Héritage

L'une des pensées les plus belles et les plus utiles qui se présentent au disciple de la Christian Science par l'étude et la pratique des enseignements de la Bible et de Science et Santé, est celle-ci: Que tout son héritage lui vient de Dieu, l'Entendement divin. Cette pensée amène un réveil de sa compréhension de Dieu et une intelligence croissante de l'homme à Son image. Le disciple s'est-il cru susceptible d'hériter des défauts ou des infirmités, les rhumatismes ou la nervosité, la paresse ou la pauvreté, ou même cette image taillée qui a nom "tempérament"? Il apprend maintenant que ni le cerveau ni le corps n'ont l'intelligence qu'il faut pour marquer l'homme d'un trait quelconque, et si faiblement qu'il discerne sa filialité divine, son héritage de Dieu, il peut immédiatement commencer à prouver qu'il n'est pas "sous la loi, mais sous la grâce," cette grâce qui n'est qu'un autre nom pour l'Amour divin.

Selon la pensée humaine un héritage de maisons et de terres semble des plus substantiels et son possesseur bien placé, tandis que l'être qui débute sans biens terrestres voit son chemin hérissé d'obstacles. L'étude de la Christian Science nous montre néanmoins que notre héritage de Dieu est infiniment plus sûr que tout ce qui pourrait nous venir d'une façon matérielle; nulle irrégularité ne saurait se glisser dans notre titre à la posséder, nous n'avons pas à attendre pour son emploi ni à craindre de nous en voir privés une fois en sa possession. La Bible abonde en récits de ceux qui jouirent, à des degrés variés, de leur divin héritage. "Mais vous, l'Éternel vous a pris et vous a retirés de l'Égypte, de cette fournaise de fer, afin que vous fussiez un peuple dont il fît son héritage, comme vous l'êtes aujourd'hui," telles furent les paroles adressées par Moïse aux enfants d'Israël, auxquels il fallait constamment rappeler l'héritage qui leur venait de Dieu, comme c'est le cas pour nous aujourd'hui; toutes les fois qu'ils furent conscients de ce grand fait, comme individus et comme nation, ils furent capables de prouver la toute-présence et la toute-puissance dont Dieu dispose pour pourvoir aux besoins de l'homme.

L'apôtre Paul y fait de fréquentes allusions ayant lui-même prouvé son héritage par des expériences innombrables, en des périls sur terre et sur mer, dans le souci, la faim, la soif, le froid. Aux Hébrux il écrivit: "C'est par la foi qu'Abraham obéit à l'appel de Dieu et partit pour le pays qu'il devait recevoir en héritage: il partit, sans savoir où il allait." L'expérience de ce patriarche établit nettement que la confiance en Dieu, le bien, est peut-être la première des conditions à remplir pour hériter des dons de Dieu, et Mrs. Eddy a écrit d'Abraham: "Ce patriarche illustra le dessein de l'Amour de créer la confiance dans le bien, et il démontra le pouvoir que donne la compréhension spirituelle de préserver la vie" (Science et Santé, p. 579). Parlant d'Ésaü, "qui, pour un plat, vendit son droit d'aînesse," l'apôtre Paul dit: "Vous savez, en effet, que plus tard, voulant obtenir la bénédiction paternelle, il fut repoussé; car, bien qu'il l'eût demandée avec larmes, il ne put faire changer son père de résolution." Quel était ce droit d'aînesse, cet héritage qu'Ésaü vendit d'une façon délibérée, quel était-il sinon la connaissance de l'être spirituel de l'homme, de sa relation avec Dieu et de sa domination sur toute la terre? Cet inestimable patrimoine fut échangé contre une chose sans vie, sans substance ou intelligence à elle propre, mais qui semblait aux sens matériels désirable et même nécessaire à ce moment-là. Nous ferons bien de méditer la leçon qu'enseinge l'expérience d'Ésaü. Il est intéressant de noter que la quasi-totalité des références bibliques ayant trait à l'héritage divin contiennent une condition à remplir; en d'autres termes, il faut plus qu'une acceptation passive. La promesse de Jésus: "Heureux les débonnaires; car ils hériteront la terre," exige une activité spirituelle constante de la part de celui qui la reçoit; car il s'agit certainement d'être actif pour être vraiment humble, pour savoir en toute circonstance que Dieu est le Principe de toute bonne pensée et de toute bonne action et que l'homme accomplit sa fonction en vertu de sa réflexion de ce seul Principe. Nous lisons encore dans les Psaumes, "Ceux qui s'attendent à l'Éternel, ceux-là posséderont la terre!" et dans l'épître aux Hébreux, cet avis: "Ne vous relâchez point, mais imitez ceux qui, par la foi et la patience, sont devenus les héritiers des promesses" (voir Bible anglaise).