Au cinéma, une intrigue basée sur l’idée que « la vengeance est douce » peut paraître satisfaisante sur le plan émotionnel. Dans la vraie vie, ce n’est pas si sûr, comme le résume une célèbre citation : « Avant d’emprunter le chemin de la vengeance, creuse deux tombes ». Sans s’attendre à des conséquences aussi radicales, individus et communautés se retrouvent trop souvent piégés dans des cycles de vengeance.
La vengeance n’est pas le moyen de corriger les torts ou de se défaire d’un sentiment d’impuissance, mais un pas de plus qui nous éloigne de la liberté qui est la nôtre en tant qu’enfants spirituels de Dieu. En revanche, le fait de surmonter la tentation de se venger apaise les tempêtes mentales, empêche les offenses de perdurer et les blessures de s’aggraver, comme me l’a fait comprendre un incident survenu à l’époque où j’étais étudiant. Je m’apprêtais à exprimer une critique personnelle virulente pour me venger d’un ami qui avait récemment eu un comportement désobligeant à mon égard, quand une pensée différente, et plus gentille, m’est venue à l’esprit. Mes paroles ont été si sincères et si chaleureuses que le risque d’une escalade a aussitôt fait place à un renforcement immédiat et permanent de notre amitié.
Ce moment clef m’a donné un avant-goût du Christ – le message de Dieu révélant à la conscience humaine notre véritable nature – toujours présent pour prendre le pas sur ce que nous envisageons de faire lorsqu’on nous a causé du tort. Même s’il n’est pas mis en œuvre, le désir de rendre la pareille peut hanter nos cœurs indéfiniment. Or, un tel désir ne correspond pas à ce que nous sommes au plus profond de notre cœur. C’est ce que Jésus enseigna à ses disciples lorsque ceux-ci voulurent que Dieu fasse pleuvoir des châtiments sur les villageois qui leur avaient refusé l’hospitalité. Il leur dit : « Vous ne savez pas de quel esprit vous êtes animés. Car le Fils de l’homme est venu, non pour perdre les âmes des hommes, mais pour les sauver. » (Luc 9:55, 56)