Nous avons lieu de nous réjouir de ce que le Champ ait été appelé à construire une nouvelle Maison d'Édition nécessitée par l'extension du travail qui se poursuit au sein de notre mouvement. La Science Chrétienne, comme nous le savons, révèle la perfection et la continuité de l'être, et doit tôt ou tard détruire toutes les fausses croyances concernant Dieu et Sa création. Pareille aux flots d'une marée qui monte sans cesse, cette vérité pénètre jusque dans les coins les plus reculés du monde; aussi les hommes cherchent-ils ils à se renseigner sur ce sujet en puisant leurs informations à la source pure. La demande augmente constamment, car l'humanité sent qu'il faut un moyen démontrable et pratique pour sortir des difficultés qui semblent l'assaillir de toutes parts. Pour satisfaire à cette nécessité, ceux qui savent quelle est la voie divine du salut doivent répandre toujours plus d'amour; car nombreux sont les arguments qui prétendent refouler le fleuve de reconnaissance dont notre nouvelle Maison d'Édition sera l'expression visible.
En réfléchissant aux nécessités du moment, il importe de se souvenir que la demande s'adresse aux ressources inépuisables de l'Entendement divin et non point à un sens limité de ce qui est possible aux hommes. Paul a dit: "Nous avons ... un édifice qui est l'œuvre de Dieu, une demeure éternelle qui n'est pas faite de main d'homme." La construction de la nouvelle Maison d'Édition dénote et demande une activité croissante, et manifeste la sollicitude de l'Amour infini qui pourvoit toujours aux besoins de Ses enfants. Personne ne devrait considérer cette entreprise comme un fardeau, car la nouvelle Maison d'Édition doit se composer avant tout de la substance spirituelle dont la source est illimitée. L'homme créé à l'image et selon la ressemblance de Dieu, reflète l'abondance divine: il ne crée pas cette abondance, et ne saurait la créer; Dieu en est l'auteur, et rien ne peut mettre obstacle à ce flot continu. La compréhension de cette loi divine dissipe toutes les croyances qui prétendent nous limiter. C'est ce que Mrs. Eddy fait ressortir à la page 5 de The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany, où elle dit: “Entièrement séparée de ce rêve mortel, de cette illusion et de cette déception des sens, la Science Chrétienne vient révéler l'homme comme étant l'image de Dieu, Son idée, qui coexiste avec Lui — Dieu donnant tout et l'homme ayant tout ce que Dieu donne.” L'homme ne crée jamais rien, puisque tout existe déjà dans l'Entendement; son rôle naturel consiste à manifester ce que Dieu connaît.
Certains diront peut-être: “Les Scientistes Chrétiens ne doivent-ils donc faire aucun effort pour bâtir la Maison d'Édition?” Assurément, les efforts sont nécessaires. Il faut prier avec constance et dans une pensée d'unité pour vaincre les croyances matérielles inhérentes à la pensée mortelle, pour se reposer avec confiance sur l'omnipotence de l'Esprit et permettre à l'idée spirituelle de se développer; car cette idée doit guider, diriger et inspirer toutes les phases d'activité humaine que demande l'achèvement de notre entreprise. Toutefois le processus est essentiellement spirituel. Mrs. Eddy nous dit (ibid., p. 348): "La Vie divine, la Vérité, l'Amour, est le Principe fondamental de la Science entière, qui résout le problème de l'être; et rien de nuisible ne peut entrer dans la solution des problèmes de Dieu." Par conséquent, ceux qui prennent part à la construction en laissant régner dans leur conscience une plus grande confiance en Dieu, ne peuvent récolter autre chose que du bien. Les difficultés personnelles, les craintes et les doutes s'évanouissent devant la compréhension du fait que Dieu gouverne absolument toutes les idées de Sa création.
