La prière du juste doit nécessairement reposer sur une compréhension juste ou scientifique de Dieu. Ainsi, lorsque l'apôtre Jacques écrivait que “la prière du juste, faite avec ferveur, a une grande puissance,” son but était manifestement d'indiquer que l'efficacité de la prière repose sur la bonne pensée spirituelle, qui, ainsi que nous l'apprenons dans la Science Chrétienne, renferme, entre autres qualités nécessaires qui le constituent, la sincérité, l'humilité, l'admission de la perfection de l'homme en tant qu'image et ressemblance de Dieu, et le rejet de la croyance mortelle que l'homme de Dieu est une personnalité matérielle, limitée, discordante, appelée un mortel.
En dehors de la Science Chrétienne, la prière est parfois une sorte d'appel fait à un sens personnel limité de Dieu, demandant que quelque chose de spécial soit fait pour le solliciteur; tandis que dans la Science Chrétienne, la prière renferme plutôt l'admission pleine de gratitude que Dieu a bien fait toute chose, et que, loin d'envoyer ou de permettre le péché, la maladie, la pauvreté et la mort, Il donne à tous Ses enfants la domination sur ces erreurs, par le fait que celles-ci ne font pas partie de la création de Celui dont le disciple bien-aimé disait qu'Il est Amour.
Les étudiants de la Science Chrétienne apprennent qu'ils n'ont qu'à se réveiller et voir la splendeur de la bonté infinie de Dieu pour découvrir qu'Il donne sans cesse à Ses enfants tout ce qu'il leur faut, et que, par conséquent, les hommes n'ont besoin de manquer d'aucune bonne chose. Ils apprennent que la prière est plutôt une reconnaissance des bienfaits déjà accordés, qu'un appel fait au Dispensateur de tout bien, pour qu'Il fasse plus que ce qu'Il a toujours fait. Cependant, cette compréhension et la faculté d'en faire preuve ne s'acquièrent que proportionnellement à la croissance spirituelle de l'étudiant.
Dans la Science Chrétienne, la prière est toujours spirituelle; c'est-à-dire qu'elle a pour fonction de mettre en harmonie la pensée humaine avec le Principe divin, l'Entendement. Si, pendant que l'étudiant travaille à établir consciemment son union avec Dieu, ses besoins temporels sont suffisamment remplis, il ne se laissera pas pour cela facilement détourner du droit chemin en prenant l'effet pour la cause. Lorsque Salomon plaça humblement la compréhension spirituelle au-dessus de tout autre besoin, il reçut non seulement ce qu'il désirait ardemment, mais encore ce qu'il n'avait même pas demandé, c'est-à-dire, la richesse, l'honneur et la prolongation de ses jours. Le Psalmiste écrit: “Il ne refuse aucun bien à ceux qui marchent dans l'intégrité. Éternel des armées, Heureux l'homme qui se confie en toi!”
Dans le premier chapitre de son merveilleux livre de texte: Science et Santé avec la Clef des Écritures, Mary Baker Eddy, la Découvreuse et Fondatrice de la Science Chrétienne, a apporté à la connaissance du monde entier l'exposé le plus clair, le plus démontrable et le plus satisfaisant de la prière. Écrivant à la page 3, elle dit ce qui est très vrai: “Combien creuses sont nos conceptions de la Divinité! Nous admettons en théorie que Dieu est bon, omnipotent, omniprésent, infini, et puis nous essayons de renseigner cet Entendement infini. Nous implorons un pardon immérité et un épanche-ment généreux de bienfaits. Sommes-nous réellement reconnaissants pour le bien déjà reçu? Alors nous mettrons à profit les bienfaits que nous avons, et ainsi nous serons qualifiés pour en recevoir davantage.”
