Nombreux sont ceux qui, sur le mur intérieur d'une de nos églises, lisent pour la première fois ces paroles du livre de texte de la Science Chrétienne: "L'Amour divin a toujours répondu à tout besoin humain, et y répondra toujours." Cette affirmation si pleine de réconfort et d'assurance est empruntée à la page 494 de Science et Santé avec la Clef des Écritures, par Mary Baker Eddy. Tous ceux qui la lisent manquent humainement de quelque chose et désirent ardemment trouver le remède qui les guérira. Qu'il s'agisse d'un péché à vaincre, d'une maladie à guérir, d'un chagrin à consoler ou d'une lacune à combler, toute la famille humaine demande instamment à recevoir ce qui lui manque, car chacun connaît "la plaie de son cœur," selon l'expression du sage monarque.
La phrase de Science et Santé citée plus haut procure souvent, même à première lecture, une paix rassurante et comme un allègement des fardeaux. Il ne suffit pas cependant de l'avoir lue une fois, ni même bien des fois, pour en saisir toute la signification; mais lorsque l'étudiant croît dans la connaissance de la Science Chrétienne, la profondeur et la beauté de la pensée qu'exprime ce passage se révèle à lui de plus en plus.
Ce qui subvient à tout, c'est l'Amour divin, c'est Dieu, ce ne sont point les voies et les moyens matériels: voilà peut-être la première impression que nous donne ce passage, la première leçon que nous en tirions. Des milliers qui cherchent le secours de la Science Chrétienne, ont tout d'abord épuisé les ressources matérielles, et constaté l'inefficacité et l'inutilité de ce que l'humanité peut offrir de meilleur. Mais l'omnipotence de l'Amour divin ne connaît pas de problème difficile. Lorsqu'on s'en est rendu compte, on a fait le premier pas vers la lumière la confiance en Dieu remplace celle en la matière.
Commençant par reconnaître les ressources illimitées de la puissance divine, celui qui cherche peut apprendre ensuite, du moins en partie, ce qu'implique le petit mot "tout," dont la signification est si vaste. Ne lui a-t-on pas enseigné jadis que l'Amour divin aide à vaincre le péché, si les mortels de leur côté luttent longtemps et de tout cœur; qu'il consolera peut-être les peines, bien qu'on ait souvent prétendu à tort que le chagrin est envoyé de Dieu et doit être humblement supporté; mais par contre s'agissait-il de guérison physique ou du soulagement de la pauvreté, on ne considérait comme efficaces que des expédients mortels. Quelle joie de constater qu'en Science Chrétienne la promesse est absolue et sans équivoque! De quelque nom qu'on l'appelle, "tout besoin humain" trouve infailliblement sa réponse dans l'Amour divin, qui y subvient complètement.
Si rien n'est trop grand, rien n'est trop minime non plus pour être guéri par la puissance bienfaisante de l'Amour. Même après avoir eu recours à la Vérité pour la solution de nos prétendus grands problèmes, nous oublions parfois qu'on peut trouver de l'aide en ce qui concerne les petits problèmes de chaque jour — certaines fautes de tempérament demandant réforme, ou encore le travail quotidien qui devrait être utile et harmonieux. Mais il n'y a dans ce domaine ni exception ni exemption. Les plus petits problèmes, ainsi que ceux qui paraissent grands à la pensée mortelle, peuvent être présentés à l'Amour divin qui les résoudra.
Une autre leçon plus profonde encore se trouve dans la phrase que nous étudions. Examinons-en cette partie: "L'Amour divin a toujours répondu à tout besoin humain." Peut-être reconnaissons-nous joyeusement, avec gratitude, que "l'Amour divin ... répondra toujours" à tout besoin humain; et ayant appris le chemin en Science Chrétienne, nous nous adressons volontiers à l'Amour dès qu'un problème se présente; mais le sens humain peut prétendre que bien des détresses sont assurément restées jadis sans réponse. Santé, foyer, affection, nourriture même et logis,— toutes ces choses ont peut-être semblé parfois faire douloureusement défaut. Comment donc les paroles de Mrs. Eddy peuvent-elles être vraies? C'est précisément ici qu'il faut penser clairement, pour saisir le sens si profond de l'affirmation tout entière.
