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“Ce dont nous avons le plus besoin”

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de juin 1925


Dans le livre de texte: Science et Santé avec la Clef des Écritures, par Mary Baker Eddy, le chapitre intitulé: La Prière, remplit dix-sept pages seulement; mais il offre au penseur un nouveau et bienfaisant concept de la prière, et fournit une réponse de plus à ce cri de l'humanité que les disciples exprimèrent, il y a des siècles, en s'adressant ainsi à Jésus: “Seigneur, enseigne-nous à prier.” Dans les écrits modernes, on en a rarement, sinon jamais, énoncé autant en si peu de mots qu'il en a été dit dans ce chapitre. Il est rare qu'un sujet aussi profond ait été si simplement et si utilement traité, et si clairement expliqué.

Sans tenter de nous étendre sur la morale qu'il contient ni de l'expliquer, nous pourrons avec profit considérer deux petits extraits du chapitre traitant de la Prière, lesquels referment sept points essentiels, nécessaires à la vraie prière. Mrs. Eddy écrit à la page 4: “Ce dont nous avons le plus besoin, c'est de la prière du désir fervent de croître en grâce, prière exprimée par la patience, l'humilité, l'amour et les bonnes œuvres.” Elle y indique les éléments de la grâce que l'on peut acquérir par la prière. Et à la page 15 elle dit ceci: “L'oubli de soi, la pureté et l'affection sont des prières constantes.” Ces sept vertus —“la patience, l'humilité, l'amour et les bonnes œuvres,” “l'oubli de soi, la pureté et l'affection”— déterminent une ligne de pensée et d'action qui conduit, maintenant et toujours, à la santé, au bonheur et à la sainteté.

La Patience

En considérant brièvement ces vertus dans l'ordre ci-dessus, on peut dire qu'il en est peu d'entre nous qui aient su ce qu'implique la vraie patience avant que la Science Chrétienne ait pénétré dans notre vie; et beaucoup d'entre nous s'en trouveraient mieux aujourd'hui s'ils servaient plus généralement et plus libéralement. Une patience insuffisante est ce qui retarde la réponse à plus d'une prière. Dans la Science Chrétienne la patience implique bien plus que le fait de simplement attendre que quelque chose aboutisse ou se produise. Elle n'a aucun rapport avec la paresse, ni avec l'inertie, ni avec la procrastination. Elle est le partenaire silencieux de l'activité, le conseiller du succès, elle marche de pair avec la puissance. Ses œuvres sont la promptitude, la compétence et la sagacité. Mais d'un bout à l'autre, elle ne reconnaît qu'une source de sagesse, de vraie puissance, d'œuvres de valeur; et cette source est Dieu Lui-même.

Par conséquent, là où il y a de la vraie patience, il n'y aura pas de déception; car la déception naît de la méfiance, de la propre volonté et de l'impatience. Quiconque assujettit le moi et se fie à l'omnipotence de Dieu, à la totalité de la pleine sagesse du bien, et qui en attend patiemment la manifestation, ne formulant pas ce que Dieu devrait faire et comment Il devrait le faire, ne connaît pas la déception. Quiconque tient fermement la main de Dieu n'a pas besoin de s'inquiéter du résultat de ses entreprises, qu'il s'en aille ou qu'il reste, achète ou vende, sème ou récolte, qu'il paraisse gagner ou perdre.

Ce n'est pas là une nouvelle doctrine qui nous concerne en particulier, à titre de Scientistes Chrétiens. Elle est aussi ancienne que la Bible ellemême. Il est écrit dans les Proverbes: “Confie-toi en l'Éternel de tout ton cœur Et ne t'appuie pas sur ta prudence. Pense à lui dans toutes tes entreprises, Et il aplanira tes sentiers.” N'avez-vous jamais désiré que quelque personne entendue vous dise de quel côté vous tourner; quel pas vous devriez faire subséquemment; de deux cours, lequel vous devriez poursuivre? Lorsque nos intentions se fondront avec les lois de Dieu, nous n'aurons pas besoin de plan pour faire notre itinéraire, ni de borne pour indiquer nos progrès.

Avoir de la patience c'est s'en servir. Ne négligez jamais de donner tout traitement de la Science Chrétienne et de faire toute prière que vous offrez avec une grande mesure de patience. La présence même de celle-ci contribue à la guérison instantanée. La bonne volonté d'attendre que Dieu agisse en Son temps favorise les prompts résultats.