L'auteur de ces lignes se souvient de l'expérience intéressante d'un camarade d'études de la Science Chrétienne lequel, après avoir été habiter un immeuble d'une grande ville américaine, découvrit que le soir il avait de la répulsion et de la crainte à pénétrer dans le vestibule insuffisamment éclairé. Cela se passait pendant la Grande Guerre, lorsque la main d'œuvre d'hommes capables et consciencieux semblait faire défaut dans certains travaux. Au lieu de résoudre son problème selon la Science Chrétienne, l'étudiant se plaignit vainement, d'abord à un employé, puis à un autre. Finalement, au bout de quelques semaines, lorsqu'il songeait à s'adresser aux propriétaires de l'immeuble, il commença à se douter qu'il était déjà classé parmi les gens mécontents et que les propriétaires ne seraient guère mieux disposés à s'intéresser à sa situation pénible que ne l'avaient été les autres.
L'étudiant vit alors l'erreur qu'il avait commise et se mit aussitôt en devoir de résoudre le problème conformément aux enseignements de la Science Chrétienne. Aussi, au lieu de se plaindre d'un sens de manque, il commença à remercier Dieu d'avoir donné tout ce qui est bon à l'homme (et cela impliquait son être réel ainsi que celui de toutes les autres idées ou réflexions de l'Entendement divin), certain que, grâce à son humble perception de l'union de l'homme avec Dieu, l'Amour lui fournirait ce qui semblait lui être nécessaire humainement. L'étudiant vit aussi qu'il avait besoin non de la lumière matérielle, mais de l'illumination spirituelle. Il en résulta que, précisément le lendemain soir, il y eut un changement remarquable et satisfaisant dans l'organisation de l'ancien éclairage du vestibule mentionné plus haut. Sa prière légitime avait été efficace.
De même, si un étudiant de la Science Chrétienne se trouvait face à face avec une suggestion du soi-disant entendement mortel s'appellant maladie, ou mauvaise santé, il pourrait être d'une grande utilité dans la solution du problème en chassant la croyance intruse, et en se souvenant dans sa prière que l'homme, en qualité d'image et de ressemblance de Dieu, possède une abondance de santé et de force. Se trouvant face à face avec la suggestion de la pauvreté ou du manque, il pourrait repousser le mensonge et profondément remercier Dieu, sachant que tout le bien que le Père possède est à lui, ici-bas et dès à présent, à titre d'héritage spirituel. S'il était obsédé par un sentiment d'affliction ou de manque de félicité, il pourrait le nier et joyeusement prétendre qu'en tant que réflexion pleine et entière de Dieu, l'homme est complet et satisfait, et que tout ce qui est désirable et bon peut se trouver en Dieu, dont l'homme ne peut jamais être séparé.
Les Écritures expliquent nettement que Dieu, Principe divin, “ne fait pas acception de personnes.” Tous les enfants de Dieu (Ses idées) Lui sont également proches et chers. Si quelques personnes semblent jouir d'une meilleure santé et d'un bonheur plus complet, manifester une plus grande sagesse et prouver autrement encore que leur foi en Dieu est bien fondée, cela ne devrait pas être interprété comme étant du favoritisme divin, mais être considéré comme une occasion d'être une fois de plus reconnaissant d'une preuve attestant la proposition scientifique que ce que l'un peut accomplir, l'autre le peut également. Cependant, la Science Chrétienne demande que celui qui voudrait en démontrer les enseignements étudie avec un grand dévouement et obéisse affectueusement.
Selon la prière du juste, toutes les possibilités légitimes de la vraie existence sont ici-bas, dès maintenant et à jamais. Ce n'est qu'à l'égoïsme et à l'ingratitude qu'elles semblent absentes. Le temps et l'espace matériels, le jour et la nuit, hier et demain, disparaissent dans l'aujourd'hui infini de l'illumination spirituelle. Comprenant le droit divin que l'homme a présentement pour accomplir tout ce qui est bien, Jésus dit: “Tout ce que vous demanderez en priant, croyez que vous l'avez obtenu, et cela vous sera accordé.”
