Pour tous ceux qui ont de leur propre existence un concept humain ou fini, ce concept lui-même doit être le problème principal. Ces personnes-là ont besoin, non seulement du concept correct de la Vie infinie et de leur unité avec cette Vie, mais encore d'un aperçu logique de ce qui paraît être une vie limitée et séparée. La vie humaine est communément regardée comme une existence s'étendant de la naissance à la mort. La Science Chrétienne présente un point de vue différent; cette Science enseigne que personne ne doit regarder la vie humaine comme finissant par la mort, ou y étant sujette; on devrait la considérer plutôt comme un état mental composite s'étendant, pour celui qui est troublé dans cet état, depuis le moment présent jusqu'à l'achèvement d'un salut complet qui l'en sorte.
La vie humaine est un mélange d'illusion matérielle et de conscience spirituelle. Le salut complet consiste donc à se libérer entièrement de cet état composite pour démontrer l'unité complète avec la seule Vie infinie. Pour n'importe quelle personne, ce processus doit être basé sur les faits absolus de l'être comme existant pour elle et existant maintenant. On peut néanmoins être aidé par un point de vue scientifique concernant l'avenir de la vie humaine.
Selon la traduction biblique anglaise connue sous le nom de Version du Roi Jacques, Jésus dit qu'il venait “afin qu'ils aient la vie, et qu'ils l'aient plus abondamment” (Jean 10:10). Les traducteurs modernes tombent d'accord que le comparatif “plus” ne fait pas partie du texte original, dont Moffatt donne ainsi la traduction: “Je suis venu pour qu'ils aient la vie, et l'aient dans sa plénitude.” Le Maître avait pour mission de donner, de faire connaître à toute l'humanité, non seulement une vie plus abondante, mais aussi la pleine et véritable Vie.
Dans cette conception de la situation humaine, la mort n'est point une nécessité, ni la fin de la vie humaine; elle n'est même pas une interruption. La mort dénote tout au plus un changement d'entourage seulement, et la vie ainsi continuée serait alors une preuve de vie éternelle. Telle qu'on l'observe communément, la vie humaine est mortelle; elle est sujette à la mort; mais ce n'est pas là un caractère essentiel. L'avenir naturel de la vie humaine n'est point la mort; c'est l'obtention du sens abondant et complet de la Vie infinie.
Pour toutes les raisons qui précèdent, personne ne devrait penser à lui-même ou à sa vie humaine comme étant mortels. En tant qu'adjectif, “mortel” signifie: “1°. Sujet à la mort; 2°. Causant la mort; fatal,” tandis que comme substantif, ce mot désigne “un être humain (parce qu'il est sujet à la mort).” Ces citations sont empruntées au dictionnaire Winston. Il faudrait plutôt penser à sa vie humaine et à son moi humain comme n'étant pas entièrement spirituels, mais capables d'être progressivement purifiés, jusqu'à ce que disparaisse finalement l'élément étranger. Mrs. Eddy a marqué le cours du progrès jusqu'au salut complet dans ces paroles si claires: “L'Entendement divin rend parfait, agit sur le prétendu entendement humain par la vérité, amène l'entendement humain à renoncer à toute erreur, à reconnaître que l'Entendement divin est le seul Entendement, et le guérisseur du péché, de la maladie et de la mort. Ce processus de l'intelligence spirituelle plus élevée améliore le genre humain jusqu'à ce que l'erreur disparaisse, et qu'il ne reste plus rien qui mérite de périr ou d'être puni” (Science et Santé avec la Clef des Écritures, p. 251). Voir également Science et Santé 95: 32-35; 324:4; Miscellaneous Writings 166:22–28; Unity of Good 25:6; 37:17; 52:4.
La même manière d'atteindre au salut complet peut être exposée différemment. Tout individu qui réfléchit admet, ou peut-être affirme, l'existence d'une cause et d'une puissance supérieures à lui-même. Notre propre existence prouve l'existence coïncidente d'une cause, d'un pouvoir de ce genre. En outre, le fait que nous sommes capables d'être et d'agir prouve l'existence d'une causation et d'un gouvernement supérieurs à nous-mêmes. Ainsi la conscience — l'acte ou le fait le plus fondamental dans l'expérience de chacun — doit avoir un Principe, c'est-à-dire une cause et un pouvoir agissant par une loi ou une règle effective. Dans cette situation, Jésus disait: “Heureux ... ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui la gardent!” Cette béatitude-là se trouve à part dans Luc 11:28, et son importance suffit pour mériter une déclaration séparée. Elle pourrait être rendue librement ainsi: “Heureux ceux qui prêtent l'oreille au sens-Ame et le gardent exclusivement.” Faisant allusion à “l'illumination de l'intelligence spirituelle,” Mrs. Eddy a donné cet énoncé corrélatif: “Ce sens-Ame vient à l'entendement humain lorsque celui-ci cède à l'Entendement divin” (Science et Santé, p. 85). On peut donc dire que prêter l'oreille au sens-Ame et le garder exclusivement, c'est marcher vers le salut. C'est le moyen d'affiner ce qui semble être la vie humaine ou finie, jusqu'à ce que le résultat se trouve être le clair reflet de la Vie divine et infinie.
