L'expérience nous apprend que les consolations humaines sont nécessairement limitées et passagères, car elles sont sujettes aux conditions changeantes du sens mortel d'existence. La Science Chrétienne nous apporte l'assurance du Christ; elle nous apprend à échanger les lourds fardeaux des mortels contre la liberté spirituelle des fils de Dieu. Cela ne nécessite aucune intervention personnelle, car les enseignements de la Science Chrétienne se fondent sur la reconnaissance et la démonstration du fait que l'unique Dieu est Tout-en-tout; et le réconfort qu'elle apporte repose sur la même base.
La Science Chrétienne affirme que Dieu est le divin Principe; elle nous libère ainsi de la fausse théologie qui contraindrait le genre humain d'adorer Dieu selon les conceptions humaines erronées d'après lesquelles Il serait l'auteur d'une création mortelle ou charnelle et de la mutabilité humaine. Mrs. Eddy écrit dans Science et Santé avec la Clef des Écritures (P. 502): « Le Principe créateur — Vie, Vérité et Amour — c'est Dieu; » puis elle ajoute: « Il n'y a qu'un créateur et une création. » Le Dieu qui fit sortir d'Égypte les enfants d'Israël pour les conduire à la terre promise — le je suis celui qui suis —était aussi le Saint d'Israël dont Jésus disait: « Il n'y a qu'un seul bon: c'est Dieu. »
Jésus vivait selon la norme de Dieu, du bien; ses puissantes œuvres et ses paroles qui sont pour tous les temps, provenaient de ce qu'il reconnaissait Dieu comme étant par-dessus tout, et Tout. Il pouvait consoler et bénir mieux que personne; car pour faire face à ce qui semblait être des maux charnels, ou à ce qui paraissait donner du pouvoir au mal, Jésus adoptait l'attitude qu'il avait prise lors de la tentation au désert, affirmant qu'il est écrit: « Tu adoreras le Seigneur, ton Dieu, et tu ne rendras de culte qu'à lui seul. »
A Jean, au bien-aimé disciple dont la pensée était pure, les enseignements du Maître apportèrent la révélation du Christ; dans sa première Épître Jean déclare que « Dieu est amour, » et l'universalité de ce fait nous donne l'assurance du salut universel. En tant qu'Amour, Dieu est le Principe divin; car comment un sens personnel d'amour exprimerait-il l'amplitude de la Vérité qui renferme tout? Certains pensent à tort que le Principe est froid ou dur parce qu'il est inexorablement droit et n'accorde aucune place à l'erreur. En mathématiques, la règle ne sympathise jamais avec des données fausses, mais permet aux hommes de résoudre tous les problèmes parce qu'elle est immuablement juste et parfaite. Il en est ainsi des problèmes comportant la guérison de la maladie, du chagrin, de la méchanceté, de la haine. En tant que Principe, l'Amour guérit. Immuable dans sa connaissance infinie, l'Amour n'admet pas qu'une prétention opposée de présence et de pouvoir ait la moindre intelligence.
Jamais la sympathie humaine ne peut faire sortir le pauvre affligé de ses peines cruelles ou de ses maladies, car elle l'emprisonne dans la croyance que la cause du mal est véritable. Ce genre de sympathie bien intentionnée voudrait aider le malheureux à montrer plus de patience et de résignation; elle fait souvent entrevoir l'espérance du bonheur à venir dans un ciel où tout sera parfait. Mais peut-il y avoir un soulagement alors que la pensée concernant le mal en question reste la même? Beaucoup s'imaginent trouver un certain réconfort dans une sympathie mesmérique; mais le secours n'est que temporaire, et lorsque le contact personnel prend fin, les tourments et le désespoir sont sujets à revenir.
L'apôtre Paul dit: « Soyez transformés par le renouvellement de votre esprit. » Ce renouvellement se produit dans la conscience humaine, et le disciple qui adopte de meilleures vues mentales doit exprimer la paix et le courage; il cesse de penser à lui-même comme à un mortel sujet aux peines et aux plaisirs des sens et accepte l'idée véritable de la filialité divine — la vie qui est non pas matérielle mais spirituelle.