La Science Chrétienne expose avec clarté la différence entre l'homme réel, qui est spirituel, et la contrefaçon irréelle, matérielle, qu'on nomme un mortel. La Bible déclare: "Ainsi Dieu créa l'homme à son image; il le créa à l'image de Dieu." Comme Dieu est Esprit ou Entendement, Son image ne saurait être matérielle. Par conséquent l'homme réel, la manifestation de l'Entendement infini, n'a pas besoin de matière: la matière ne saurait, en vérité, lui être donnée par Dieu. Ce qui répond au besoin de l'homme réel, c'est ce que Paul appelle "le fruit de l'Esprit"—"l'amour, la joie, la paix, la patience, la bienveillance, la bonté, la fidélité, la douceur, la tempérance." Ces qualités-là forment la substance, elles constituent nos ressources. Le besoin humain qui semble peut-être si pressant est satisfait dans la mesure où l'on reconnaît et où l'on utilise l'approvisionnement réel et spirituel des idées et des qualités véritables.
La vraie substance spirituelle a toujours existé: les idées qui répondent complètement au besoin humain ont toujours été présentes. Dieu ne fera jamais pour nous plus qu'il n'a déjà fait, Il ne nous donnera jamais plus qu'il ne nous a déjà donné, car, par réflexion, tout bien a toujours appartenu à l'enfant de Dieu. Au moment même où le besoin apparent semble le plus manifeste, les ressources nécessaires sont là pour y suppléer. Nos détresses sont causées par la croyance aveugle que notre besoin est matériel et que la matière peut y subvenir; elles proviennent aussi de ce que nous manquons à faire usage des véritables ressources; cependant, "l'Amour divin a toujours répondu à tout besoin humain, et y répondra toujours." Tout ce qui est nécessaire, c'est que nous reconnaissions la nature de nos besoins et que nous nous servions ensuite des ressources toujours présentes — que nous utilisions le bien sans limites qui, maintenant comme toujours, est à nous de droit divin.
Pour les mortels, il s'agit donc avant tout de savoir comment mettre à profit le bien spirituel. C'est en vain que nous resterions oisifs, sous prétexte que l'Amour divin répondra à tous nos besoins. L'Amour divin a répondu à tout! L'œuvre de Dieu est accomplie. Mais comment pourrons-nous le prouver?
Dans l'interprétation spirituelle de l'Oraison dominicale, qui figure aux pages 16 et 17 de Science et Santé, Mrs. Eddy interprète la requête: Pardonne-nous nos offenses, comme aussi nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés," en ces termes: "Et l'Amour se reflète dans l'amour." Nous touchons ici au cœur même du sujet. Il n'est pas question que Dieu veuille nous donner des choses matérielles parce qu'il nous aime; mais c'est l'Amour, l'Amour divin, reflété par l'homme spirituel dans les qualités aimantes de la bonté, de la compassion et de la tendresse, qui bannit à coup sûr toute apparence de manque, car des contraires ne sauraient demeurer ensemble au même moment. Comprendre le caractère réel de la ressource — de la vraie substance,— en reconnaître la présence active et susceptible d'être démontrée,— c'est nécessairement voir disparaître l'illusion du manque.
Comment pouvons-nous nous attendre à ce que l'Amour divin guérisse et sauve quand nos cœurs sont remplis de haine, ou que nous entretenons des pensées peu aimantes envers notre prochain? L'Amour tout-puissant doit être reflété— il doit remplir notre conscience et s'exprimer activement dans chacune de nos pensées et dans toutes nos relations. Si nous voulons qu'il soit subvenu à nos besoins humains, l'Amour divin qui répond à tout besoin humain doit être reflété dans chacune de nos pensées et nos vies tout entières. Il nous faut apprendre à aimer toujours davantage, à mesurer chaque pensée, chaque parole et chaque action d'après la norme de l'Amour divin. C'est ainsi qu'il sera subvenu avec abondance au besoin humain, lequel est réellement un besoin spirituel. Et la grande vérité empruntée à Science et Santé, aperçue peut-être tout d'abord au mur d'une église filiale, remplira nos vies de sa pleine signification et de ses amples bénédictions.
