On ne saurait nier que selon le sens humain, les mortels sont soumis à bien des épreuves. La lutte commence dès le berceau et continue incessamment, et souvent elle est accompagnée de beaucoup de souffrance. “L'homme est né pour la douleur, Comme l'étincelle pour voler en l'air.” Telles furent les paroles qu'Éliphaz de Théman adressa à Job dans son affliction; et elles expriment bien ce qui est trop fréquemment le sort de l'humanité. Mais, bien qu'il en soit ainsi, il faut voir l'autre côté de la question: les hommes ne sont en aucune façon soumis uniquement aux épreuves, à la peine et à la souffrance. La vie de beaucoup d'entre eux est en somme une vie joyeuse, souvent heureuse, attendu qu'elle est vécue avec l'ardent désir de connaître Dieu et de Le refléter. Néanmoins, pas un seul mortel n'est exempt d'épreuves.
Or, ces épreuves ont une raison d'être, une raison bien simple, ainsi que le montre la Science Chrétienne. Toute difficulté provient de la croyance erronée des mortels selon laquelle la matière serait réelle, la croyance erronée que l'intelligence et la sensation demeurent dans la matière, et que, par conséquent, la matière peut leur donner le bonheur. Le sens matériel est donc trompeur; car, jamais l'abandon à la matérialité n'apporte un bonheur durable, mais toujours le désappointement et souvent la douleur; en d'autres termes, des tribulations ou des épreuves.
Songeons ce qu'il arriverait si l'on permettait aux mortels de continuer à se livrer au sens matériel —à la sensualité— indéfiniment! La souffrance et le mal humains se multiplieraient jusqu'à ce que les mortels soient plongés dans un désespoir complet. Mais, heureusement, ce qui se passe, c'est que le pécheur, qui se livre à la sensualité matérielle, et qui commence à se sentir torturé par cet abandon, se demande tout d'abord s'il a pris le bon chemin, et puis, il cherche autour de lui une issue pour sortir de l'état dans lequel sa manière erronée de penser l'a conduit. Ses épreuves le forcent donc à cesser de pécher, et indiquent un pouvoir — le Principe divin, qui est toujours présent comme un bâton de fer pour le mauvais mode de penser et d'agir, mais comme un tendre Père pour tous ceux qui se repentent et qui sont désireux de vivre conformément au Principle. Mrs. Eddy écrit à la page 66 de Science et Santé avec la Clef des Écritures: “Les épreuves enseignent aux mortels à ne pas s'appuyer sur un soutien matériel,— un roseau brisé, qui transperce le cœur,” et elle ajoute, quelques lignes plus loin: “Les épreuves prouvent la sollicitude de Dieu.”
A la page 36 de son livre Non et Oui (No and Yes), notre Leader montre que Jésus fut à même de s'élever triomphalement au-dessus de ses épreuves. Elle dit: “Le Jésus humain avait recours à son moi supérieur et à sa relation avec le Père, et pouvait se reposer des épreuves irréelles dans la réalité et la royauté conscientes de son être,— tenant le mortel pour irréel et le divin pour réel. En se retirant du moi matériel vers le spirituel, il était fortifié, et prêt à triompher du péché, de la maladie et de la mort.” Combien ce passage illumine et instruit; il enseigne la manière scientifique de vaincre les épreuves de la terre!
La Science Chrétienne enseigne la perfection de Dieu et de l'idée de Dieu, l'homme. Christ-Jésus connaissait cette vérité; et lorsque les soucis, les épreuves ou les difficultés l'entouraient, il s'éloignait du sens matériel des choses et permettait que sa pensée demeurât en Dieu, dans la réalité, voyant avec une merveilleuse clarté de la vision spirituelle la perfection de sa propre individualité spirituelle, son moi réel. Et grâce à cette perception, les épreuves devinrent irréelles pour lui. Les étudiants de la Science Chrétienne voient que, de même que le Maître pouvait remporter la victoire sur les épreuves, de même ils peuvent le faire sur les leurs — et par les mêmes moyens. Ils ont été instruits par la Science Chrétienne relativement à la nature durable de l'être spirituel et de la nature irréelle du soi-disant matériel ou mortel, et sont ainsi en état de se reposer dans la vérité, loin des “épreuves irréelles,” et de se récupérer pour le triomphe sur le péché, la maladie et la mort.
Qu'il est merveilleux de pouvoir trouver un refuge, à l'abri de toute épreuve, dans la compréhension spirituelle! Dieu n'est jamais éloigné: l'homme est à jamais un avec Dieu. Jamais il ne saurait y avoir une séparation, même momentanée, entre Dieu et l'homme. Et Dieu est Amour, le bien infini. Connaître ces vérités, c'est être assuré de la véracité de ces paroles des Proverbes: “Celui qui m'écoute habitera en sûreté, Il sera tranquille, sans crainte d'aucun mal;” et de celles du psaume: “Il n'oublie pas le cri des affligés.”
A mesure que les hommes auront plus constamment conscience des grandes vérités de la Science Chrétienne absolue, les prétentions du faux sens matériel persisteront moins et seront moins criantes; le nombre et l'intensité en seront moins grands. On a besoin d'un plus grand dévouement pour la Vérité, l'Amour, le Principe divin. L'abnégation de soi-même, l'humilité, la pureté— toutes ces qualités devront remplacer l'égoïsme, la recherche de soi-même et la matérialité dans notre vie. Il faut sans cesse se détourner de tous les dieux de ce monde par une pieuse compréhension de la Vérité spirituelle. Ainsi viendra la délivrance des épreuves du mal hypothétique.
