans Science et Santé avec la Clef des Écritures (p. 247). En aucun instant l'homme de Dieu n'est séparé des qualités divines; mais les humains continuent de chercher à l'aveugle ce qui est déjà établi comme un fait divin au sujet de l'homme. Quiconque exprime les qualités divines — la confiance, la compréhension, la paix, l'amour, la joie — réalise sa vraie position, qu'il occupe un trône royal ou qu'il étende simplement le tapis sur lequel marcheront les rois.
Les hommes sont conscients de leur propre existence; et ce fait indique que leur être réel occupe une position définie dans le vaste univers dont Dieu est l'ordonnateur; ils y sont maintenus par l'Entendement ou intelligence suprême qui les a créés, car l'expression de la Vie se trouve dans l'existence véritable.
Pouvons-nous douter que Dieu soit Amour, étant donné la miséricorde et la compassion dont Il fait toujours preuve envers nous? Si peu dociles que nous soyons,— nous écartant maintes fois de ce qui nous délivrerait de tous les maux,— nous sommes cependant préservés jusqu'à ce que tôt ou tard nous nous plongions dans la conscience du Christ que nous aurons reconnue. Il nous faut saisir la divine nature de l'homme.
Qu'est-ce qui procure à l'homme une position? Qu'est-ce qui l'y maintient? On peut répondre à ces questins d'une manière logique, car l'homme créé à l'image et selon la ressemblance de Dieu est soutenu par une loi divine, scientifique. Il s'ensuit que comme image, l'homme est dans une position parfaite; et la même loi divine lui assure la possession constante de cette position. Toutes les inharmonies dont souffre le genre humain proviennent de ce qu'il ignore la vérité. Comprendre la Vérité c'est être maintenu dans l'harmonie, uni à Diue, au divin Principe, sans que rien nous sépare en quoi que ce soit du bien infini que Dieu accorde nécessairement. Dans le cas contraire, Il cesserait d'être bon.
Les Écritures condamnent l'hypocrisie et l'aveuglement qui mesurent les possessions d'après les normes matérielles, les credo et les systèmes matériels; et c'est peut-être au vingt-troisième chapitre de Matthieu que cette condamnation est la plus radicale. Nous trouvons là les exhortations et les censures que Jésus adressait à la foule et à ses disciples; parlant des scribes et des pharisiens, qui « disent et ne font pas, » il les appelle: «serpents, race de vipères. » Il démasque l'hypocrisie; avec une force irrésistible, il s'attaque à ceux qui courent après les possessions matérielles au lieu de chercher premièrement le Dispensateur de tous les biens, de la vraie substance. Ces commentaires impératifs nous réveillent et nous engagent à nous tourner vers Dieu, vers l'Ame, dont les ressources infinies s'expriment par une bonté sans limites, qu'alimente le divin Amour infini.
Nos pensées doivent être placées dans leur position juste, en rapport avec l'unique Entendement. Les ressources infinies ne sont point sujettes à la dévaluation. Oublierons-nous la leçon que reçut le serviteur d'Élisée? Son maître pria l'Éternel de lui ouvrir les yeux afin qu'il vît la montagne pleine de chevaux et de chars. Alors il s'éveilla et put saisir la protection déjà présente. Pareils à ce serviteur, nous tâtonnons parfois dans le vague, nous comptons sur l'avenir pour nous apporter ce dont nous avons besoin maintenant; or ceci retarde l'accomplissement du bien que nous devrions accepter comme notre possession actuelle. La grande nécessité, c'est que nous maintenions notre droit divin inspiré par l'Ame — l'Entendement du Christ. C'est là un asile dont rien ne peut nous déloger, un trésor que personne ne peut nous ravir. Celui qui s'attache scientifiquement à sa position dans le ciel de l'harmonie ne saurait en être exclu.
Parce qu'Ézéchias se laissait absorber par ses trésors matériels et les comptait, il tomba dans le piège que ses ennemis avaient dressé et prépara la ruine de sa maison. Quel contraste avec la veuve qui pour avoir écouté les sages paroles d'Élisée et leur avoir obéi, non seulement obtint les provisions nécessaires, mais assura la liberté de ses deux fils!
Mettre une idée juste à la place d'une fausse croyance, telle est la vraie sagesse. Dans cette attitude correcte, la volonté humaine n'entre pour rien; il faut par contre un sens plus large de la volonté de Dieu pour Ses enfants — cette volonté qui correspond au bien éternel. Il n'y a pas de distance matérielle à parcourir avant d'atteindre ce but. Apprécier instantanément le fait spirituel, c'est se l'approprier.
En résumé, ni la position matérielle ni les possessions matérielles ne représentent ce qu'il y a de plus nécessaire. « Ce dont nous avons le plus besoin,» écrit notre Leader, « c'est de la prière du désir fervent de croître en grâce, prière exprimée par la patience, l'humilité, l'amour et les bonnes œuvres » (Science et Santé, p. 4). Cette prière nous rendra capables de reconnaître ou d'admettre la vérité de l'être, le fait irrépressible concernant Dieu et l'homme.
Salomon désira un cœur intelligent; et méditer là-dessus nous remplit de joie, car nous voyons que grâce à ce désir, le jeune homme put entendre la voix de la Vérité déclarant: « Voici, j'ai fait selon ta parole. » Ce qu'avait fait Dieu apporta dans la vie de Salomon une lumière nouvelle. Comme une fleur qui sans effort s'épanouit au soleil, le désir du roi s'accomplit conformément à sa perception de la conscience véritable.
Nous n'avons pas à chercher bien loin notre vraie position ou nos possessions légitimes et bonnes. « Le royaume de Dieu est au dedans de vous »: cette déclaration est perpétuellement vraie. Les promesses divines s'accomplissent à nouveau lorsque nous comprenons que l'éternelle bonté qui est un attribut de Dieu caractérise aussi Son image et Sa ressemblance.
