Jours fériés

Selon l'opinion courante, un jour férié est un jour de repos ou d'amusement. Mais quel est le sens primitif de ce mot? Un jour férié est un "jour consacré, saint," dit Webster dans son dictionnaire de la langue anglaise, et il définit saint comme "mis à part pour le culte ou l'adoration de la divinité." A coup sûr, de tels jours sont désirables et ils sont à notre portée en toute saison de l'année. Chaque jour donné à la contemplation, même partielle, des choses de l'Esprit et au cours duquel nous nous rapprochons de Dieu en pensée, nous éloignant ainsi de la matière, devient un jour férié, un jour sacré. "Qui vous a arrêtés, pour vous empêcher d'obéir à la vérité?" Rien ne saurait nous arrêter, ni les longues heures, ni les travaux difficiles, ni les conditions corporelles, ni enfin une personne quelconque. Les jours fériés sont à la portée de tous, au nombre de trois cent soixante-cinq par an!

Quelqu'un dira peut-être: "Voilà qui est bien, à parler métaphysiquement, mais tant que nous sommes dans ce corps le repos et le plaisir sont nécessaires." Sans doute. Il nous faut le repos, la paix et la joie sans limites, il nous en faut une mesure pleine et débordante. Mais nul ne peut soutenir que le corps physique, la matière, puisse faire l'expérience du repos ou du bonheur. La sensation étant entièrement mentale, de tels états le sont aussi. Donc la question se pose: Qu'est-ce qui nous fera connaître ces bénédictions? L'inaction complète, soit un état d'insensibilité, fournira-t-elle le repos désiré? Assuerément non. Il faudra être conscient pour connaître le repos et en jouir. Aussi la pensée doit-elle être active, mais active de la bonne manière,— c'est-à-dire harmonieuse, joyeuse, alerte, sans friction, sans souci ni apathie. Or, ceux qui ont bu à la fontaine de la Vérité savent fort bien qu'un tel état ne s'obtient que par "le culte ou l'adoration de la divinité;" ils savent qu'il n'est pas de voyages, de plaisirs, de changements de milieux ou de travaux qui puissent l'apporter. "Le royaume de Dieu est au dedans de vous," et il suffit de nous retirer dans notre chambre pour y prier, pour prouver qu'il en est ainsi. Mrs. Eddy déclare: "Dieu se repose dans l'action" (Science et Santé, p. 519). L'être qui jamais ne sommeille ni ne dort, comme les Écritures l'affirment, mais qui est la Vie omniactive, la Vérité, l'Amour, doit toujours être "au repos," c'est-à-dire harmonieux, complet.

Jésus disait: "Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous soulagerai." Il était pourtant l'homme le plus affairé que le monde ait jamais connu, s'accordant peu de temps pour dormir, manger et se distraire. Il devait se reposer dans l'action, trouvant que, comme Mrs. Eddy l'assure dans le paragraphe déjà cité: "Même au point de vue humain, le plus doux repos, celui qui élève le plus, est dans un saint travail." Bref, il s'occupait des affaires de son Père. Ah! voici bien le repos et la joie, la joie que "personne ne vous ravira," la joie de notre Seigneur. La chercherez-vous sur les plages, au sein des bois, dans un palace? La découvrirez-vous dans l'une ou l'autre des voies larges et faciles des cinq sens physiques? La verrez-vous dans une personne, un lieu, un instant? A cela Mrs. Eddy répond clairement (Science et Santé, p. 60): "Seules des jouissances plus élevées peuvent satisfaire les aspirations de l'homme immortel. Nous ne pouvons circonscrire le bonheur dans les limites du sens personnel. Les sens ne procurent aucune jouissance réelle."