Nulle part on ne trouvera de meilleur exemple de vraie patience que dans l'histoire de notre Leader dévouée. Elle attendait patiemment, diligemment, d'année en année, que l'heure choisie par Dieu arrive; mais lorsqu'elle avait sonné, aucune difficulté ne pouvait amener de retard, aucune obstruction ne pouvait empêcher qu'elle agît promptement. Que de fois cette noble femme, dont la vie était remplie et mouvementée, ne s'est-elle pas tenue ferme? Avec quelle patience elle a attendu et avec quelle fidélité elle a servi! Seules, les années à venir le révéleront. La prière de la patience, faite de bonne grâce, contribua beaucoup à l'accomplissement de son œuvre parfaite.

L'Humilité

De tous les hommes, le Scientiste Chrétien est celui qui a le plus besoin de suivre l'enseignement de son livre de texte, en sorte qu'il puisse cultiver et développer en lui cette forme virile de douceur que nous connaissons en tant qu'humilité. La Science Chrétienne a mis à sa portée, sans argent et sans rien payer, les choses que, avec son esprit borné, le monde cherche et pour l'acquisition desquelles il lutte,— l'empire sur les circonstances, la domination sur l'adversité, le pouvoir de mener toute entreprise à bonne fin, la tranquillité d'esprit. Tout cela demande à être tempéré par l'humilité qui est la vraie douceur, afin que ces qualités ne se confondent pas avec l'orgueil, l'arrogance, la domination, l'avidité et une foule de maux qui germent où les semences de l'égoïsme sont jetées dans le champ du succès. Celui qui a acquis et appliqué une juste mesure de Science Chrétienne possède tellement plus de bien qu'il n'en avait avant d'avoir ouvert le livre de texte de cette Science pour la première fois, qu'il a souvent besoin qu'on lui rappelle que la source de tout bien est Dieu, non l'homme, et qu'aucun mortel n'est le créateur ou le mobile des choses qui proviennent uniquement de Dieu. Lorsque, en raison d'un soi-disant succès matériel, de la prospérité ou de l'accomplissement de quelque œuvre, on se considère comme un petit dieu qui a un royaume lui appartenant exclusivement, alors l'humilité devient une proscrite et la douceur une chose méprisée. Dieu seul est la source de tout ce qui est bon. Étant donné sa nature et son origine, Jésus le Christ, plus que tout autre, a reflété le bien; mais il était prompt à corriger avec une vraie humilité toute affirmation impliquant qu'il était bon par lui-même.

La vraie douceur que communique la Science Chrétienne manifeste la force, non la faiblesse. C'est un fait significatif, reconnu dans l'histoire, que l'homme le plus doux était aussi le plus fort. Lui qui subjugua par une parole les grosses vagues de la mer, avait assez de force pour ne pas ouvrir la bouche lorsque ses ennemis l'outragèrent. La douceur qui faisait partie de la nature de Jésus le Christ, et que la Science Chrétienne inculque, n'est pas une question de manière, mais de caractère; ce n'est pas un simple vernis, ce sont des fibres; elle ne vient pas des lèvres, mais du cœur. Si elle fait défaut, le pouvoir prétendra peut-être dégénérer en despotisme, la bienveillance en hypocrisie, le service en servilité.

Un trait dangereux qu'aucun Scientiste Chrétien ne devrait cultiver ni tolérer en lui-même, c'est l'aspiration au pouvoir personnel. L'amour du pouvoir empêche ses victimes de voir la puissance de l'Amour. Cet amour du pouvoir, ce désir d'exercer de l'empire sur autrui, est la mère des intrigues ecclésiastiques, le précurseur de l'hypnotisme. Son antidote est l'humilité, cette vraie douceur, qui provient du sentiment intime que Dieu, le bien, est la seule puissance.

A mesure que le mouvement de la Science Chrétienne augmente en nombre, qu'il exerce une plus grande influence, et qu'il est en plus grande faveur auprès de l'humanité, le besoin, que ressentiront ses adhérents de secrètement aimer l'humilité, augmentera; car, de même que la bienveillance augmente le pouvoir, de même aussi la douceur développe la grandeur.

