L’une des plus grandes déclarations de tous les temps concernant la sécurité est celle que l’on trouve dans les Ecritures, au psaume 91 : « Celui qui demeure sous l’abri du Très-Haut repose à l’ombre du Tout-puissant. » (verset 1)
Le psaume continue en parlant de refuge et de forteresse, du fait d’être délivré du filet de l’oiseleur, de la peste et de ses ravages. Il affirme qu’aucun fléau n’approchera de la demeure de celui qui fait de Dieu son habitation. Les anges veilleront sur lui, il sera rassasié de longs jours, le salut lui sera révélé, parce qu’il a placé son amour dans le Tout-Puissant et qu’il demeure sous l’abri du Très-haut, à l’ombre du Tout-Puissant.
L’auteur de ce psaume connaissait manifestement bien la sécurité qui accompagne celui qui, dans un esprit de prière, demeure dans l’Entendement divin. Il est évident que cette demeure « sous l’abri du Très-haut », l’unité de l’homme avec Dieu, est spirituelle, une chose qui se manifeste par la prière, la compréhension et la puissance spirituelle, et n’a aucun rapport avec un lieu, des circonstances ou une volonté manifeste. De toute évidence ces promesses affirment que la sécurité est assurée en raison de l’amour et de l’obéissance à la loi et aux préceptes divins, dans le cadre de la compréhension protectrice de l’omniprésence de Dieu.
Cependant, le monde n’a pas trouvé cette sécurité. La race d’Adam croit en une existence matérielle séparée de Dieu et naturellement peu sûre à cause de cette séparation. Une croyance matérielle en l’existence est dangereuse du fait de sa propre nature, son origine est limitée et sa fin inévitable, et elle n’a pas de sauveur en elle. Et si de nombreux chrétiens ont trouvé un réconfort spirituel, la consolation et une aide précieuse dans ces promesses bibliques de sécurité, pour la majeure partie de l’humanité elles n’étaient pas un rempart sûr contre les catastrophes.
La sécurité doit donc trouver sa source dans quelque chose de plus élevé que les causes et les effets matériels. Pour être efficace, la sûreté ne doit pas seulement s’appliquer au bien-être spirituel et à la sécurité dans l’avenir, mais elle doit inclure toutes les situations de la vie aujourd’hui. La sécurité, pour être pratique, doit protéger le corps humain et les affaires humaines, et inclure toutes les conditions et toutes les circonstances. La Science Chrétienne enseigne à l’humanité que cette sécurité passe par la reconnaissance et la compréhension de l’omniprésence de Dieu en tant qu’Entendement divin ; par l’adhésion aux idées divines, qui sont elles-mêmes sûres, et qui, par leur nature même, doivent toujours établir et promouvoir la sécurité partout où elles sont manifestées.
La sécurité n’est pas simplement un état physique, mais un état de la compréhension spirituelle. La sécurité n’est jamais une caractéristique de la matière, mais elle se trouve dans l’opération de l’Entendement divin, qui surmonte les dangers de l’entendement mortel et de la matière. La Science Chrétienne révèle une forme de sécurité qui nettoie la conscience individuelle du péché, préserve le corps de la maladie, et harmonise toutes les affaires humaines. Cette sécurité s’exprime lorsque les mortels abandonnent leur croyance en la mortalité et deviennent le reflet fidèle de la nature, de la volonté et de la puissance de l’Entendement divin.
Le mot « reflet » signifie beaucoup pour l’étudiant de la Science Chrétienne. Dans Science et Santé avec la Clef des Ecritures Mary Baker Eddy écrit : « Dieu n’est révélé que dans ce qui reflète la Vie, la Vérité, l’Amour – dans ce qui manifeste les attributs et la puissance de Dieu, de même que l’image humaine projetée sur le miroir reproduit la couleur, la forme et l’action de la personne devant le miroir. » (p.300-301) La mission du scientiste chrétien est de manifester « les attributs et la puissance de Dieu » en reflétant, en exprimant, l’Entendement divin, avec la même fidélité que celle du reflet dans le miroir face à son original. Le scientiste chrétien apprend également à protéger l’intégrité du reflet spirituel contre les agressions des sens matériels, afin qu’il ne soit pas privé de son unité consciente avec les qualités divines. Dans son progrès spirituel, il ne tient pas pour acquis, de manière insouciante ou désinvolte, cette vérité profonde au sujet de la protection divine. Il sait qu’il doit y parvenir en sacrifiant dans toute la mesure du possible tout ce qui se rattache à la matérialité, au faux sens du moi. Et c’est ce qu’il trouve en découvrant la permanence de son véritable être spirituel dans l’Entendement divin, Dieu.
