Un certain traducteur rend comme suit le message bien connu qui, au cinquante-deuxième chapitre d'Ésaïe, parle de la paix et de sa publication:
Qu'ils sont beaux sur les montagnes les pas de l'Ambassadeur,
De celui qui annonce la Paix!
L'Évangile selon saint Luc nous a conservé ce message angélique: « Voici que je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera pour tout le peuple. » D'autre part, l'inscription gravée sur le nouvel édifice d'où sortent les publications de L'Église Mère est ce verset biblique, choisi par l'architecte et approuvé par qui de droit: « Le Seigneur fit entendre sa parole: grande fut la troupe de ceux qui la publiaient » (Ps. 68: 12, version anglaise). Plus que jamais, la Société d'Édition est à même de remplir le rôle d'un ambassadeur annonçant de bonnes nouvelles pour tout le peuple.
Il est intéressant de passer en revue les progrès de cette activité devenue si importante au sein du mouvement Scientiste Chrétien. Le 6 janvier 1895, on lut dans l'édifice de L'Église Mère, qui venait d'être achevé, un sermon dédicatoire dans lequel Mrs. Eddy disait notamment (Pulpit and Press, p. 7): « J'ai institué la Bible et le livre de texte de la Science Chrétienne, Science et Santé avec la Clef des Écritures, en tant que pasteur de La Première Église du Christ, Scientiste, à Boston — aussi longtemps que cette église sera satisfaite de ce pasteur. Telle est ma première ordination. » Dès lors les cultes de L'Église Mère furent dirigés par des Lecteurs qui lisaient les passages indiqués dans le Livret Trimestriel; et comme toutes les églises filiales adoptèrent cette façon de procéder, il n'y eut pas lieu d'avoir un prédicateur, un ministre, un prêtre, un curé ou un pasteur personnel. Néanmoins, à mesure que le mouvement se développait, les membres de l'église trouvèrent amplement l'occasion de travailler.
En 1898, la série des Leçons-Sermons reçut les titres qu'elle porte actuellement; et ayant définitivement réglé la nouvelle organisation des cultes, Mrs. Eddy put s'occuper de la publication des périodiques.
Lorsque le Journal fut lancé en 1883, son premier numéro donnait pour cette initiative des raisons plus que suffisantes: un antidote était nécessaire pour neutraliser l'influence pernicieuse des théories et des croyances erronées que la presse mettait en circulation. Cherchant un appui pour la publication du Journal, sa Fondatrice lui avait donné pour marraine la National Christian Scientists Association, détentrice des droits d'auteur; mais un transfert légal permit à Mrs. Eddy d'en redevenir propriétaire; en 1898, elle confia les biens immeubles de la Société d'Édition au Conseil des Directeurs de l'Église de la Science Chrétienne; quant aux biens meubles, listes d'abonnés, etc., elle les transmit à un Conseil d'Administrateurs qui s'engageait à conduire les affaires comme précédemment, pour encourager et répandre la religion de la Science Chrétienne. Depuis cette époque et du vivant de notre Leader, les droits d'auteur protégeant les périodiques furent enregistrés au nom de Mary Baker G. Eddy.
On ne remarquera pas sans intérêt que grâce à ces modifications, le travail de la publication devint définitivement une activité de L'Église Mère. Au fait, le transfert fut retardé de dix jours environ jusqu'à ce qu'un Article additionnel eût été préparé et incorporé en bonne forme dans le Manuel, pour donner les règles et les directions gouvernant cette activité importante des membres de l'église.
En 1898, un périodique hebdomadaire, qui porte maintenant le nom de Christian Science Sentinel, vint s'ajouter aux publications mensuelles et trimestrielles. C'était un journal pour le foyer, respirant la bonne humeur; il contenait bien des renseignements généraux et put immédiatement être utilisé pour la distribution, surtout après les conférences. Dix ans plus tard, en 1908, parut le quotidien auquel Mrs. Eddy pensait depuis longtemps.
Parlant de ce qu'il faut aux humains, l'auteur de Science et Santé a ce passage (p. 518): « Béni soit celui qui voit le besoin de son frère et y pourvoit, trouvant son propre bien en cherchant celui d'autrui. » Plus que tout autre bienfaiteur moderne de la race humaine, Mrs. Eddy discerna ce dont les hommes ont essentiellement besoin; elle sut véritablement aider et réconforter. Elle institua des cultes impersonnels qui peuvent être utiles universellement; elle établit des périodiques appropriés à leur but, de sorte que l'humanité peut, pour son bonheur, apprendre toujours davantage comment la Science Chrétienne favorise les progrès humains et guérit les maux.
Dans le monde entier, les Scientistes ont bien travaillé pour acquérir les vertus chrétiennes permettant d'instituer et de maintenir, dans l'intérêt du public, les cultes réguliers qui font connaître la Bible et le livre de texte de la Science Chrétienne; et ces cultes nous rappellent la lecture publique décrite au huitième chapitre de Néhémie. En outre, les Scientistes se sont consacrés à l'œuvre toujours plus vaste qui consiste à faire circuler les périodiques. Ces publications prouvent de bien des manières que les ressources divines sont accessibles pour suppléer à tout ce dont les hommes ont besoin. Par les preuves qu'ils donnent de ce fait, par leur activité et leurs témoignages, les Scientistes Chrétiens, qui savent en quoi consiste le salut, prêchent en quelque sorte l'évangile.
