On admet en général que le terme « intelligence » désigne la possession de certaines qualités mentales grâce auxquelles une personne peut accomplir ce qui autrement ne serait pas possible. On croit que l'éducation développe ou augmente ces facultés innées, mais que rien ne peut produire des aptitudes dont l'homme n'a pas été pourvu dès sa naissance. Telle est au sujet des capacités mentales la théorie habituelle, qui n'est guère encourageante pour la race humaine dans son ensemble.
Quelle dérision de penser que l'intelligence correspond à la prétendue force cérébrale! Et quelle différence entre cette fausse théorie et les grandes vérités de la Science Chrétienne, qui mettent la joie et le pouvoir à la portée de tous les humains!
Mrs. Eddy donne de l'intelligence cette définition: « Substance; Entendement existant en soi, et éternel; ce qui n'est jamais inconscient ni limité » (Science et Santé avec la Clef des Écritures, p. 588). Il nous faut « prier pour que cet Entendement qui était en Christ Jésus soit également en nous » (ibid., p. 497); alors seulement nous reconnaîtrons la source de l'intelligence et des capacités véritables.
Lorsque près du buisson ardent, Dieu appela Moïse et lui dit d'aller vers Pharaon pour faire sortir d'Égypte les enfants d'Israël, le patriarche mit d'abord en doute sa propre capacité: il se croyait humainement incapable d'assumer le commandement dans des circonstances aussi graves. Sa propre inaptitude lui paraissait manifeste; il avait la parole embarrassée, et cela même lui semblait devoir empêcher la réussite de sa mission. Mais il fut rassuré par cette promesse divine: « Je serai avec toi quand tu parleras, et je t'enseignerai ce que tu devras dire. »
La Bible contient une foule d'admirables exemples montrant ce que rend possible une entière confiance dans la capacité de Dieu: il s'agit d'humains qui mirent de côté le moi et comptèrent uniquement sur Dieu pour être guidés et soutenus. Jésus déclarait en toute humilité qu'il ne pouvait rien faire de lui-même; pourtant il guérit toutes sortes de maladies et ressuscita les morts.
L'Amour divin est toujours proche pour nous guider, nous soutenir; mais il importe que chacun de nous comprenne l'incessante activité de Dieu, du bien, et fasse amplement valoir les talents que tous ont reçus de Dieu. Il ne serait certes pas raisonnable de compter sur un salut par substitution et de ne faire aucun effort pour se sauver soi-même.
On pense généralement à Moïse comme au chef qui dirigea la sortie d'Égypte — celui qui dans des circonstances dramatiques, étendit la main sur la mer et vit les eaux se diviser, tandis que les Israélites s'avançaient à pied sec. Mais on oublie parfois le courage et la persévérance dont Moïse fit preuve lorsqu'à maintes reprises, il se présenta devant Pharaon pour plaider la cause des Israélites. On ne pense pas toujours à la patience, à la longanimité qu'il manifesta au désert, lorsque le peuple libéré de l'esclavage soupirait encore après les potées de viande de l'Égypte. On oublie souvent que dans les circonstances critiques Moïse, cet homme si doux, non seulement criait « à l'Éternel, » mais devenait tout de suite un homme d'action, prêt à exécuter sans crainte les tâches qui lui étaient confiées. En outre, lorsqu'il eut fait passer son peuple à travers la mer Rouge, il ne donna gloire qu'au Dieu de leur pères, qui a « la sainteté pour parure » et qui accomplit « tant de prodiges. » Moïse montra donc une véritable humilité.
Il est naturel de penser à Mrs. Eddy comme Leader d'un grand mouvement mondial qui est une source de bénédictions, car ils sont innombrables ceux qu'a guéris et soulagés la Science Chrétienne. Mais pensons-nous aux premières années qui suivirent sa découverte, aux prières patientes et persévérantes, aux efforts continus de Mrs. Eddy quand si peu de disciples étaient réunis, avec le Christ, la Vérité, au milieu d'eux? Si nous sommes tentés de croire que dans une bonne entreprise nos échecs sont dus à des facteurs dont nous n'étions pas maîtres, nous devrions lire et méditer la vie de notre Leader; en voyant qu'elle surmonta les calomnies des ennemis et la trahison des soi-disant amis, nous comprendrons à coup sûr ce que peut faire une confiance absolue en Dieu jointe à une inlassable assiduité.
Dans les occupations journalières ou les tâches modestes, les humains ne sont pas tous assez méthodiques, assez consciencieux; pas absolument ponctuels, jour après jour. Certains ne soignent pas assez les innombrables petits détails, qu'ils tiennent peut-être pour insignifiants. Leurs affaires étant toujours en désordre, les pertes sont fréquentes — bref, on ne se montre pas pratique. Dans ces conditions, est-il raisonnable de se plaindre si la démonstration ne s'accomplit pas? Le divin Principe ignore tout à fait la négligence; aussi faut-il premièrement que chacun mette en ordre sa propre maison. A mesure que le disciple détruit ses défauts, il y aura toujours moins d'obstacles à la glorieuse réalisation de la bonté et de l'abondance divines; or cette réalisation permet de mener à bien toute entreprise louable. « Voici le chant de la Science Chrétienne: 'Travaille — travaille — travaille — veille et prie’ » (Message to The Mother Church for 1900, p. 2); chacun doit écouter ce vibrant appel, exclure la pensée d'un moi séparé de Dieu et chercher à refléter l'Entendement divin, la grande intelligence toujours accessible et qui pourvoit aux besoins de tous; alors assurément se révélera le royaume des cieux sur la terre.
