La Science Chrétienne nous fait comprendre aujourd'hui ce que Moïse chercha à faire comprendre aux enfants d'Israël, il y a bien des siècles: le fait que la protection et la tendre sollicitude de Dieu doivent être démontrées par chacun individuellement, sans avoir égard à l'entourage ou à aucune condition matérielle. Après avoir décrit les bénédictions résultant de l'obéissance, et les conséquences de la désobéissance, Moïse déclara: “Le commandement que je te prescris aujourd'hui n'est pas trop élevé pour toi, ou hors de ta portée. Il n'est pas dans les cieux... Il n'est pas non plus au delà de la mer... Cette parole est tout près de toi, dans ta bouche, et dans ton cœur, de sorte que tu peux l'accomplir.” Assurément, c'est là un appel auquel chacun en particulier doit réfléchir.
Chaque individu a ses pensées particulières, et la seule personne qui devrait avoir de l'empire sur ces pensées est celle qui les pense. De plus, les pensées que nous avons aujourd'hui aident à déterminer notre condition de demain. Chacun en particulier doit être considéré comme responsable de son propre mode de penser.
Nous ne sommes pas obligés de prendre tout ce qui nous est offert; nous sommes libres d'accepter ou de rejeter, selon que nous jugeons à propos de le faire; et nous ne possédons rien avant de l'avoir accepté. Tels sont les biens que nous mettons en réserve, tels sont les biens que nous répandons; et de la qualité des biens que nous répandons dépendent le genre de nos affaires et la nature de nos relations commerciales. Nous sommes “semblables à un père de famille qui tire de son trésor des choses nouvelles et des choses vieilles.” Si l'on met en réserve quelque chose qui soit au-dessous de la perfection, cette condition tendra à pénétrer dans tout le magasin.
Il se présente sans cesse des pensées que nous devons examiner, et nous sommes libres d'accepter ou de rejeter n'importe laquelle d'entre celles que nous observons; mais aucune pensée ne peut nous influencer avant que nous l'ayons acceptée, fait entrer dans notre grenier mental, notre conscience. Selon que les circonstances le demandent, nous puisons dans nos réserves, qu'elles soient bonnes, mauvaises ou médiocres. Mais il y a une chose très certaine: nous ne pouvons puiser là où il n'y a rien. Nous ne pouvons donner ce que nous n'avons pas reçu. Jésus-Christ dit: “L'homme de bien tire de bonnes choses de son bon trésor; mais le méchant tire de mauvaises choses de son mauvais trésor.” Être aux affaires de son Père, c'est comprendre la nécessité d'examiner chaque pensée qui se présente, et de ne mettre en réserve que ce qui est de Dieu, le bien. Ce n'est que de la sorte que nous pouvons travailler à notre propre salut.
Sous la rubrique: “Traduction Scientifique de l'Entendement Mortel,” à la page 115 de Science et Santé, Mrs. Eddy place très nettement devant nous le modèle d'après lequel nous devons juger. Elle énumère d'abord des conditions irréelles comme suit: “mauvaises croyances, passions et appétits, crainte, volonté dépravée, propre-justification, orgueil, envie, tromperie, haine, vengeance, péché, maladie, infirmités, mort.” De telles croyances, si elles sont admises dans la pensée, troublent notre atmosphère par la discordance et l'inquiétude; attirent d'autres éléments de même nature, et pourront se manifester extérieurement par des conditions inharmonieuses. En rejetant ces croyances nous fermons notre porte aux intrus pernicieux; étant exclus, ils ne peuvent troubler notre paix.
Le travail n'est pas fini, cependant, avec le rejet de ces croyances, qui pourront continuer à attirer notre attention; elles pourront continuer à frapper à la porte de notre mentalité. Le pas que nous devrons faire ensuite sera d'appeler à notre secours les pensées que Mrs. Eddy énumère sous la rubrique: “Qualités de transition” (id.) telles que: “humanité, honnêteté, affection, compassion, espérance, foi, douceur, tempérance.” Ces qualités, si nous les entretenons, nous détournent des récriminations de l'entendement mortel et nous dirigent vers la paix et l'harmonie de l'Esprit: “La retraite du Très-Haut.”
Sous la rubrique: “Réalité” (id., p. 116), Mrs. Eddy définit le “Troisième Degré” ainsi: “Sagesse, pureté, intelligence spirituelle, pouvoir spirituel, amour, santé, sainteté.” Elle dit en poursuivant: “Au troisième degré l'entendement mortel disparaît et l'homme en tant qu'image de Dieu apparaît.” Ainsi le chemin du salut est tracé pour nous aujourd'hui, étant révélé comme procédé mental qui consiste à remplacer les mauvaises croyances par les idées qui émanent de Dieu, l'Entendement parfait et infini.
Dans notre grenier, notre mentalité, sont cachées dans divers petits coins, de mauvaises croyances de différents genres, mais elles ne peuvent rester cachées si nous faisons de notre mieux pour que nos pensées restent pures; et à mesure que chaque fausse croyance est mise en lumière, il est temps que nous la chassions et la remplacions par des “qualités de transition,” qui nous pousseront vers la réalité.
Nous ne pouvons sauter d'un seul bond du mal au bien. Conséquemment, il faut que nous fassions chaque pas par ordre; et les “qualités de transition” sont les marchepieds qui nous font traverser de l'irréalité à la réalité, du sens matériel à l'Ame. Ces qualités jettent un pont sur les eaux agitées du mal, nous élèvent au-dessus du brouillard du sens matériel, et “l'homme à l'image de Dieu apparaît.”
Ainsi s'ouvrent les yeux des étudiants de la Science Chrétienne, et ils voient la grande nécessité de se mettre toujours en garde contre les mauvaises croyances et de surveiller la pensée, conformément à la sagesse de l'exhortation de David renfermée dans le trente-septième psaume: “Remets ton sort à l'Éternel; Confie-toi en lui et il agira.”
