Un certain dimanche, le sujet de la Leçon Biblique hebdomadaire du Livret Trimestriel de Christian Science était “Châtiment éternel;” et à l'École du dimanche, une monitrice demanda aux élèves de son groupe: “Que signifie ‘châtiment’ ou ‘punition’?”—“Oh, c'est toujours quelque chose d'affreux,” répondit une fillette d'une voix plaintive. Mais en méditant la Leçon, en cherchant la réponse à d'autres questions, la pensée changea graduellement; et lorsque les élèves se séparèrent, le mot “punition” avait pour elles un sens nouveau.
Pendant bien des siècles, le monde a cru que Dieu connaissait le mal et s'en servait, envoyant à l'homme pécheur la maladie, la pauvreté ou l'affliction. Mais la grande révélation de la Science Chrétienne qui vint par Mrs. Eddy a changé cette croyance cruelle en une certitude pleine de beauté: le mal est irréel parce que Dieu, le bien, ne saurait le créer ni en connaître l'existence. La Bible nous avait déclaré ce fait même avant l'époque de notre Leader, car Habacuc écrit en s'adressant à Dieu: “Tu as les yeux trop purs pour voir le mal et tu ne peux pas regarder l'iniquité.” La Bible nous disait en outre depuis bien des siècles que “Dieu créa l'homme à son image; il le créa à l'image de Dieu;” mais peu de personnes avaient pensé assez clairement à la nature de cet homme spirituel, avant que Mrs. Eddy enseignât au monde la vérité concernant l'homme aussi bien que la vérité concernant Dieu. Si nous suivons ses enseignements, nous avons la conviction que rien n'est réel hormis Dieu et ce qu'il a créé; que par conséquent le mal — péché, maladie ou chagrin — est sans réalité.
Il est clair cependant que nous paraissons souffrir lorsque notre pensée est fausse. Comment cela se peut-il? Pour répondre à cette question, il nous faut considérer deux contraires: la compréhension de Dieu qui s'acquiert par le sens spirituel, et le manque de compréhension dû au sens matériel. La punition est la peine qu'encourt forcément le péché, et le péché est la désobéissance à la loi du bien. La haine est donc un péché parce qu'elle enfreint la loi de l'Amour; l'improbité est aussi un péché parce qu'elle viole la loi de la Vérité; et la matérialité pèche également parce qu'elle désobéit à la loi de l'Esprit. Le sens spirituel ouvre vers Dieu les fenêtres de la conscience humaine; il nous permet de comprendre et d'aimer Dieu et tout ce qui est bon, tandis que le sens matériel, qui ne sait rien de Dieu, fermerait ces fenêtres et ne dirigerait la pensée humaine que vers les choses de la matière. Par ses arguments, ce sens matériel essaie de nous faire croire que l'infraction aux lois est plus agréable et plus désirable que l'obéissance. Celui qui accepte à tort cette croyance est malheureux dans la mesure où il croit au mensonge et se laisse influencer par lui. Lorsqu'il chasse la fausseté, il cesse d'en souffrir.
Si deux personnes se tiennent sur un refuge au milieu d'une rue extrêmement animée, elles sont toutes deux protégées par les règlements locaux de la circulation. Mais si l'une d'elles obéit au signe de l'agent de police et demeure où elle est, tandis que l'autre traverse la rue au moment qui lui plaît et au défi de la loi, la première est en sécurité et la seconde s'expose au danger et à la punition. Si elle est interpellée et mise à l'amende, il s'agit essentiellement d'une désobéissance -se punissant elle-même.
“Punir” est synonyme de “châtier,” dont le dictionnaire donne entre autres cette définition: “Rendre pur, débarrasser d'erreurs ou de défauts.” Ceci implique la correction de toutes les fautes. Supposons que le maître envoie un élève au tableau noir pour lui faire résoudre un problème long et compliqué. Tout au début, l'élève accepte la fausse supposition que huit fois huit font soixante-deux: il se base sur cette erreur et ne parvient pas à la réponse correcte. Le maître alors vient à son aide et le convainc que huit fois huit n'ont jamais fait et ne peuvent faire soixante-deux, mais bien soixante-quatre. Acceptant cette donnée juste, l'élève efface tous ses chiffres incorrects et fait ainsi disparaître l'erreur. Mais pour que son travail s'achève, il doit reprendre son problème dès le début et le résoudre sur la base que huit fois huit font soixante-quatre. Sa tâche ne sera terminée que lors-qu'après avoir rejeté l'erreur, il l'aura remplacée par la vérité. L'auteur de l'épître aux Hébreux nous dit: “Le Seigneur châtie celui qu'il aime;” et nous pouvons interpréter ainsi ses paroles: La Vérité corrige et purifie celui qu'elle aime.
Devrions-nous donc craindre la punition ou nous en indigner, puisqu'elle représente la destruction de la désobéissance, de ce qui nous fait souffrir tant que nous l'accueillons? Ne sommes-nous pas plutôt reconnaissants de ce que la désobéissance se punisse jusqu'à ce qu'elle soit détruite, puisque nous serons dès lors mieux préparés à nous tourner spontanément, grâce au sens spirituel, vers une compréhension plus claire de l'Entendement divin et une obéissance plus prompte à ses commandements? Notre Leader, Mary Baker Eddy, nous dit dans Science et Santé avec la Clef des Écritures (p. 95): “Le sens spirituel élève la conscience humaine jusqu'à la Vérité éternelle.” A mesure que la Vérité deviendra notre demeure naturelle et joyeuse, nous nous approcherons du but final dont parle la page 251 du même livre: “Ce processus de l'intelligence spirituelle plus élevée améliore le genre humain jusqu'à ce que l'erreur disparaisse, et qu'il ne reste plus rien qui mérite de périr ou d'être puni.”
