L'apôtre Paul donne dans les versets un et trois du onzième chapitre de son épître aux Hébreux une définition très lumineuse et très compréhensive de la Science Chrétienne. Il la qualifie de foi, mais pour lui la “foi” était bien plus que cette croyance aveugle qu'on appelle si souvent la foi. Paul dit: “La foi est la substance des choses qu'on espère, la démonstration de celles qu'on ne voit pas” (voir Bible anglaise). Le mot grec qui a été traduit par le mot substance implique généralement ce qui est en dessous, ce qui sert de fondement. La foi qui est le fondement des choses qu'on espère, c'est-à-dire des choses bonnes, et la démonstration de celles qu'on ne voit pas, c'est-à-dire des choses spirituelles, est forcément plus qu'une croyance aveugle; c'est la compréhension de la Vie, la connaissance certaine ou Science de Dieu et de l'univers, qu'avait Christ Jésus; c'est, en d'autres termes, la Science Chrétienne.
L'apôtre, comprenant nettement ce fait, dit dans le troisième verset de ce chapitre, “C'est par la foi que nous savons que le monde a été formé par la parole de Dieu,” c'est-à-dire, est l'expression du divin Entendement, “en sorte que les choses qui se voient ne proviennent pas de choses visibles,” ne sont pas matérielles, mais spirituelles. L'apôtre, nous ayant défini la foi, nous dit ensuite les choses nombreuses et merveilleuses qu'accomplissaient ceux qui avaient des lueurs de cette foi.
La compréhension qu'il n'y a qu'un Entendement ou Esprit, Dieu, et que tout ce qui existe réellement, tout ce qui peut exister, est la création ou expression de cet unique Entendement, cette compréhension, dis-je, est en vérité la substance des choses qu'on espère, et la démonstration de celles qu'on ne voit pas, la compréhension démontrable de la réalité spirituelle. C'est là la vérité de l'être, le Christ divin, que les hommes pieux, dans tous les âges, ont discerné et démontré dans une certaine mesure; c'est là ce qui doua Jésus de Nazareth de sagesse et de pouvoir à tel point qu'il put dominer toute circonstance et toute condition matérielle, et qu'il devint pour le monde entier le Conducteur de la Vie. C'est ce même Christ, la Vérité, qui, après des siècles de ténèbres apparentes, fut découvert et réénoncé par Mary Baker Eddy, et qui détruit aujourd'hui les croyances au péché, à la maladie et à la mort, et amène la santé, la pureté, la paix et la joie dans la vie de milliers d'humains par tout le monde. Mrs. Eddy dit, à la page 333 de “Science et Santé avec la Clef des Écritures”: “A travers toutes les générations, tant avant qu'après l'ère Chrétienne, le Christ, l'idée spirituelle,— le reflet de Dieu,— est venu avec quelque mesure de puissance et de grâce à tous ceux prêts à recevoir le Christ, la Vérité.”
Pour être un Scientiste Chrétien il faut vivre par cette foi et cette compréhension de la réalité spirituelle et du bien omniprésent, et non pas accepter l'apparence de la matière et du mal. Celui qui ne fait que débuter dans la Science Chrétienne trouvera peut-être difficile de saisir la réalité des choses qu'on ne voit pas, et de voir partout l'évidence des choses qu'on espère, mais s'il persiste sincèrement et patiemment à étudier la Science, le moment viendra où il discernera la vérité et verra combien elle est raisonnable. Il verra la Vérité, non avec les yeux du sens humain, mais avec cette conscience plus profondément spirituelle qui vient à celui qui s'attend patiemment à Dieu, et cette compréhension s'accompagnera de la domination sur tout mal et du pouvoir de se guérir et de guérir les autres.
L'auteur de ces lignes alla un jour à un cinéma. Il lui semblait voir au loin une grande diversité de formes, de couleurs et d'actions. Il y avait des montagnes, des forêts, des ruisseaux, des cités et des villes, des hommes et des animaux en mouvement. Cependant il savait bien que ces choses n'étaient pas là réellement. Ses yeux lui racontaient une histoire de joie et de peine, mais il savait que ce n'était pas une histoire véridique; il savait qu'il n'y avait rien d'analogue, que rien de tout cela ne se passait, soit sur, soit derrière la toile, et il ne lui sembla même pas qu'il en fût ainsi, car il voyait avec les yeux de la compréhension, de la pensée et de la révélation, non avec les yeux physiques. Un enfant eût pu se laisser leurrer par ce cinéma, mais l'homme avait appris à distinguer la réalité d'avec la simple apparence.
Alors la pensée me vint que le monde matériel n'était qu'un cinéma qui, se déroulant à la vue et à la pensée mortelles, prétend être réel. Dans ce cinéma, la vie et la mort, la substance et l'ombre, la pureté et le péché, l'espérance et la crainte, le plaisir et la douleur, se succèdent. Pour ceux qui ignorent la vérité, tout cela paraît vrai et paraît faire partie de notre existence; mais pour ceux qui comprennent quelque peu la Science Chrétienne, la vérité afflue pour nier toutes ces apparences. Il n'y a qu'un Dieu, un Entendement, un Esprit — il ne saurait y avoir deux pouvoirs suprêmes — et Dieu est bon. Il ne saurait y avoir ni phénomènes, ni expérience, ni action, ni volition, en dehors de cet unique Entendement. Seul cet Entendement crée toute substance et c'est la substance de l'Esprit. Ces faits sont absolus, incontestables; la raison et la conscience en confirment la vérité.
Alors qu'est-ce que cette apparence de substance, d'action, et d'expérience qui paraît réelle à nos yeux? C'est le cinéma se déroulant sur la toile de la croyance humaine, c'est l'histoire que les sens physiques voudraient nous faire accepter comme vraie, mais qui est, nous le savons, une pure fable. L'autre, l'image spirituelle, doit être vraie et elle l'est, car Dieu, le bien, est omnipotent et omniprésent. Et à mesure que nous nous rendons compte qu'il en est ainsi, nous affirmons, en dépit de tout ce que le sens humain essaie de nous faire croire, que Dieu, l'Esprit, le bien, est tout Vie, Vérité, intelligence, substance, action et être. C'est du point de vue de cette compréhension que nous regardons les phénomènes de l'existence; c'est dans cette foi et non par le sens mortel de la vue que nous tenons ferme et vivons. Nous avons appris à distinguer entre l'apparence et la réalité.
C'est là ce que la Science Chrétienne fait pour l'humanité. Grâce à elle, la vérité affranchit les hommes; grâce à elle, le Christ détruit le péché, la maladie et l'erreur incarnée. La Science Chrétienne est la compréhension de la réalité de la vie harmonieuse. C'est le cœur débordant de gratitude que nous lisons à la page 495 de Science et Santé les paroles de notre bien-aimée Leader dans la Science Chrétienne, ces paroles dont nous prouvons tous les jours la vérité: “Que ni la crainte ni le doute n'obscurcissent votre sens lumineux et votre calme confiance, que la perception de la vie harmonieuse — comme l'est éternellement la Vie — peut détruire tout sens douloureux de ce qui n'est pas la Vie, ou toute croyance en ce qu'elle n'est pas. Que la Science Chrétienne, au lieu du sens corporel, soutienne votre compréhension de l'être, et cette compréhension substituera la Vérité à l'erreur, remplacera la mortalité par l'immortalité, et réduira au silence la discordance par l'harmonie.”