L'Amour

Une prière impie, comme un monde sans soleil, est froide, glaciale et stérile. Une prière sans amour est une prière impie; car Dieu est Amour. Une prière de la Science Chrétienne, faite sans amour, est inconcevable, car la vitalité même de la Science Chrétienne est l'Amour. Une vie sans amour sera peut-être ce que le monde appelle une noble vie; elle aura peut-être été assidûment vouée à la recherche, à l'utilité et au progrès, mais une vie sans amour ne profite pas plus au monde, spirituellement parlant, que si elle n'avait jamais été vécue.

Une personne pourra, au point de vue humain, sembler être douée, capable, énergique, sagace et pleine de ressources; en vérité, on pourra dire d'elle qu'elle possède toutes les qualités qui mènent au succès et au renom mondains; cependant, si elle n'a pas d'amour dans son cœur, elle ne sera qu' “un airain qui résonne, ou une cymbale qui retentit.” Elle pourra posséder des pouvoirs intellectuels extraordinaires, avoir des connaissances si étendues des arts et des sciences qu'elle sera à même de défier un grand nombre des lois de matérialité et de subjuguer les forces indomptées de la nature; cependant, si elle mène une vie dénuée d'amour, elle n'est rien. Si ceci paraît une affirmation exagérée, il serait bon de lire au treizième chapitre de la 1re Épître aux Corinthiens ce que dit, il y a bientôt deux mille ans, Paul de Tarse, ce grand serviteur de Dieu, cet observateur des hommes: “Quand j'aurais le don de prophétie et que je connaîtrais tous les mystères et toute la science; quand j'aurais toute la foi jusqu'à transporter des montagnes, si je n'ai pas la charité [l'amour], je ne suis rien.”

On pourra vouer sa vie à la philanthropie, passer ses jours à travailler à l'amélioration de l'état de ses semblables et à sa fortune à cet effet; en vérité, on pourra volontiers renoncer à sa vie pour défendre ses idéals; cependant, si l'on n'a pas appris que Dieu est Amour et que l'homme est Son image et Sa ressemblance, les efforts qu'on aura faits toute sa vie, bien qu'ils puissent sembler louables, ne rapporteront que peu de fruits. Vous semble-t-il que ce soit là une affirmation trop radicale que fait la Science Chrétienne en faveur de l'Amour universel? Alors, relisez ce que saint Paul a dit, précisément dans ce célèbre chapitre aux Corinthiens: “Quand je distribuerais tous mes biens pour la nourriture des pauvres, quand je livrerais mon corps pour être brûlé, si je n'ai pas la charité [l'amour], cela ne me sert de rien.”

Qu'il soit dit à ceux qui voudraient hâter le jour de la fraternité universelle, ce jour où chacun fera pour son prochain ce qu'il voudrait que l'on fît pour lui-même, où l'avidité, la pauvreté et la cruauté cesseront d'être, et où “l'inhumanité de l'homme envers l'homme” sera devenue chose inconnue; à ceux qui voudraient voir la vérité régénératrice du Christianisme pratique atteindre ces nations dans l'attente, aux extrémités de la terre; à ce Scientiste Chrétien qui voudrait voir sa propre église étendre son influence pour le bien et se développer spirituellement; à ces praticiens sincères qui Voudraient voir que leurs traitements fussent uniformément efficaces et qu'ils le fussent promptement; à ceux qui se font traiter et qui dans l'attente, désireux d'aider à leur praticien à accomplir son travail désintéressé à leur intention,— qu'il soit dit à tous ceux-ci qu'il n'y a pas de meilleur moyen de réaliser ces précieux désirs que d'apporter plus d'amour pour Dieu et pour l'homme dans leur propre vie journalière. D'aucune autre manière on ne saurait en accomplir autant pour soi-même; d'aucune autre façon on ne pourrait en faire autant pour ceux qu'on voudrait aider; par aucun autre moyen on ne saurait contribuer à l'avancement de la Science Chrétienne dans son ensemble.

Le développement de notre Cause bien-aimée avance en proportion de la croissance individuelle du Scientiste. Voici une chose que nous devrions sans cesse nous rappeler: ce dont le monde a le plus besoin aujourd'hui de la part de chaque Scientiste Chrétien, c'est d'un amour plus désintéressé pour Dieu et pour l'homme,— cet Amour divin qui, s'il est reflété, guérit le malade en un seul traitement; de l'amour reflété qui est bien au-dessus de l'affection humaine ou du sentiment humain; cet amour qui “excuse tout,. .. croit tout,. .. espère tout,. .. supporte tout;” de l'amour qui est enraciné dans la pureté, et qui, en mûrissant, devient puissant, et dont la récompense est la sagesse qui bénit l'humanité entière.

