L’humilité est une vertu que l’on vante beaucoup et que les hommes en général ont cru devoir posséder s’ils voulaient être de vrais chrétiens. Néanmoins, les opinions à ce sujet ont été si variées que l’on n’en a pas toujours clairement compris la valeur, et on ne lui a pas toujours accordé la place importante qu’elle mérite d’avoir dans la formation du caractère. Le vrai sens d’humilité est en vérité une des premières choses requises pour l’acquisition de l’Entendement du Christ qui permit à Jésus de faire toutes ses grandes œuvres, et que nous aussi nous devons comprendre et manifester si nous voulons marcher sur ses traces.
Mrs. Eddy a bien des choses à dire au sujet de l’humilité. A la page 356 de Miscellaneous Writings, elle en parle comme de la vertu qui “triomphe de la chair;” et puis elle ajoute: “On ne peut jamais monter, avant d’avoir baissé dans sa propre estime.” Au premier abord ces données pourraient presque sembler contradictoires; mais pour le Scientiste Chrétien, il est évident que l’humilité produit tant cette descente qui fait nécessairement sentir le besoin de nier la chair que la montée de la transformation mentale, qui triomphe de la chair.
Le vrai sens d’humilité est, alors, ce qui reconnaît Dieu et Lui seul, et qui n’admet jamais d’autre direction que Sa direction parfaite et sainte, et qui n’obéit jamais à aucune autre. En vérité, elle n’accepte jamais en tant que réel ce qui Lui est dissemblable, mais elle assujettit toujours toute pensée à cette vérité de l’être. Dans l’expérience humaine ceci représente toujours la nécessité de dire à la chair et à tout ce qu’elle représente: Tu n’es pas de Dieu, l’Esprit, et par conséquent tu n’es ni présence ni pouvoir. En baissant dans sa propre estime on fait inévitablement preuve de la bonne volonté de voir qu’à titre de mortel on n’est pas capable de faire le bien ou d’être bon, — de savoir ou d’exprimer quelque chose de réel ou de vrai. Ainsi que le dit Jésus: “Ce qui est né de la chair est chair.” Néanmoins, il présenta immédiatement l’élévation de la vraie humilité lorsqu’il poursuivit en disant: “Ce qui est né de l’Esprit est esprit.”
Dans la Science Chrétienne, alors, la vraie humilité est ce qui ne s’arrête jamais à la dénégation du mal mais qui se hâte d’affirmer le bien. Elle reconnaît que dès qu’on est disposé à “nier le moi matériel,” qui, le dit Mrs. Eddy à la page 91 de Science et Santé avec la Clef des Écritures, “facilite le discernement de l’individualité spirituelle et éternelle de l’homme, et détruit les connaissances erronées qui viennent de la matière ou par ce qu’on nomme les sens matériels,” on peut avancer vers la démonstration de sa filialité avec le Père.
Or, c’est là un procédé fort simple, et l’humilité en est la pierre de touche. Avec cette humilité divine, qui accepte Dieu comme étant Tout et le seul Être, on pourra toujours aller de l’avant avec persistance à travers toutes les vallées et sur toutes les montagnes des efforts humains que l’on rencontrera dans son voyage du sens à l’Ame. Examiner toute condition ou toute circonstance qui se présentent à la lumière de cette humilité, c’est avoir avec nous une sauvegarde qui nous épargnera tout faux pas, qui nous fera sortir de toutes nos difficultés. C’est la Science Chrétienne qui nous enseigne ce qu’embrasse la totalité de Dieu, et grâce à l’étude que nous en faisons nous devons faire une séparation entre l’Esprit et la chair,— entre ce qui fait partie du divin et ce qui est simplement la croyance humaine. Avec cette révélation nous apprenons que la seule chose que nous dussions faire, c’est de continuer d’avoir la vraie humilité de nier ce qui est faux et d’affirmer ce qui est vrai.
Mettre fidèlement cette méthode en pratique, c’est être de plus en plus prêt à reconnaître Dieu dans toutes nos voies. C’est aimer l’Esprit et la spiritualité à tel point que l’humilité qui est la force accompagnera chacun de nos efforts. Nous ne serons donc pas induits à croire que l’humilité exige que nous demeurions dans l’attitude du “ver de terre.” Au contraire, celui qui a été conduit, au moyen de l’humilité divine, à voir la mesquinerie, la futilité et le désavantage absolus du moi matériel, se hâtera en toute circonstance de rejeter chacune de ses prétentions et de s’élever jusqu’à la compréhension que dès ici-bas et dès maintenant il n’y a aucun autre moi que l’image ou ressemblance divine.
Le Scientiste Chrétien qui est demeuré dans le sens matériel de l’existence peut se réveiller et voir qu’il devrait travailler d’un point de vue absolument spirituel, que, à titre d’idée spirituelle, il ne peut avoir, en réalité, que des désirs légitimes, un être parfait, et il ne sortira de ce meilleur mode de travailler que de bons résultats. Combien ce genre d’humilité s’accorde avec le conseil de notre bien-aimée Leader que nous lisons à la page 242 de The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany, où elle dit: “Vous ne pourrez jamais démontrer la spiritualité avant de déclarer que vous êtes immortelle et de comprendre que vous l’êtes;” et puis elle ajoute ceci: “A moins que vous ne voyiez clairement que vous êtes l’enfant de Dieu, par conséquent parfaite, vous n’avez ni Principe à démontrer ni règle pour le démontrer.”
