Dés le premier abord, on considère comme un homme de valeur quiconque possède un sens juste de responsabilité. Celui qui est incapable de se tirer d'affaires et sur qui ou sur les promesses et la démonstration duquel on ne peut jamais compter, doit rester sous tutelle; et il est souvent plus pénible de surveiller celui qui est irresponsable que de se charger soi-même de la tâche en question. Au vrai sens du mot, la responsabilité c'est la réponse aux exigences du Principe divin,— donc la force et la paix devraient l'accompagner. C'est la reconnaissance tant du devoir qui s'offre que de l'obéissance due; la reconnaissance de la nécessité de suivre l'exemple de Christ Jésus. Mrs. Eddy dit dans “Science et Santé avec la Clef des Écritures” (p. 18): “Sa mission fut à la fois individuelle et collective. Il fit bien l'œuvre de la vie, non seulement pour être juste envers lui-même, mais aussi par miséricorde pour les mortels,— afin de leur montrer comment faire la leur, mais non de la faire pour eux, ni de leur épargner une seule responsabilité.” Cependant la suggestion erronée et maligne s'efforce de renverser tout ce qui est bon; par conséquent les hommes sont tentés de rendre personnelle la responsabilité et de s'attacher de lourds fardeaux. Ce sens erroné s'exprime on ne peut mieux dans ces paroles: “Les fils de ma mère étaient irrités conte moi: Ils ont fait de moi la gardienne de leurs vignes. Ma vigne, à moi, je n'ai pu la garder.”
Tout observateur de la vie humaine aura noté bien des cas où des hommes ayant ramassé de grands biens ont été enlevés du milieu de leurs gains à la fleur de l'âge. Pour atteindre leur objet dans la vie, ils se sont condamnés à de pénibles travaux et à la servitude,— de fait, à une condamnation à perpétuité. La prison est dure, non seulement à cause du travail, car tous les hommes travaillent, mais aussi parce que le condamné se voit privé des champs et des arbres, des ruisseaux et des fleurs et des oiseaux. Chose assez curieuse, celui qui cherche son propre intérêt exclut tous ces derniers, ainsi que le loisir, la culture, le repos, l'intérêt pour l'humanité; et en échange de quoi? De chiffres dans un grand-livre! Voilà un sens de responsabilité qui tue.
En outre, l'égoïste, l'ambitieux, impose à autrui de pesants fardeaux; il estime ses employés à raison de leur contribution à ses gains. Qu'il ait des travailleurs médiocres, il leur impose de plus longues heures et plus de travail, pour qu'ils deviennent des travailleurs profitables; qu'il en ait de fidèles et utiles, collaborant déjà à sa prospérité, ceux-là aussi devront travailler plus dur et jouir de moins de loisirs, pour que les profits déjà prouvés puissent atteindre un pourcentage encore plus élevé. Ce sens matériel de désirs et d'exigences imposés à soi-même et à autrui, limite évidemment; car pareille fausse responsabilité amoindrit la vie, la joie, et tout ces qui est réel et bon. Au sujet des fausses théories, des idéals égoïstes et des craintes que ceux-ci introduisent, Mrs. Eddy dit dans “The People's Idea of God” (p. 11), que ce sont “les Pharaons modernes qui retiennent toujours les enfants d'Israël en servitude.” Elle dit encore: "Les mortels, autrement dit les entendements mortels, font les lois qui régissent leurs corps aussi sûrement que les hommes font des actes législatifs et dressent des codes pénaux; tandis que le corps, obéissant à la législation de l'entendement, mais sans connaissance de la loi de la croyance, appelle ses propres décrets 'lois de la matière.' Les législateurs qui sont en grande partie responsables de tous les maux du genre humain sont ces dirigeants de la pensée publique qui se trompent en fait de méthodes humanitaires."
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