Les Bonnes Œuvres

Examinons ensuite comment les bonnes œuvres devraient participer à “la prière du désir fervent de croître en grâce.” Mrs. Eddy a très nettement indiqué, à la page 86 de Retrospection and Introspection, qu'une des manières de faire le bien, c'est de le faire; ce qui nous montre clairement que cela ne sert pas à grand chose de simplement désirer faire le bien ou de se proposer de le faire. Cependant, toute bonne œuvre qui a éclairé la vie des hommes a pris son origine dans une bonne pensée. S'il n'y avait pas cette bonne pensée pour la produire, il ne pourrait y avoir aucune bonne œuvre non plus.

L'éthique de la Science Chrétienne fournit à tout individu, comme pensées, les modèles dont il a besoin, s'il a le désir d'orienter son mode de penser du côté de la santé et de l'harmonie. En dressant nos nouveaux modèles de penser spirituels, il nous faut démolir ceux qui, dans le passé, ont influencé notre mode de penser d'une façon préjudiciable, et en enlever les décombres. Parmi ceux-là, peut-être le découragement est-il le plus général.

Il y a deux grandes choses que la Science Chrétienne fait pour l'humanité découragée. Premièrement, elle découvre et proclame un fait concernant le découragement qui s'est caché depuis longtemps,— le fait que le découragement est un agent actif du mal, d'autant plus subtil et dangereux que ceux qui en sont victimes reconnaissent rarement qu'il est absolument pernicieux pernicieux par sa nature, son influence et ses suites. En effet, il en est peu, en dehors de la Science Chrétienne, qui fuient le découragement comme ils éviteraient la maladie, le péché, la faiblesse, l'incompétence ou l'adversité; cependant, il donne accès à toutes ces choses et à pis encore. La grande chose que fait en second lieu la Science Chrétienne pour quiconque est découragé, c'est de lui donner contre le poison du découragement un antidote qui agit instantanément et dont les résultats sont positifs. C'est quelque chose que l'on ne saurait acheter avec de l'argent, et qui, pourtant, est aussi gratuit que le soleil, aussi bienfaisant que la pluie de l'été. C'est la gratitude. Le cœur qui est plein de gratitude envers Dieu pour Sa bonté dissipe la brume nuisible du découragement aussi facilement que l'océan étoufferait une étincelle. La gratitude et le découragement ne peuvent exister ensemble. Nous pouvons tous trouver de quoi être reconnaissants envers Dieu, si nous voulons chercher. La gratitude vient lorsque nous la désirons réellement suffisamment pour la chercher; et lorsque nous l'aurons trouvée, nous découvrirons que le découragement a disparu.

La vie de tout homme, si insignifiante, banale et peu accidentée soit-elle apparemment, est éclatante de bienfaits. Ne les laissez pas passer devant vous sans entretenir une pensée momentanée de gratitude envers Dieu. La gratitude est au cœur des hommes ce que le parfum est à la fleur. On ne saurait jamais être trop reconnaissant à Dieu pour “ses miracles en faveur des enfants des hommes!”

L'Oubli de Soi-même

Passons maintenant à l'oubli de soi-même, qui, avec la pureté et l'affection, est décrit dans Science et Santé comme étant une prière constante, et examinons ce que veut dire ici “l'oubli de soi.” Qu'est-ce que le soi ou le moi qu'il faut oublier? Ce n'est pas le moi absolu de l'homme, qui est une réflexion du divin, mais ce que les hommes pensent à tort qu'ils sont — un corps de chair et d'os qui est, ainsi qu'ils le croient, le siège du plaisir et de la douleur, qui affirme sans cesse la réalité et la permanence des choses matérielles, mais qui n'a jamais enseigné une seule vérité concernant Dieu, l'Esprit. C'est ce sens matériel de l'homme que nous devons oublier,— celui qui croit qu'il pèche et souffre, aime et hait, vit et meurt; qui ne pense qu'à lui et qui a beaucoup d'indulgence pour lui-même. Il se soucie beaucoup plus de lui-même et de ses affaires que d'autres choses; et plus il y pense moins il pense à Dieu.

