Les mortels sont portés à considérer la possession du bien permanent comme une possibilité à venir plutôt que comme une réalité présente. On cherche à l'horizon lointain les bienfaits après lesquels le cœur soupire, alors que par le fait ils sont partout, prêts à être mis en œuvre dans les expériences de la vie. Des perles du plus grand prix sont jetées à nos pieds mêmes, et pourtant nous ne les reconnaissons pas. Un conférencier renommé avait l'habitude de parler de “champs de diamants,” désignant par là les précieux bienfaits qui attendent en abondance illimitée tous ceux qui se disposent à les recevoir.
La bonté de Dieu est sans borne; elle n'est pas partiale; elle est accordée à tous. Mrs. Eddy exprime ceci avec précision à la page 13 de Science et Santé avec la Clef des Écritures: “L'Amour est impartial et universel dans son adaptation et dans ses dispensations.” C'est avec non moins d'instance que Christ-Jésus rassure ses disciples, disant: “Il a plu à votre Père de vous donner le royaume.” Et qu'est-ce que ce royaume sinon la conscience spiritualisée qui permet à celui qui la possède de vaincre le sens de manque dans tous les sens; c'est-à-dire, de comprendre l'omnipotence du bien infini? Aussi, Dieu étant infini et bon, le bien est toujours présent; au fait, le bien est la seule présence. La compréhension de ce fait n'admet pas qu'il soit possible que l'opposé du bien, c'est-à-dire, le mal, ait de la présence ou de la réalité. Lorsque les mortels se réveilleront et verront cette vérité transcendente, ils ne seront plus harassés d'aucune façon par un sens de pénurie. Il se rendront sans cesse compte de la plénitude de l'abondance de Dieu. Le poète exprime ce fait dans une phrase attrayante:
“Tout ce que l'être saura jamais,
A travers toutes les années à venir,
Toute l'éternité peut le montrer,
Et cela brille maintenant devant Toi.”
L'auteur du livre de l'Ecclésiaste voyait aussi nettement avec sa compréhension l'omniprésence du bien. “Ce qui est, a été autrefois;” déclara-t-il; “ce qui sera, a déjà été. Dieu fera reparaître le passé qui a fui.” Puisque la conscience divine est éternellement consciente de tout, il ne peut rien y avoir en dehors de cet état spirituel. Tout ce que l'homme pourra jamais connaître ou posséder est présent ici-bas et maintenant. Le problème est donc celui d'apprendre à entrer en possession de ce legs incomparable, à s'en servir actuellement. Les mortels, semble-t-il, ayant la vision obscurcie, cherchent généralement une abondance d'un ordre inférieur, les choses matérielles qui, ainsi qu'ils le croient, créent le bonheur et l'harmonie. Cependant, tous apprennent par leur propre expérience, et par celle des autres, combien est éphémère la nature de bien des choses que l'humanité considère comme ayant de la valeur et de la stabilité. Dans sa sagesse, le Prédicateur s'écria, après avoir contemplé les grandes œuvres accomplies en vertu de beaucoup de labeur et de dépenses énormes: “Vanité des vanités, ... tout est vanité.” Il avait appris la grande leçon que chacun doit apprendre: que les choses visibles sont temporelles, éphémères; que la réalité, “une ... assurance des choses qu'on espère,” ne se voit pas avec les yeux matériels, mais avec le sens spirituel. Cela seul est permanent; c'est éternel et indestructible.
Étant donné ce fait, combien il semble tragique que les mortels avec leur désir aveugle de satisfaire les exigences du sens matériel ne tiennent aucun compte de ces “champs de diamants,” de ces perles sans prix! Que sont ces perles inestimables, ces diamants précieux qui sont à nos pieds? Ce sont des idées spirituelles, des émanations de l'Entendement divin; ce sont les manifestations de la vraie substance. Lorsque notre Leader dit avec une conclusion incomparable: “Tout est Entendement infini et sa manifestation infinie, car Dieu est Tout-en-tout” (Science et Santé, p. 468), elle exclut du royaume de la réalité tout ce qui est dissemblable à l'Entendement et à ses idées parfaites. L'Esprit est substance; et rien n'est substantiel ni réel sinon l'Esprit, l'Entendement, et sa création, les idées spirituelles. Combien est irréfutable la logique qui bannit tout genre de matérialité, l'excluant complètement du royaume du réel!
Alors, la conclusion suivant laquelle nous sommes pour toujours en la présence du bien, de Dieu, est logique, attendu que Dieu, étant infini, Il est omniprésent! A mesure que nous comprenons ce grand fait, nous cessons de chercher Dieu, le bien, dans un état à venir et dans quelque endroit éloigné. Nous Le cherchons là où nous sommes; car l'homme est toujours en Sa présence. A mesure que la pensée se spiritualise, Dieu se révèle dans la conscience; et là où nous trouvons Dieu, nous trouvons tout bien. De plus, à mesure que ces faits spirituels se déroulent à nous, que nous saisissons les idées spirituelles, le bien prend corps dans la conscience; il devient réel pour nous, il subvient à chacun de nos besoins. Ce n'est aucunement une expérience que l'on ne doit faire que dans un temps à venir; car maintenant, au temps même où nous vivons, nous pouvons devenir conscients de la perfection de l'homme et de son état élevé en tant que fils de Dieu. Peut-on douter des trésors incommensurables du bien qu'apporte la réalisation de cette filialité? Assurément, la valeur des “champs de diamants,” des quantités de perles, pâlirait en présence des richesses inouïes de l'être spirituel.
La Science Chrétienne prépare le chemin précisément à cette expérience élevée; et les Scientistes Chrétiens donnent des preuves de la nature pratique de cet enseignement en faisant entrer dans leur vie une certaine mesure de l'inestimable abondance qui leur a été révélée. Mais “Dieu ne fait pas acception de personnes.” Aussi, chacun peut-il participer de la même façon, pourvu qu'il prenne l'attitude de l'obéissance, cherchant humblement la direction divine. L'omniprésence du bien rend le bien accessible à tout le monde.
