Les paroles n'exprimeront jamais toute la gratitude que j'éprouve envers...

Les paroles n'exprimeront jamais toute la gratitude que j'éprouve envers ma bien-aimée mère, qui me parla de la Science Chrétienne lorsque j'étais dans la détresse. Depuis ce moment, je n'ai pas douté que cette Science répondrait à toutes mes questions et résoudrait mes problèmes, ce qui a vraiment été le cas.

Je venais d'entreprendre l'étude de la Science Chrétienne lorsque je fus guérie de maux de tête chroniques dont j'avais souffert depuis mon enfance. J'ai aussi été guérie du mal de mer, et j'ai pu voyager sur un paquebot sans être incommodée, tandis qu'auparavant même sur une fleuve, le moindre balancement du bateau me rendait malade. Dès lors j'ai traversé plusieurs fois l'Atlantique et le Pacifique; et malgré de violentes tempêtes, la guérison s'est maintenue. En outre, des traits désagréables disparaissent graduellement de mon caractère.

A part ces guérisons et d'autres encore, je suis très reconnaissante de m'être sentie protégée, libre de toute crainte, et d'avoir pu avancer avec confiance malgré des circonstances qu'on trouvait dangereuses et bien incertaines. Un fait de ce genre se produisit durant l'automne 1924, lorsque ma mère et moi étions à Pékin, en Chine. La guerre civile régnait, et comme on se battait à proximité de la voie ferrée, les trains ne circulaient pas dans la direction de Tien-Tsin, seul débouché maritime de Pékin. A cette époque, il nous parut que ma mère devait retourner aux États-Unis, et par conséquent nous retînmes sa place sur le vapeur. Apprenant cela, nos connaissances se montrèrent fort étonnées que nous eussions fait ce plan, étant donné la situation politique et l'impossibilité de sortir de Pékin. En réponse à ces remarques, nous dîmes que nous espérions faire ce qui semblait nécessaire, et nous persistâmes à savoir tranquillement que rien ne pourrait nous empêcher de partir si la chose était juste. La situation demeura pareille jusqu'au matin du jour où nous devions quitter Pékin; mais vers midi, quelqu'un dit devant moi, dans le vestibule de notre hôtel, qu'un train spécial devait partir pour Tien-Tsin l'après-midi même, grâce aux efforts combinés des diverses légations. Immédiatement j'allai à la Légation des États-Unis, où l'on me confirma la nouvelle et où j'obtins un laissez-passer pour ma mère et moi. A dix-neuf heures, nous quittions Pékin dans un train protégé par une garde internationale; les drapeaux de la Grande-Bretagne, des États-Unis et d'autres nations étaient drapés sur la locomotive pour nous assurer le passage à travers la zone du combat. Pendant le trajet, nous eûmes beaucoup de joie; le voyage dura douze heures et non quatre, comme d'habitude; les drapeaux furent en partie déchirés par des balles, mais personne n'eut de mal, et nous eûmes amplement le temps de prendre le vapeur. Pendant les trois semaines précédentes, on n'avait pu sortir de Pékin par chemin de fer. Nous eûmes ainsi une preuve de plus qu'il est possible de faire ce qui est juste si l'on sait que l'Amour divin supplée vraiment à tout, et si l'on cesse de s'appuyer sur le témoignage des sens matériels ou sur les raisonnements humains.