Il y a dix ans, quand je quittai la Hollande pour les Indes Néerlandaises, je vécus chez ma sœur aînée, qui me parla de la Science Chrétienne pour la première fois. Elle me conseilla d'assister avec elle à une réunion de témoignages et me raconta d'étonnants exemples de guérison, apparemment si incroyables que je m'en moquais.
Environ huit mois plus tard, je fus transféré de Weltevreden à Soerabaia, où j'eus une grave maladie des reins et dus subir une opération à l'hôpital. Quatre docteurs y prêtèrent leur concours. La mort approchait, car un télégramme reçu par ma sœur annonçait que l'opération aurait lieu, mais que quatre docteurs avaient déjà abandonné l'espoir.
Elle demanda à une praticienne de m'aider et, comme je l'appris plus tard, le traitement fut donné à distance. Je me souviens très bien que deux médecins remarquèrent que l'opération avait excessivement bien réussi, et que la guérison avait été très rapide. Malgré mon renvoi de l'hôpital, j'avais encore une plaie dûe à l'opération, et, quelques mois après, quand on me transféra de nouveau à Weltevreden, j'étais alité sur le bateau, en proie à une forte fièvre.
Avec bienveillance, ma sœur me reprit chez elle, et quand je lui parlai de mon état elle dit: “Mets maintenant la Science Chrétienne sincèrement à l'épreuve.” Je dois avouer que l'idée de subir encore une opération me répugnait, et, lentement, je consentis à me tourner vers la Science Chrétienne. Ce même jour je consultai une praticienne pour la première fois et, pendant deux semaines, quelques heures par jour, nous parlâmes de cette grande vérité concernant la Vie et l'Amour. Lentement, je me mis à comprendre à quel point l'humanité s'était basée à tort sur la matière, puis à saisir un peu ce qu'est l'amour infini et éternel de Dieu.
Ce fut alors que, désirant mieux connaître cette Science, je me livrai à une étude profonde du livre de texte, Science et Santé avec la Clef des Écritures, par Mary Baker Eddy, et appris une rude leçon. Je voulais obtenir moi-même quelques résultats à n'importe quel prix. Le chemin m'avait été montré, et j'étudiais diligemment la Bible et le livre de texte. Cette plaie était toujours là et je voulais prouver moi-même le néant de cet état inharmonieux. Pendant deux semaines, je me tins à l'écart de la praticienne. J'étudiai tard dans la nuit; mais en dépit de tout, il n'y eut point de bons résultats. La plaie s'aggrava, je me sentis fiévreux et malade. Désespéré, je cherchai de nouveau le réconfort de la praticienne, à laquelle je parlai de ma lutte sincère et de ma force de volonté. Elle m'écouta tranquillement jusqu'au bout, puis elle prononça ces paroles guérissantes: “Mon enfant, vous ne pouvez rien faire de vous-même!” Ces mots seuls m'ayant fait comprendre à quel point j'avais compté sur ma force de volonté et tâché de déprécier la toute-puissance de Dieu, je vis alors pourquoi les conditions erronées n'avaient pas été vaincues. Mentalement guéri, je rentrai chez moi. Quelques jours plus tard, la plaie se trouvait entièrement guérie. Depuis lors, je n'ai jamais eu recours au docteur, à aucun médicament, ni manqué un seul jour mon travail.
Bien qu'un proverbe hollandais dise: “La santé est le trésor le plus grand,” je suis encore plus reconnaissant de ce que m'a apporté la Science Chrétienne en fait de bienfaits spirituels; je voudrais donc dire à chacun: “Cherchez premièrement” le “royaume [de Dieu] et sa justice et toutes ces choses vous seront données par-dessus.”
Sabang, Indes Néerlandaises.
