L'aspiration au bonheur est tout à fait légitime, et si l'on manque d'y atteindre, c'est parce qu'on a mal dirigé ses efforts. Les mortels ont l'habitude de chercher la satisfaction chez les personnes ou dans la matérialité sous une forme quelconque, tandis que le vrai bonheur est une communication spirituelle de l'Entendement divin; aussi ne pourrons-nous en jouir que dans la mesure où nos pensées et nos desseins seront gouvernés par le Principe divin, l'Amour. Le vrai bonheur est le rayonnement de l'Amour divin. Ainsi le bonheur est à la portée de tous ceux qui le cherchent à sa source et qui en comprennent la vraie nature.
Pourquoi, alors, semble-t-il être si irrégulier et si incertain dans l'expérience des mortels? Parce que les mortels recherchent principalement le bonheur par amour pour eux-mêmes non par un amour désintéressé. Ils luttent pour l'avoir et cherchent à l'obtenir par l'accumulation des possessions matérielles, par l'idolâtrie, le monopole ou par des plaisirs infructueux qui ne portent pas de fruits. En d'autres termes, on croit en général que le bonheur est fixé sur des objets extérieurs et dépend de ceux-ci. Cherchant la satisfaction par l'intermédiaire du sens corporel, les mortels mettent leur bonheur à la merci de tout ce qui est imparfait et changeant, et ce sens erroné de bonheur est entravé par bien des craintes.
Le fait que le désillusionnement suit inévitablement le courant de l'illusion matérielle, est en lui-même un signe encourageant, qui indique dans le cœur humain un désir latent, et jusque-là non satisfait, de posséder de meilleures choses. Mais avant que ce désir soit satisfait, l'indulgence pour soi-même empêche la régénération spirituelle et les ennemis du bonheur continuent leurs ravages. A la page 118 de Miscellaneous Writings, Mrs. Eddy écrit: “L'ignorance de soi-même, la propre volonté, la propre justification, l'impudicité, la convoitise, l'envie, la vengeance, sont ennemies de la grâce, de la paix et du progrès; il faut les combattre courageusement et les vaincre, autrement elles déracineront complètement le bonheur.”
Une analyse honnête des pensées et des mobiles pourront dévoiler le fait que, en cherchant le bonheur et la satisfaction, les choses mêmes qui ne font que voiler la substance et la vraie joie sont l'objet de nos espérances et de nos efforts. Donc, s'il arrive que l'étudiant de la Science Chrétienne soit embarrassé au sujet de ce qu'il doit faire ou se demande de quelle nature est son ambition, qu'il écoute ce qui est peut-être un avertissement divin, et qu'il soit prêt à revenir sur ses pas avant qu'ils l'aient fait descendre trop bas dans la vallée du matérialisme et qu'ils l'aient éloigné du mont de la vision. La Science nous invite à complètement nous retourner et à ne chercher le bonheur que d'une seule façon: par le reflet de la nature divine.
Lorsque Jésus lava les pieds à ses disciples, leur donnant ainsi un exemple d'humilité et de pureté, les servant affectueusement et les invitant à faire de même, il ajouta: “Si vous savez ces choses, vous êtes bienheureux, pourvu que vous les pratiquiez.” Ceci soulève la question de savoir si, à titre de Scientistes Chrétiens, nous agissons conformément à notre compréhension la plus élevée. Sommes-nous fidèles à la Vérité, actifs en tous points, aimants en tous temps et envers tous?
A la page 17 de son Message à L'Église Mère pour l'année 1902, Mrs. Eddy écrit: “Lequel des amoureux du monde l'a jamais trouvé vrai? ... Le bonheur consiste à être bon et à faire le bien; seul ce que Dieu donne, et ce que nous donnons à nous-mêmes et aux autres par Son droit, donne le bonheur: la valeur consciente satisfait le cœur affamé, et aucune autre chose ne saurait le faire.” L'amitié, les associations commerciales, le travail officiel, chacune de ces expériences humaines demande à être sauvée du sable mouvant de la matérialité et ancrée dans le Principe divin. En ce faisant, on ne fera pas sombrer son bonheur et les poursuites de sa vie. Le vrai fondement spirituel, la substance de l'Entendement divin, ne s'écroule jamais, ne nous fait jamais défaut; et les idées spirituelles communiquent la force à ceux dont les espérances sont encore craintives et dont la foi n'a pas été mise à l'épreuve — ceux qui, dans leurs étapes mentales tâtonnent encore en cherchant la lumière.
Nous lisons dans les Proverbes que la sagesse, la compréhension spirituelle et le bonheur sont inséparables, et que l'obéissance à la loi spirituelle donne le bonheur, car, “Heureux est celui qui garde la loi!” Aussi, lorsque le baromètre de notre bonheur semble tomber, analysons nos pensées afin de voir en quoi nous transgressons la loi de Dieu, pourquoi nous perdons ainsi le bonheur, et ce que nous pouvons faire pour le regagner et le garder. La loi spirituelle, et le pouvoir d'y obéir, d'être guéri et libéré par elle, sont toujours présents. La Science Chrétienne, fidèlement mise en pratique, met toujours devant nous la vision de cette vraie bénédiction spirituelle dont le sens matériel cherche à priver les mortels au moyen de contrefaçons criardes qui tendent à absorber la pensée et à baisser la norme de tous ceux qui les poursuivent.
La Science Chrétienne nous apprend à suivre l'idéal-Christ en droite ligne vers la démonstration. De même que les sages d'autrefois suivirent l'étoile qui les conduisit à travers la nuit sombre vers le berceau de l'enfant Jésus, pour y déposer leurs dons terrestres, ainsi la lumière de la Science Chrétienne nous mène vers la perception de l'idéal-Christ, le vrai moi de l'homme, devant lequel le mortel s'incline avec une humilité nouvellement née, y abandonnant ses notions mortelles et emportant avec lui le secret de la joie durable.