Dans la Science Chrétienne, le meilleur moyen de s'oublier soi-même, c'est de penser à Dieu; car, selon ces deux lignes très à propos:

Lorsqu'on pense à soi, le mal augmente,
Lorsqu'on pense à Dieu, le mal s'en va.

L'analyse mentale qui fait partie de la pratique de la Science Chrétienne découvre le fait que la concentration excessive des pensées fixées sur elles-mêmes est, sans que l'on s'en doute, une cause de bien des désordres moraux et physiques. L'homme qui a un grief et qui croit qu'il lui “arrive toujours ce qu'il y a pis;” la femme susceptible, envers laquelle on manque d'égards et que l'on blesse facilement, l'enfant qui est gâté, sont des exemples de la pensée extrêmement fixée sur elle-même,— c'est l'habitude de penser à soi-même. En faisant un pas de plus, nous trouverons que la mélancolie et l'extrême douleur proviennent de la même cause,— du penser qui se concentre. Les asiles d'aliénés en sont pleins; ceux qui ont des maladies chroniques se plaisent à l'entretenir; il fait croître les dissensions dans les églises.

Le mouvement de la Science Chrétienne est grandement composé de ceux à qui la médecine matérielle n'a apporté aucun soulagement. Beaucoup d'entre nous faisaient autrefois partie de l'armée de ceux qui expliquent les symptômes. Nous savions ce qu'ils voulaient dire! Nous nous plaisions à répéter le diagnostic de notre médecin, à raconter nos expériences à l'hôpital à des amis compatissants, qui attendaient impatiemment la fin du récit afin de pouvoir commencer le leur. Dans ce temps-là nous nous demandions pourquoi la Science Chrétienne dissuade les gens de parler de maladies. Nous apprîmes bientôt que ce genre de conversation est nuisible à ceux qui sont bien portants, et plus encore à ceux qui sont malades. Quatre-vingt-dix-neuf fois sur cent, lorsqu'il parle de la maladie, le malade parle de la sienne, pense à la sienne,—à lui-même, en d'autres termes. Il n'existe peut-être pas au monde de gens qui pensent plus à eux-mêmes et qui aiment plus à parler de leur maladie que les malades; et si ces chères gens pouvaient s'en rendre compte, la prière de l'oubli de soi-même ferait plus en faveur d'une prompte guérison que ne le font des litres de médicaments et des bocaux de pilules. Car l'oubli de soi-même dans la Science Chrétienne renferme plus que la seule action de chasser le moi de la pensée,— cela veut dire aussi qu'il faut faire entrer Dieu, le bien, dans la pensée.

L'étude quotidienne de la Bible, faite conjointement et corrélativement avec le livre de texte de la Science Chrétienne aide à faire oublier le moi. Encore une manière de s'aider: c'est de secourir quelqu'un. Il est bon de se rappeler chaque jour que quelqu'un, quelque part, a précisément grand besoin de ce que nous pouvons donner. Ce ne sera peut-être qu'un sourire rayonnant, une parole d'appréciation ou d'encouragement; ce sera peut-être une pensée qui rétablira, élèvera un peu, qui changera tout le cours d'une vie. Ce sera peut-être un secours d'une nature plus matérielle; mais quelle qu'en soit la forme, il nous aidera à nous oublier en nous rappelant notre frère.

La Pureté

On a dénommé la pureté: sœur jumelle de l'innocence. La pureté, qui devrait faire partie du cœur même de notre caractère, est une plante mentale qui pourra aussi sortir du sol de l'expérience. Dans une mesure bienfaisante elle pourra être acquise dans la Science Chrétienne par quiconque gardera fidèlement, avec l'aide de la prière, la porte de sa conscience, ne permettant à aucune pensée avilissante ou dégradante d'y pénétrer. Les erreurs passées ou les fautes actuelles ne sauraient oppresser celui qui se tourne sincèrement vers la Science Chrétienne pour avoir du secours.

Nulle action impure ne saurait être commise à moins qu'il n'y ait au préalable une pensée impure qui la produise. Une pensée erronée est le plus vivement détruite par la substitution d'une pensée juste. Il n'y a ni meilleur ni plus sûr moyen. Pour chasser les ténèbres d'une chambre, il suffit d'y faire de la lumière.

