La grande guerre a laissé à sa suite bien des problèmes non résolus, bien des états d'agitation morale qui, ainsi qu'on le croit en général, ne se modifieront qu'avec le temps. La soi-disant vague de crimes qui, suivant la tradition, s'est répandue dans le monde entier, est une des phases de cette recrudescence de maux. Dans les circonstances extraordinaires occasionnées par les exigences de la guerre, la retenue généralement observée entre les individus était en grande partie mise de côté, et l'on donna plus libre cours à la passion et au faux appétit. Ce qui produit inévitablement la guerre, c'est d'exciter les passions les plus viles du genre humain, de soulever les croyances matérielles — effets de l'ignorance — qui restent apparemment encore chez les mortels, latentes, peut-être, jusqu'à ce qu'elles soient réveillées par quelque circonstance extraordinaire.
Les Scientistes Chrétiens comprennent que cette situation est due à ce que l'on accepte comme vraies les croyances erronées, qui, sous une forme quelconque, demandent sans cesse à être reconnues en tant que réalités. Le fait que ces croyances sont irréelles ne dispense pas les Scientistes Chrétiens de la nécessité de savoir qu'elles le sont, et de prouver leur position en les détruisant; autrement l'erreur continuerait à se montrer sous le déguisement de la réalité, trompant tous ceux qui n'ont pas appris la vérité la concernant,— c'est-à-dire, son néant. Grâce à la révélation de la Vérité qui vint à sa mentalité spiritualisée, Mrs. Eddy a rendu la situation si claire que nul ne saurait douter qu'il y a un grand golfe entre les prétentions de l'entendement mortel et les faits de la Vérité spirituelle. Que sa révélation est complète! Par le fait, elle est si compréhensible qu'elle fournit la solution de tout problème humain!
Au cours des discussions qui se font couramment sur cet état de choses existant depuis la guerre, il est beaucoup question de la retenue qui a diminué dans les relations sociales entre jeunes hommes et jeunes femmes. Bien des conventions traditionnelles ont été écartées, et il règne une liberté de relations sociales qui eût si grandement scandalisé la sensibilité des gens sages et prudents, même de ceux d'il y a dix ans seulement, qu'on ne l'eût guère tolérée. Certains observateurs voient dans cette liberté de relations un décroissement de retenue qui dégrade la norme morale du mode de vivre; ils envisagent la situation avec appréhension et ont recours à divers plans pour arriver à la réforme. D'autres voient dans l'état actuel des choses une liberté qui est la conséquence d'une conception plus saine de la relation entre les deux sexes, due à une meilleure connaissance de l'existence humaine et de ses problèmes; ces derniers ne voient pas dans ce nouveau sens de liberté de quoi s'alarmer.
Étant donné cette lumière qui s'est révélée aux étudiants de la Science Chrétienne relativement à la nature de l'expérience mortelle, il semble que les bénéficiaires de cette révélation aient une responsabilité sérieuse, celle de présenter au monde les vrais idéals concernant les relations et les rapports sociaux entre les deux sexes, tant des jeunes que des vieux. En s'élevant au-dessus du simple sens de ce qui est agréable, le Scientiste Chrétien se demande: Qu'est-ce qui est bien? c'est-à-dire: Qu'est-ce qui est chrétiennement scientifique? Et la réponse, si elle est fidèle aux articles de foi de sa croyance, ne laissera aucun doute en lui.
Bien que le vrai Scientiste Chrétien ne soit en aucune façon un ascète, il observe le plus strictement les conventions qui sont établies sur les mœurs saines et l'usage chrétien. Il évite sans cesse tout ce qui a l'apparence du mal. A la page 362 de Miscellaneous Writings, Mrs. Eddy a établi la norme de la vraie manière d'agir. En parlant des moyens d'acquérir une compréhension de la Vérité, elle dit: “La Vérité s'acquiert par la Science ou par la souffrance: O vains mortels! laquelle des deux sera-ce? ... Et le plaisir n'est pas un crime, si ce n'est lorsqu'il accentue l'influence de mauvaises inclinations ou qu'il amoindrit les activités de la vertu.” Ainsi notre Leader place devant nous avec une précision caractéristique la pierre de touche qui nous met à même de juger nos pensées et nos actes. Fortifient-ils les viles inclinations de l'entendement mortel et annulent-ils la vertu? S'il n'en est pas ainsi, ce qui plaît aux sens ne doit pas être évité comme étant nuisible; mais si cela affaiblit notre état moral, augmentant la croyance à la réalité du témoignage des sens, tandis que cela amoindrit notre force morale, alors, il faut l'éviter comme étant manifestement coupable.
Dans le cantique d'actions de grâces de David, ainsi qu'il est dit dans le livre de Samuel, nous trouvons ces paroles: “Avec celui qui est pur, tu te montres pur; Mais avec le pervers, tu te joues de sa perversité.” Christ Jésus dit de la précieuse récompense inexprimable de la pureté: “Heureux ceux qui ont le cœur pur; car ils verront Dieu!” La grande nécessité, alors, c'est d'avoir le cœur pur. Dans la société des purs, la pureté prévaudra. Notre Leader nous a clairement expliqué que nous ne devons pas respirer une atmosphère immorale, sinon dans le but de la purifier. Personne ne pourrait mettre en doute la signification extraordinaire de l'exemple de sa vie pure.
Le fait que la Science Chrétienne démontre l'irréalité du péché et de la croyance au mal sous toutes ses formes ne justifie nullement l'abandon au péché ou la croyance à sa réalité. S'adonner à la croyance que le péché peut procurer quelque plaisir, c'est donner au péché la seule réalité qu'elle ait jamais eu la prétention de posséder. Combien ces paroles de notre Leader à la page 57 de Science et Santé avec la Clef des Écritures sont puissantes: “La chasteté est le ciment de la civilisation et du progrès. Sans elle il n'y a pas de stabilité dans la société, et sans elle on ne saurait atteindre à la Science de la Vie.” Qu'y a-t-il de plus important pour l'humanité entière que de donner l'exemple de la pureté qui est la chasteté? Il n'y a aucun autre moyen par lequel l'humanité puisse avancer vers l'Esprit; et l'avancement vers l'Esprit est la destinée de chacun.
