Lorsque Wendell Phillips déclara qu’ “une unité du côté de Dieu est une majorité,” il énonça un fait fondamental, un fait dont la plupart des hommes ne seraient que trop heureux de donner des preuves. Il doit avoir reconnu dans une certaine mesure que si l'on était allié à Dieu, on serait associé à tout pouvoir existant ou pouvant exister. Être dans la balance avec Dieu c'est voir instantanément qu'il ne peut rien y avoir qui pèse contre soi. Être uni à l'infinitude du bien c'est trouver qu'il n'y a pas de mal; c'est avoir découvert la fausseté absolue de toute prétention à un pouvoir autre que le bien; c'est avoir renoncé à tout motif faible et inefficace, à tout effort sans effet; c'est être uni à ce qui n'hésite et n'échoue jamais, qui ne connaît jamais autre chose que le succès.
Cela ne demande pas une très grande compréhension de Dieu de voir que pareille union doit donner entière satisfaction. Il suffit que l'on commence à se rendre compte que Dieu renferme tout pouvoir, tout bien, toute intelligence, toute perfection, tout amour, pour révéler l'avantage d'être uni à toute cette bonté ineffable, cette sagesse infinie, cette faculté, cette sainteté, cette santé et ce bonheur divins. Pareille union ne pourrait manquer de causer la destruction de tout ce qui est dissemblable à Dieu, à toutes Ses qualités divines et éternelles. Ce serait en même temps la délivrance complète de tout ce qui pourrait prétendre s'opposer à toute bonne intention, ou empêcher toute bonne activité. Uni à la cause parfaite, l'effet parfait sera inévitablement apparent, et aucun ennemi ne pourra assaillir; aucun mal ne pourra tenter; aucun péché, aucune maladie, aucun chagrin, ni aucune souffrance ne pourront même avoir la prétention de se manifester.
Non seulement Jésus vit la possibilité de pareille union, mais il prouva également qu'il était possible de la démontrer en tout point. Chacune de ses pensées, de ses paroles et de ses actions était un exemple de cette faculté; il dit à chacun de ses disciples: “Va, et fais de même.” La Science Chrétienne appuie sur ce même commandement dans toutes les conditions qu'elle pose. A la page 57 de Retrospection and Introspection Mrs. Eddy écrit: “Tout doit être de Dieu et ne peut nous appartenir en propre, être séparé de Lui.” Dans cette phrase succincte notre Leader réitère le commandement de Jésus; tandis qu'à la page 28 elle déclare: “Il [Dieu] doit être nôtre d'une manière pratique, guidant chaque pensée et chaque action; autrement nous ne pouvons comprendre l'omniprésence du bien autant qu'il le faut pour démontrer, même en partie, la Science de l'Entendement parfait et de la guérison divine.”
Or, tous les Scientistes Chrétiens acceptent les vérités scientifiques de l'être. Ils croient que l'homme est déjà absolument uni à Dieu, son créateur. Néanmoins, ils ne se rendent pas toujours suffisamment compte du fait qu'ils doivent avoir le sentiment intime que Dieu guide “chaque pensée et chaque action,” si,—se trouvant en présence du témoignage persistant du sens matériel selon lequel ils seraient séparés de Lui,—ils doivent prouver leur union avec le bien. Trop souvent ils sont tentés de s'imaginer qu'ils travaillent presque indépendamment de Dieu, sinon tout à fait. Ils commencent très courageusement et, ainsi qu'ils le croient, avec beaucoup de dévouement, à déclarer la vérité; mais se souviennent-ils toujours que c'est alors Dieu qui opère en eux “et la volonté et l'exécution, en vertu de son bon plaisir”? Ont-ils sans cesse conscience du fait que par eux-mêmes ils n'ont absolument aucun pouvoir de faire quoi que ce soit?
Maintes fois, alors même que nous travaillons le plus fidèlement à appliquer la lettre de la Science Chrétienne, nous nous sentons déroutés, troublés, et nous nous demandons ce qu'il faudra penser. Notre démonstration semble s'arrêter, sinon subir un échec! Nous nous demandons: Qu'y a-t-il donc? N'avons-nous pas obéi aux règles que nous dictent nos livres de textes? Oui, nous avons obéi à certaines d'entre elles. Mais nous sommes-nous rendus compte que chacune de nos pensées et chacun de nos actes a été guidé par Dieu? Avons-nous compris qu'Il nous a fait refléter chaque idée dont nous nous sommes servis, qu'Il a même dirigé chacune de ces activités?
Que de fois nous nous précipitons impétueusement avant de nous être rendus compte de notre union avec Dieu, avant de nous être assurés qu'Il sera avec nous à chaque pas. D'autres fois, nous sommes enclins à rester en arrière, à avoir des craintes et des doutes, car nous nous figurons que pour quelque raison inconnue il se peut que nous ne soyons pas toujours accompagnés de l'Entendement divin qui seul sait tout.
Nous ne saurions trop fréquemment examiner nos efforts mentaux, afin de veiller à ce que nous ayons sans cesse conscience que Dieu tient toujours le gouvernail de la pensée,—qu'Il est Celui qui agit toujours et qui connaît tout, et qu à titre d enfants de Dieu nous Le reflétons toujours. Nous donnerons de la sorte des preuves du pouvoir qui vient de la réalisation perpétuelle de notre union avec Dieu; nous prouverons non seulement que l'unité du côté de Dieu est une majorité, mais qu'il n'y a pas d'autre côté.