La guérison par Christ est toujours à la portée des malades et des affligés, comme aussi des pécheurs; et dans la pratique de la Science Chrétienne ces paroles d'Ésaïe trouvent leur accomplissement: « Consolez, consolez mon peuple, dira votre Dieu... Les lieux tortus seront redressés, et les lieux raboteux seront aplanis. Alors la gloire de l'Éternel se manifestera, et toute chair ensemble la verra. » Pour celui qui s'éveille au fait que Dieu est Tout-en-tout, chaque épreuve est un marchepied conduisant à une compréhension plus claire de Dieu; en conséquence, il n'a pas l'impression d'être plongé dans un abîme — péché, chagrin ou maladie — dont il faut qu'on le sorte; mais grâce aux lumières reçues, il peut prouver que comme fils de Dieu, créé à l'image et selon la ressemblance divine, il n'a jamais été misérable. « La Vie divine, la Vérité, l'Amour, est le Principe fondamental de toute Science, qui résout le problème de l'être; et rien de nuisible ne peut entrer dans la solution des problèmes de Dieu. » Ainsi s'exprime notre Leader à la page 348 de The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany. Quand on entreprend sa tâche quotidionne avec le désir de faire seulement la volonté de Dieu et d'être un instrument de Dieu pour Sa gloire, chaque jour contribue à la démonstration de l'être réel; il apporte des bienfaits non seulement à nous-mêmes, mais à tous ceux avec lesquels nous sommes en contact.
« Dieu requiert ce qui est passé » (Ecclésiaste 3:15, version anglaise): la vérité de ces paroles brise le mesmérisme d'affliction et de crainte qu'on garde souvent dans la pensée au sujet de certaines expériences passées que le sens personnel a trouvées douloureuses et pénibles; car la Science divine, le Consolateur, révèle l'unité de Dieu, qui est le même hier, aujourd'hui, éternellement. Ainsi la guérison du présent jette un pont sur le passé et confère la liberté pour l'avenir.
En travaillant selon les règles de la Science Chrétienne, le disciple console et réconforte son prochain par le penser juste; il dissipe le péché et la crainte grâce à la pureté et à la perfection de Vérité et de l'Amour; il remplace la croyance à la mort par l'affirmation que la Vie est Dieu; il s'attache fermement au Principe, même si le sens mortel présente d'une manière plausible des vues contraires. Le Scientiste s'abstient de se condamner soi-même ou de condamner autrui, parce qu'il sait que cette attitude mentale déshonore Dieu. Il refuse également de se sentir blessé ou choqué, car il se rend compte que Dieu ayant créé toutes choses, ce qui est dissemblable à Dieu n'a pas d'existence réelle. Or cette conviction corrige l'erreur. L'homme aux pensées matérielles, qui voudrait trouver son plaisir dans la matière, ne désire peut-être pas chercher cette solution véritable; mais tôt ou tard le matérialiste s'aperçoit que les trésors terrestres se changent en poussière et en cendres, et il implore du secours.
La liberté que les enseignements de la Science Chrétienne apportent au genre humain ne s'acquiert pas en ignorant les prétentions du mal; mais ils engendrent le courage qui permet de faire face à ces prétentions par l'assurance du Christ: « Voici que je suis avec tous les jours. » A la lumière de cette vérité, les méthodes secrètes de l'entendement charnel « qui séduit le monde entier » sont démasquées; ainsi l'humanité n'est plus contrainte de se soumettre à l'esclavage du sens matériel, car ce dernier est exclu par la révélation spirituelle. La loi immortelle de l'Ame, de Dieu, gouverne toutes les ressources et supplée à tous les besoins, qu'il s'agisse apparemment de disette ou de chômage, de maladie ou d'affliction; car l'Ame ne change pas et départ ses biens à tous. C'est ce que fait ressortir l'Épître de Jacques, où nous lisons que « toute grâce excellente et tout don parfait viennent... du Père des lumières, en qui il n'y a aucune variation ni aucune ombre de changement. »
Les temps agités par lesquels nous passons exigent que nous soyons plus loyaux et plus fidèles à la Vérité, si le monde doit jouir du royaume de Dieu sur la terre. Ce qu'il faut, c'est le penseur constructif et non celui qui considère uniquement la gravité de la situation mondiale et le danger dont s'accompagnent les conflits d'opinions humaines. Beaucoup sont en voie de prouver que le pouvoir curatif et régénérateur de la Science Chrétienne apporte la consolation et représente la panacée aux maux de l'humanité; le chrétien qui affirme inébranlablement que la réalité de Dieu et de Sa création demeure intacte, harmonieuse, spirituelle et parfaite, s'affranchit lui-même et libère autrui de la fausse prétention selon laquelle l'homme et l'univers seraient soumis à de mauvaises influences ou retenus dans la servitude.
Quand nous reconnaissons que Dieu est notre aide dans toutes les détresses, nous voyons graduellement que tout s'accomplit grâce au pouvoir de Dieu; que l'homme créé à Son image, Sa ressemblance, est inclus dans l'unité du bien, où le mal n'a point de place. « Quand tu serais six fois dans la détresse, il sera ton libérateur; et la septième fois, le mal ne te touchera point. » Les sept synonymes désignant Dieu, le grand Je suis — « Principe; Entendement; Ame; Esprit; Vie; Vérité; Amour » (Science et Santé, p. 587) — révèlent la protection et la félicité infinies; car « il n'y en a point d'autre que lui. »