Un incident notable, survenu il y a quelques années et relaté en partie à l’époque dans le Christian Science Sentinel, témoigne de la sécurité que procure l’application de la Science Chrétienne, même dans des circonstances extrêmes.
Un jeune ingénieur des mines, accompagné de sa femme, tous deux fervents étudiants de la Science Chrétienne, sont allés au plus profond d’une grande forêt au nord-ouest des Etats-Unis pour inspecter une mine. Le jour où ils sont arrivés au camp, ils se sont trouvés menacés par un gigantesque incendie de forêt. Ils ont été rapidement encerclés par celui-ci, de sorte qu’il n’y avait apparemment aucun moyen de s’échapper. Pendant plus de sept heures, avec cinq mineurs, ils ont lutté contre les flammes, éteignant le feu sur les vêtements des uns et des autres, se baissant à plusieurs reprises au sol pour respirer un peu d’air, cherchant les endroits visibles les moins dévastés dans cette fournaise ardente qui ravageait tout un flanc de montagne. Pendant tout ce temps, les deux scientistes chrétiens ont déclaré sans relâche et de façon inébranlable que, grâce au pouvoir et à la présence de Dieu, ils seraient sains et saufs ; ils ont affirmé que Sa présence les accompagnait, que l’homme et la terre véritables étaient spirituels et non matériels, et qu’aucune force destructrice ne pourrait les toucher.
Finalement, lors d’une situation critique épouvantable qui menaçait de les emporter tous, la femme a crié à son mari : « Oh, qu’importe le danger ! Dieu ne l’a jamais créé ! Il faudrait qu’il détruise Dieu avant de pouvoir détruire Son reflet. » Ils se sont attachés à ce grand fait métaphysique, en maintenant consciemment le fait qu’en tant qu’idées spirituelles ils demeuraient dans l’Esprit, et en se réjouissant du fait que leur refuge était dans l’Amour divin. Ils ont réalisé avec gratitude que l’homme réel, en tant qu’image et ressemblance de Dieu, est tout autant en sécurité que Dieu lui-même, et ils ont revendiqué cette sécurité à ce moment-même. Ils ont élevé leur pensée pour reconnaître ce que la Science Chrétienne a révélé au monde, et ils ont vu la puissance de l’idée spirituelle vaincre le péril. Cet instant suprême a transformé la situation. Ils étaient conscients de leur victoire et, très rapidement, ils se sont tous retrouvés derrière l’incendie sur un long chemin verdoyant, non calciné, que les flammes avaient contourné et laissé intact.
Dans cette extrémité, ces étudiants ont appliqué la révélation, par la Science Chrétienne, que l’homme spirituel, en tant que ressemblance de Dieu, en tant qu’idée de l’Entendement divin, est aussi en sécurité que Dieu l’est. Ils ont vu clairement que conformément à l’image dans le miroir, il faut atteindre l’original avant de pouvoir toucher le reflet. Leurs années d’étude et de pratique fidèles de la Science Chrétienne avaient tellement spiritualisé leur pensée que, même au moment où la catastrophe menaçait, ils ont pu prendre conscience que l’homme était le reflet de Dieu et que l’univers était spirituel. La réalité palpable de la création spirituelle, en sécurité dans la connaissance que Dieu a de Ses idées, est apparue à leur compréhension comme un ange sauveur.
Cet exemple de libération spirituelle peut encourager chacun à s’en remettre à la compréhension spirituelle pour trouver la sécurité dont on a sans cesse tant besoin. La bonté humaine sans la protection spirituelle, dans le rêve de la vie dans la matière, n’est pas sure. Pour surmonter le hasard et les catastrophes, cette bonté doit être consciemment contrôlée et protégée par la loi de Dieu. Rechercher la compréhension spirituelle, c’est rechercher la sécurité. Car le reflet de l’Entendement divin apporte dans la vie humaine actuelle ce que la Découvreuse et Fondatrice de la Science Chrétienne appelle, à la page 561 de Science et Santé, « la coïncidence de l’humain et du divin » ; il apporte dans la démonstration réelle l’unité de Dieu et de l’homme, de l’Entendement et de l’idée indestructible de l’Entendement.
