Ceux qui travaillent pour la Cause Scientiste Chrétienne ont-ils parfois un sentiment d'orgueil quant à la manière dont ils s'acquittent de leur tâche? Plus vite ils renoncent à cet orgueil, mieux cela vaudra pour eux-mêmes et pour le travail en question. L'orgueil est une forme d'égotisme induisant les mortels à s'arroger la sagesse, l'intelligence et les capacités qui sont à Dieu et ne doivent être attribuées qu'à Lui seul.
« L'orgueil précède l'écrasement, et la présomption d'esprit, la ruine. » L'histoire de David et Goliath, que rapporte la Bible, illustre d'une manière frappante la vérité de ce proverbe. Goliath de Gath, champion des Philistins, s'enorgueillissait de sa force physique, de sa vaillance, de ses armes matérielles, et s'écriait: « Je jette aujourd'hui ce défi aux troupes d'Israël: Donnez-moi un homme et nous combattrons ensemble. » L'Écriture ajoute que « tous les Israélites, à la vue de cet homme, reculaient, tremblant de peur. » Mais David, le jeune berger, n'avait d'autre arme matérielle qu'une fronde et des cailloux; par contre, il avait comme armure spirituelle une humble et simple foi dans la puissance de Dieu, et il répondit au Philistin: « Tu viens contre moi avec l'épée, la lance et le javelot; mais moi, je viens contre toi au nom de l'Éternel des armées, du Dieu de l'armée d'Israël, que tu as insulté. » La suite du récit nous apprend que « David, avec une fronde et une pierre, vainquit le Philistin et le frappa à mort. Or David n'avait pas d'épée à la main. » Triomphe manifeste de l'humilité sur l'orgueil!
Jésus, le meilleur homme que la terre ait jamais porté, disait humblement: « Pourquoi m'appelles-tu bon? Il n'y a qu'un seul bon: c'est Dieu. » Si le Maître reconnaissait que Dieu seul le rendait capable d'être bon et de faire le bien, à plus forte raison ses humbles disciples doivent-ils adopter cette attitude.
Le bien que pensent, disent ou font les Scientistes Chrétiens n'a point sa source en eux et n'est pas leur propriété. Il prend au contraire sa source en Dieu, dans le bien infini; c'est pourquoi il est universel de sa nature, appartenant à tous. Ainsi la bonté n'est pas une possession personnelle qui puisse être monopolisée; en outre, absolument parlant, nul ne peut exprimer plus que d'autres cette qualité divine. Au fait, tous ont la même infinie source de bonté; s'enorgueillir de ce qu'on exprime la bonté est donc entièrement inexcusable.
Sans doute Mrs. Eddy se rendait compte que dans leur lutte contre le péché et la maladie, l'orgueil pourrait faire obstacle aux Scientistes Chrétiens, car elle a écrit (Science et Santé avec la Clef des Écritures, p. 451): « Les Scientistes Chrétiens doivent vivre sous la pression constante du commandement apostolique qui dit de sortir du monde matériel et de s'en séparer. Ils doivent renoncer à l'agression, à l'oppression et à l'orgueil du pouvoir. » Se remémorer fréquemment ces paroles de notre Leader serait une grande aide pour les Scientistes qui sont praticiens, professeurs, ou qui travaillent au sein d'une église.
Créé à la ressemblance de Dieu, l'homme est qualitativement aussi bon que le bien infini. Dans Miscellaneous Writings (p. 183), Mary Baker Eddy déclare: « Tout ce qui est possible à Dieu, est possible à l'homme en tant que reflet de Dieu; » mais on ne saurait concevoir que l'homme réel s'enorgueillisse parce qu'il peut refléter la bonté et la puissance de Dieu. Néanmoins, on saisit sans peine que l'homme puisse être à la fois humble et reconnaissant parce qu'il ressemble au Principe de tout bien et lui est uni.
Si l'orgueil est un genre d'égotisme, la crainte indique une dépréciation de soi-même. Elle dénote la croyance que l'homme est séparé de Dieu, qu'il est inférieur à l'image et à la ressemblance parfaite du divin Entendement. Parfois cette fausse croyance induit les Scientistes Chrétiens à penser qu'ils sont incapables de faire ou d'accomplir ce qui est évidemment leur devoir. S'ils croient que leur capacité est en quelque sorte une possession personnelle qui n'est ou ne sera pas suffisante pour la tâche en question, ils auront peur d'échouer. Comprendre que leur vrai moi est un avec Dieu; que Dieu, le bien infini, est la source toujours accessible de leur capacité pour faire ce qui est juste — ceci bannirait la crainte et leur permettrait de poursuivre avec confiance, aisance et joie la tâche qui leur est assignée. Paul a dit: « Je puis tout par Celui qui me fortifie. »
A la page 31 de Science et Santé, Mrs. Eddy écrit: « L'orgueil et la crainte ne sont pas dignes de porter l'étendard de la Vérité; » et puisque nous nous efforçons de soutenir l'étendard que notre Leader a déployé, faisons-le sans orgueil et sans crainte. Si nous servons d'une manière désintéressée, pour faire du bien à l'humanité en contribuant à développer le mouvement auquel nous nous rattachons, nous n'ambitionnerons ni les postes élevés, ni les marques d'approbation ou les récompenses. Si avec humilité et reconnaissance, nous suivons fidèlement les traces du Maître et de notre Leader, l'orgueil et la crainte ne nous empêcheront pas d'avancer dans le bon chemin. Nous ne serons point entravés soit par l'orgueil du succès, soit par la crainte des critiques. Notre exemple encouragera ceux qui travaillent avec nous, et ceux qui pour la première fois cherchent dans la Science Chrétienne la guérison et le salut.
Vaquons chaque jour à notre travail en toute humilité, mais avec l'assurance que donne la certitude de l'unité avec le bien infini; et rappelons-nous ces paroles de Jacques: « Humiliez-vous devant le Seigneur, et il vous élèvera. »
