“Quand le but est désirable, l'expectative hâte nos progrès,” écrit Mrs. Eddy à la page 426 de Science et Santé avec la Clef des Écritures. Et qui n'a pas prouvé la vérité de cette donnée un nombre incalculable de fois? Si nous regardons en arrière et nous rappelons les jours de notre plus tendre enfance, il sera facile de nous remémorer des exemples qui se sont sans cesse répétés, où, ayant eu devant nous un certain but que nous avons espéré atteindre, nous nous y sommes précipités parce que nous avions la perspective d'en retirer quelque bien. L'expectative implique toujours quelque cause, quelque raison pour croire que certains événements auront lieu, et dans la mesure où la perspective est agréable et désirable nous accélérons le pas dans cette direction.
Sans expectative les efforts humains seraient à la fois sans but et sans attrait. L'attente du bien présente l'espérance au sein de ce qui semble être le désespoir et nous encourage à aller de l'avant pour vaincre les obstacles qui, autrement, pourraient sembler insurmontables. Il faut donc toujours qu'il y ait quelque bien en perspective s'il doit y avoir un avancement convenable dans une bonne direction. Et où peut-on trouver le bien seulement? Où, sinon en Dieu, la source et la substance de tout bien! Le Psalmiste a chanté: “Sur Dieu seul mon âme se repose en paix; Car mon espoir est en lui.”
Tandis que la Science Chrétienne enseigne la nécessité d'avoir le bon espoir, elle se joint au Psalmiste pour indiquer que tout véritable espoir est de Dieu. Ce n'est que lorsque nos espérances se concentrent sur l'opération de la loi divine d'amour qu'elles peuvent rapporter de bons fruits. Dans la mesure où l'on se rend compte que la volonté de Dieu renferme tout ce qui est vrai et bon, qu'elle entraîne l'expression nécessaire de tout ce qui est charmant et parfait, qu'en vérité, c'est là seulement qu'on peut trouver tout ce qui est beau et divin, on voit que: placer ses espérances en Dieu, c'est être en voie de gagner tout ce qui est désirable. En même temps, la folie de chercher quelque bien ailleurs se révèle.
Or, les Scientistes Chrétiens s'intéressent très vivement à la démonstration de la santé et de l'harmonie. Ils travaillent et prient journellement pour que cette démonstration confirme dans une mesure toujours plus grande leur fidélité envers Dieu, Principe divin. Mais se rendent-ils toujouirs compte du grand rôle que joue la vraie attente dans le couronnement de leurs efforts? Obéissent-ils fréquemment aux règles que leur donnent leurs livres de texte, en affirmant le bien et en niant le mal, depuis A jusqu'à Z, et trouvent-ils que, néanmoins, le mal dont ils ont cherché à prouver l'irréalité prétend toujours être présent et avoir du pouvoir. Comment cela se fait-il? demandent-ils. Et souvent, s'ils veulent bien écouter la voix de Dieu, ils entendront cette réponse: A quoi vous êtes-vous attendu?
Que de fois le Scientiste Chrétien ne découvre-t-il pas, tandis qu'il examine son travail mental, qu'il le fait sans guère s'attendre au bien! Qu'il est peu certain que les promesses de Dieu s'accompliront, que, puisque Dieu l'a promis, le bien abondera assurément dans toutes ses expériences, pour peu qu'il reconnaisse Dieu dans toutes ses voies! Qu'il s'est rarement attendu, en effet, à ce que la guérison, par exemple, résulte instantanément des efforts de sa fidélité au Principe! Que de fois, lorsque la santé s'est manifestée en réponse à sa prière, la surprise ne l'a-t-elle pas poussé à passer son travail en revue pour trouver s'il pouvait découvrir au juste ce qui avait amené une réponse aussi prompte, pour qu'il puisse suivre le même mode de prier en d'autres circonstances! Pareilles expériences devraient assurément lui aider à se réveiller pour reconnaître son manque en ce qui concerne l'attente du bien.
La vérité est que nous ne saurions jamais nous attendre à trop de bien de notre bon Dieu. Il est l'unique Dispensateur, et Il n'a que du bien à donner; et dans tous les siècles Il a constamment prouvé que les hommes n'ont qu'à s'attendre à Lui entièrement afin de trouver que le bien se répand sur eux dans une mesure illimitée. Le Scientiste Chrétien devrait par conséquent toujours entreprendre son travail avec la perspective d'obtenir des résultats parfaits. Il sait que la vérité qu'il déclare est précisément la Parole de Dieu et qu'elle est accompagnée de toute la puissance de Dieu; il sait aussi que le mal qu'il nie n'est pas, n'a jamais été et ne sera jamais quelque chose, car, étant donné que celui-là n'est pas de Dieu, il est sans présence, sans pouvoir, sans réalité. Aussi devrait-il certainement s'attendre à ce que les fausses prétentions du mal disparaissent et que le bien omniprésent soit rendu manifeste.
Or, ceci n'implique en aucune façon qu'il ne faille pas souvent continuer notre travail, quelquefois même pendant des périodes plus ou moins longues. Cela indique, cependant, que l'attente du bien doit nous accompagner jusqu'au bout. Dans la mesure où nous nous attendons à ce que le bien apparaisse et que le mal disparaisse, chaque preuve qui s'ajoute aux précédentes affermira notre assurance de l'omniprésence et de l'omnipotence de Dieu; et à proportion que notre attente augmentera, notre union avec la perfection divine sera démontrée dans une mesure toujours plus grande. Ainsi que le dit saint Paul: “En effet, la création attend, avec un ardent désir, que les enfants de Dieu soient manifestés.”