Mary Baker Eddy écrit à la page 424 de Science et Santé : « Sous la providence divine, il ne peut y avoir d’accidents, puisque dans la perfection il n’y a pas de place pour l’imperfection. » Le mot « accident » est généralement associé au malheur ou à un incident, mais, selon différents dictionnaires, il désigne toute interférence avec la loi habituelle, l’ordre ou la raison d’être. Par conséquent, un événement, une circonstance ou une condition de quelque nature que ce soit, non conforme au dessein de la loi de Dieu, pourrait, d’une manière générale, être qualifié d’accident. Le reflet fidèle de l’Entendement divin monte la garde contre ces aberrations mortelles en tant que refuge et forteresse, bouclier et cuirasse, délivrance du piège et de la peste, et destruction du fléau que le Psalmiste a discerné dans ce qu’il a appelé « l’abri du Très-Haut ».
Non seulement la compréhension, mais aussi l’application et le comportement entrent en ligne de compte pour démontrer la sécurité divinement établie. Si l’on veut connaitre la sécurité, il faut rendre concrète dans la vie quotidienne la vérité qui est la sécurité même. Le reflet de l’Entendement divin doit constamment imprégner la pensée et s’exprimer avec précision dans un comportement correct pour pouvoir déterminer l’expérience de chacun.
Ce qui est concret renvoie à ce qui est « particulier, par opposition à ce qui est abstrait et général. » Il est parfois plus facile pour l’étudiant de la Science chrétienne d’être attaché à la vérité, tout en la reconnaissant d’une manière abstraite et générale plutôt que de façon concrète ou de la démontrer. Il lui est possible de croire en la Science Chrétienne, et pourtant de mener son entreprise, sa maison, ses affaires, en tenant compte des opinions, des désirs, des méthodes humaines. Mais comme la vérité qu’il perçoit est transmise de façon concrète, de manière démontrable dans les activités quotidiennes, sa sécurité est assurée. Pour se maintenir en sécurité, tous les détails de la vie quotidienne doivent être soustraits à la domination humaine et placés sous le gouvernement du Principe divin. La Science Chrétienne enseigne à ses étudiants comment effectuer cette action salvatrice. A mesure que l’on dématérialise sa propre attitude mentale à l’égard du monde et de tout ce qu’il contient, on abandonne la croyance au danger pour entrer dans la conscience de la sécurité. Par cette spiritualisation de sa pensée, on contribue également à procurer la sécurité aux autres.
Il est donc admis que la sécurité n’arrive pas par hasard. Elle se mérite. On la réalise en unissant la pensée à l’Entendement divin. Dans la mesure où l’on demeure conscient que l’on est le reflet de l’Entendement, qui garantit la sécurité de l’idée divine, ou ressemblance et image de Dieu, alors par Sa présence et Son pouvoir, l’Entendement divin assure la sécurité dans la vie humaine actuelle. En effet, le reflet spirituel guérit la pensée humaine de toutes les craintes et de tous les dangers qui rendraient la vie incertaine, en la fortifiant par la conviction scientifique de l’irréalité et de l’impuissance du mal, et de la toute-puissance du bien.
L’étudiant de la Science Chrétienne ne se vante pas d’être en sécurité grâce à sa propre force. Il ne compte pas sur sa propre sagesse. Il s’appuie plutôt sur le fait révélé que l’homme, en tant qu’idée de Dieu, ne peut s’écarter de la sécurité éternelle qui provient de la connaissance que Dieu a de Sa création. Il bénéficie de la sécurité de cette coexistence divine dans la mesure exacte de sa fidélité à la compréhension de celle-ci. Il est évident que cette unité avec l’Entendement divin est « l’abri du Très-Haut ». C’est la substance de la guérison par la Science Chrétienne. Tout scientiste chrétien s’efforce de prendre conscience de cette unité. Si modestes soient ses débuts, marqués par les épreuves et la patience, il sait que, grâce à une foi éclairée, ils lui assurent une domination spirituelle, car ils relient sa conscience de l’être à la source de toute sécurité – l’omnipotence même.