Ce nouvel appel à l'activité incite chaque Scientiste Chrétien à faire l'inventaire de ses ressources; à examiner une fois de plus sa pensée; à s'assurer que son cœur déborde de reconnaissance au sujet de l'héritage illimitable qui vient de Dieu, et n'est ni oppressé ni rendu muet par un sens de restrictions matérielles, par le sentiment que l'individu n'est pas prêt à répondre à l'appel et à faire sa part dans cette grande entreprise. Peut-être quelques-uns parmi nous doivent-ils vaincre les craintes et les limitations personnelles afin de voir que cette construction exprime l'imposante mise en œuvre du plan divin auquel rien ne résiste. Peut-être devons-nous nous appuyer plus complètement sur la connaissance du fait que l'abondance divine s'exprime par chacun de nous, et que nous bénéficions d'un bien sans limites. Nous avons pour tâche de nous réjouir parce que les ressources infinies sont toujours présentes. Ceci fortifiera notre foi, et contribuera de plus à dissiper l'illusion qui cherche à tromper nos frères dans le monde entier. Nos libéralités refléteront dès lors spontanément les qualités de l'Entendement, et ne seront pas le résultat d'efforts pénibles pour étendre des ressources matérielles limitées.
D'autres devront peut-être s'élever au-dessus du sens humain d'opportunité; ils devront se souvenir qu'une idée divine porte en elle-même le pouvoir d'accomplir les desseins de Dieu; que l'heure de son apparition et son développement sont gouvernés par l'Amour divin, qui prend assurément soin de tous les détails nécessaires à son être. Vaincre les arguments obstructifs quels qu'ils soient, procurera forcément une compréhension spirituelle croissante, une liberté plus grande et de multiples bénédictions à tous les travailleurs qui s'attendent fidèlement à Dieu, dans la pleine assurance qu'il est tout-puissant; ces mêmes travailleurs aideront alors ceux avec lesquels ils sont en contact, ainsi que bien d'autres personnes qu'ils ne verront peut-être jamais.
Le sage administrateur qui répartit les richesses préparées par son maître ne met pas en doute qu'elles ne soient suffisantes. Notre privilège est le même que celui des disciples qui se trouvaient auprès de Jésus lorsqu'il nourrit la foule: nous pouvons distribuer ce que Dieu nous donne si généreusement. Si nous avons pleinement foi en la vérité qui nous est départie, nous ne douterons pas que les ressources ne soient plus que suffisantes et que nous ne puissions remplir avec joie notre rôle de distributeurs, parce que nous comprendrons à quels grands bienfaits nous avons part et désirerons que tous en bénéficient. Souvenons-nous que nous ne pouvons passer aux autres que ce que nous avons nous-mêmes reçu; et plus nous appliquerons ce principe, plus nous nous rendrons compte que notre héritage infini ne peut nous manquer. Dans la parabole des talents, Jésus appuie sur la nécessité de mettre fidèlement en valeur ce qui nous est confié, et montre que si nous négligeons d'en faire usage dans la pratique, nos dons diminuent et disparaissent sous l'étreinte de la matérialité. Nous en ferons certainement le meilleur usage si nous nous en servons pour aider à répandre la connaissance de la Science Chrétienne, tout en prouvant que notre compréhension nous élève au-dessus des doutes et des tourments du penser mortel et nous fait pénétrer dans les pures sphères de l'Esprit, où les problèmes pénibles n'existent pas et où le gouvernement absolu de Dieu est seul reconnu.
L'union de pensées justes des Scientistes Chrétiens; leur calme certitude touchant la présence éternelle du bien; la persistance avec laquelle ils réfutent tous les arguments de l'erreur qui veut leur faire croire que Dieu n'est pas la seule puissance,— toutes ces choses feront de la construction qui s'achève un événement spirituel dont la beauté surpassera de beaucoup les nobles proportions de l'édifice visible. La nouvelle Maison d'Édition dont nous voyons s'élever les murs symbolise le ministère plein d'amour de la Science Chrétienne; ainsi la pensée scientifique des chrétiens reconnaissants — pensée qui constitue la substance spirituelle de cet édifice — dissipera les brumes de la confusion, de la crainte, des conflits, de la pauvreté; et la race humaine entrera librement dans la lumineuse et glorieuse compréhension du fait que Dieu est Tout.