Conformément au Manuel, chaque église filiale possède une Salle de Lecture — non seulement un endroit où l'on peut étudier tranquillement, un asile pour les visiteurs, mais une institution qui représente en quelque sorte la Société d'Édition de la Science Chrétienne et les Éditeurs des ouvrages de Mrs. Eddy. Mainte personne y viendra chercher le Livret Trimestriel de la Science Chrétienne, souvent employé pour l'étude journalière de la Bible par des chercheurs qui ne sont pas encore prêts à quitter l'église à laquelle ils se sont rattachés jusqu'alors. Les visiteurs posent fréquemment des questions auxquelles il faut répondre avec tact et bonté; dans nombre de cas, l'un des périodiques fournit une réponse appropriée. Lorsque Mrs. Eddy fonda le Journal, elle ne tarda pas à distribuer ce périodique, et l'exemple qu'elle donnait fut suivi par beaucoup de praticiens. Maintenant, pour plus de facilité, ce travail est confié à un comité de membres qui se renseigne sur les besoins du champ local; il fait parvenir non seulement à des familles, mais aux écoles, aux bibliothèques, aux clubs, aux asiles et aux institutions du district le périodique mensuel, hebdomadaire, quotidien, qui lui sera le plus utile, et parfois une publication traduite dans une langue autre que l'anglais.
Toute cette œuvre représente une bienveillance de l'espèce la plus élevée. Certains travailleurs s'y étaient peut-être engagés par obéissance et sans beaucoup d'enthousiasme; mais ils ont découvert qu'une activité conforme au devoir peut devenir une source de bonheur. Les bons résultats augmentent le zèle; et plus d'une personne inactive a quitté les plaintes et la médiocrité pour connaître la joie d'un labeur fructueux.
D'une manière toute spéciale, The Christian Science Monitor ouvre la porte à des relations bienveillantes. Comme les autres périodiques, il devrait être distribué pour que ses qualités se fassent connaître; il devrait être mis en circulation grâce à un nombre d'abonnés toujours croissant, ce qui augmenterait son efficacité. En outre, le Monitor a besoin d'être soutenu par l'appui donné aux annonceurs. Pour les journaux quotidiens modernes, le prix d'abonnement ne représente qu'une fraction des frais occasionnés par la publication. On estime que les annonces seront utiles aux lecteurs, et que ceux-ci s'en serviront pour se procurer les choses nécessaires; les annonceurs, qui paient cette publicité, soutiennent le journal non seulement par les ressources qu'ils lui apportent, mais par la bonne volonté avec laquelle ils se conforment aux idéals des éditeurs.
La portée du Monitor avait été envisagée dès le début; on avait prédit qu'il obtiendrait des annonceurs dans toutes les contrées; qu'en faisant le tour du monde, on pourrait utiliser les services d'annonceurs bien disposés envers ceux qui lisent le Monitor. Une chose est déjà prouvée dans une certaine mesure: au cours d'un voyage même en pays lointain, celui qui favorise les annonceurs de ce journal est reçu aussi chaleureusement que s'il avait une lettre d'introduction personnelle. En outre, au sein d'une même localité, lecteurs et annonceurs se rendent mutuellement de bons offices. La ménagère qui, en consultant les annonces, a pu trouver précisément ce qu'elle cherchait, partage la satisfaction de l'annonceur qui bénit le jour où il inaugura une publicité grâce à laquelle il se trouve avoir pour clients « les gens les plus aimables qu'il ait jamais connus. » Chez ceux qui saisissent véritablement ce qu'enseigne Mrs. Eddy, on voit se développer le génie de la bonté. Leur politesse vient du cœur et n'est pas simplement affaire de paroles. Si nous transformons un désert en jardin fleuri, les brises à leur tour viendront nous aider à en répandre les parfums.
Par des règles incorporées au Manuel et par d'autres mesures, Mrs. Eddy plaça la publication, ce travail universel, entre les mains de tous les membres de L'Église Mère. Ainsi sa bonté perspicace suppléait aux besoins des Scientistes; elle prévoyait le travail et sa récompense, l'amour fraternel et sa réponse, la connaissance des problèmes mondiaux qui permettrait de prier pour le genre humain dans son ensemble. Le 16 novembre 1908, elle écrivit au sujet du Monitor, alors sur le point de paraître: « Je désire que tout Scientiste Chrétien, et autant d'autres personnes que possible, s'abonnent à notre journal quotidien et le lisent » (Miscellany, pp. 352, 353). Ce désir était bienfaisant, comme nombre de personnes l'ont prouvé. Parmi ceux qui travaillent sans égoïsme au bien de l'humanité— hommes d'État, magistrats, ministres, juges,— beaucoup ont promptement apprécié les mérites du Monitor et ont exprimé leur reconnaissance à ce sujet. Au sein de notre mouvement, certains travailleurs n'ont pas encore découvert ce que vaut notre quotidien; mais quand ils en arriveront là, un champ plus étendu s'ouvrira à leur bienveillance grâce au soutien effectif du Monitor. Par sa nature, la bienveillance est « doublement bénie »: elle enrichit celui qui en est l'objet, elle augmente la joie du dispensateur.
Méditer les enseignements de Mrs. Eddy, c'est faire plus ample connaissance avec elle et se rendre compte que les mobiles et les objectifs qu'elle nous a proposés sont toujours éminemment chrétiens. Ses conseils partent d'un cœur plein d'amour et de sagesse. Elle nous invite non seulement à apprendre la sagesse, mais à l'utiliser dans les efforts faits pour encourager et répandre la religion de la Science Chrétienne. Il ne s'agit pas de juger le monde ou les hommes, mais de voir la bonté dont ils ont besoin et de révéler cette vision par une bienveillance sincère. S'il existe un plan compréhensif permettant de faire du bien et de cultiver les bons rapports, c'est à coup sûr celui qui se révèle dans le but et la portée des périodiques auxquels notre Leader consacra tant de labeurs et de soins; elle les a donnés à son église et à tous les membres de cette église, qui doivent les soutenir, les maintenir et les utiliser pour le plus grand bien de tous les hommes.