Qu'il soit dit ici que la propre condamnation et le découragement sont deux des armes préférées du mal, si souvent dirigées contre celui qui travaille à apporter plus de pureté dans sa vie. Mais ils ne viennent pas de Dieu, et ne sauraient trouver de place dans la conscience de celui dont la pensée se tourne vers Dieu et Sa bonté, et dont le cœur est plein de gratitude.

Ce n'est pas uniquement ce que nous réussissons à faire, mais aussi ce que nous nous appliquons le plus à faire dans la Science Chrétienne, qui amène la croissance. Tout effort sérieux que l'on fait pour remplacer une pensée impure par une autre qui est pure, alors même que cela ne réussirait pas instantanément, rend l'effort que l'on fait ensuite plus efficace. Celui qui fait trois pas en avant et deux en arrière, arrivera avant celui qui ne fait aucun commencement.

Le public ne tardera pas à reconnaître, ainsi que le font déjà beaucoup de gens, l'énorme influence qu'exerce la Science Chrétienne dans le monde entier pour établir la pureté. Le journalisme sain, les affaires saines, les œuvres littéraires saines, la politique saine, le sport sain,— les choses qui étaient généralement considérées, il n'y a pas bien longtemps, comme étant chimériques et imaginaires,— gagnent chaque jour des partisans dévoués.

Les Scientistes Chrétiens ne doivent jamais perdre de vue la dette de gratitude dont ils sont redevables envers Mrs. Eddy pour la forme pure et non dénaturée sous laquelle elle a donné Science et Santé. Il y a eu des moments, dans les premiers temps, où il a fallu avoir non seulement de la fermeté mais le courage le plus élevé pour résister aux tentatives faites à l'effet d'en altérer la substance et d'y greffer le rejeton de quelque notion religieuse populaire ou agréable. Mais ce livre ne devait jamais être dénaturé; la pureté en a été préservée.

L'Affection

Comme conclusion, examinons brièvement l'affection. Il faut remarquer que dans Science et Santé, l'affection est mentionnée plusieurs fois par rapport à la pureté, comme pour nous rappeler qu'il faut les relier entre elles. Nous trouverons cette combinaison de pureté et d'affection dans l'amour du petit enfant, qui n'est ni gâté, ni égoïste, ni entaché,— comme un de ces petits que Jésus prit dans ses bras et qu'il bénit; et aucun homme, aucune femme qui cherche le ciel ne peut impunément négliger ni laisser ces paroles de Jésus inaperçues: “Si vous ne changez et si vous ne devenez comme de petits enfants, vous n'entrerez point dans le royaume des cieux.”

La Science Chrétienne ne renferme rien qui encourage l'animalité. Son domaine est ce qui est mental et spirituel, non ce qui est physique et sensuel. Mais, d'autre part, nous ne devons jamais nous laisser entraîner dans une attitude métaphysique froide envers les hommes et les choses. A mesure que l'on grandit dans la connaissance de la vraie relation de l'homme avec Dieu, l'attitude que l'on a envers ses semblables subit spontanément un changement. L'indifférence, la suffisance, l'étroitesse d'esprit, céderont à la confraternité, à l'ardeur, à l'entière sincérité du cœur. La chaleur de l'affection pure se développe et s'alimente toujours dans la Science Chrétienne.

La neige nouvellement tombée est pure, mais froide et insensible. La rose du jardin est également pure et belle, et elle exhale un parfum qui, tel une bonne pensée, réjouit tous ceux qui y participent,— un parfum aussi doux qu'il est inépuisable. Mille personnes pourront partager le parfum de la rose, sans l'en priver dans la plus petite mesure. Elle donne en abondance, mais n'en est pas appauvrie pour cela. Il en est de même de la vraie affection.

Bien que ce genre d'affection renferme tout, il se concentre dans le foyer. Durant quelques-unes des années les plus pénibles de sa vie pleine d'événements, Mrs. Eddy fut privée de ce qu'elle eût si grandement apprécié,— un intérieur lui appartenant en propre et lui donnant à la fois un refuge et un sanctuaire. Cependant, dans les années qui suivirent, elle fut dûment récompensée; et ceux qui ont eu le privilège de partager ce home avec elle, savent que c'était pour elle un havre de paix et de repos,— un repos dans l'activité, le repos qu'elle idéalise à la page 520 de Science et Santé, où elle écrit: “Même au point de vue humain, le plus doux repos, celui qui élève le plus, est dans un saint travail.” Et c'est à cela qu'elle était toujours occupée.

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