« Laissez-moi vous donner ici ce qui, selon ma compréhension, est le sens spirituel de la Prière du Seigneur… » — Mary Baker Eddy, Science et Santé avec la Clef des Ecritures
Notre Père qui es aux cieux !
Notre Père-Mère Dieu, tout harmonieux,
Que Ton nom soit sanctifié ;
Unité adorable ;
Que Ton règne vienne ;
Ton règne est venu ; Tu es toujours présent.
Que Ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
Donne-nous de savoir que – de même qu’au ciel, ainsi sur la terre – Dieu est omnipotent, suprême.
Donne-nous aujourd’hui notre pain quotidien ;
Donne-nous Ta grâce pour aujourd’hui ; rassasie les affections affamées ;
Pardonne-nous nos offenses, comme nous aussi nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés ;
Et l’Amour se reflète dans l’amour ;
Et ne nous induis pas en tentation, mais délivre-nous du mal.
Et Dieu ne nous induit pas en tentation, mais nous délivre du péché, de la maladie et de la mort.
Car c’est à Toi qu’appartiennent, dans tous les siècles, le règne, la puissance et la gloire.
Car Dieu est infini, tout pouvoir, toute Vie, toute Vérité, tout Amour, au-dessus de tout, et Tout.
Rares sont les chrétiens qui ignorent les paroles de cette brève prière que Jésus-Christ donna à ses disciples pour leur enseigner à prier. Cette prière, énoncée en cinq versets bibliques seulement, est répétée par des millions de gens, des millions de fois chaque jour, dans le monde entier.
Quand nous prions de cette façon, nous attendons-nous réellement à ce que « tous » nos besoins soient comblés ? Nous attendons-nous notamment à être guéris ? Si nous comptons sur l’efficacité de la prière, pourquoi ses résultats ne sont-ils pas à chaque fois instantanés ? Y manquerait-il un élément important ?
Dans son livre Science et Santé avec la Clef des Ecritures, la fondatrice de la Science Chrétienne, Mary Baker Eddy, conclut le premier chapitre intitulé « La prière » par une interprétation spirituelle de cette prière universelle qui, dit-elle, « répond à tous les besoins humains » (voir p. 16). Mais peut-être trouvera-t-on l’élément manquant pour une guérison certaine et instantanée dans ces paroles : « Ce n’est que dans la mesure où nous nous élevons au-dessus de tout ce qui se rapporte aux sens matériels et de tout péché que nous pouvons atteindre à l’aspiration céleste et à la conscience spirituelle exprimées dans la Prière du Seigneur, et qui guérissent instantanément les malades. » (ibid.)
Cette prière fait donc appel à l’« aspiration céleste et à la conscience spirituelle ». C’est la prière du sens spirituel qui s’élève au-dessus de « tout ce qui se rapporte aux sens matériels et de tout péché ». C’est une prière qui vient du cœur, non de la tête ; elle vient de Dieu, non de l’homme ; elle est désintéressée, elle donne de l’essor à la pensée et insuffle l’inspiration de la totalité de Dieu.
Cette prière est une affirmation continuelle de la présence et du pouvoir divins, et de l’unité que nous formons avec notre divin Père-Mère. Elle révèle la nature tout harmonieuse de Dieu, à laquelle correspond en tous points la nature de l’homme. Elle explique que le règne de l’harmonie divine est déjà venu et qu’il est toujours présent. Elle déclare aussi que Sa volonté, qui est assurément aimante, est suprême et qu’elle est faite maintenant et éternellement, ici même et en tous lieux.
La Prière du Seigneur affirme que, du fait des tendres liens de parenté entre l’homme et Dieu, l’humanité bénéficie toujours, et sans interruption, de la grâce permettant de faire face à toutes les situations, de l’amour qui apaise les relations humaines difficiles, et d’une totale immunité contre la maladie, le péché et la mort. Cette prière affirme avec joie que le seul lieu qui existe est Son royaume céleste, que le seul pouvoir est Sa présence à laquelle rien ne peut s’opposer, que Sa lumière et Sa gloire sont infinies et éternelles, et qu’il n’y a pas d’autre réalité. Quelle belle affirmation ! Quelle belle déclaration de la perfection !
Chaque fois que l’on dit cette prière, on peut acquérir une inspiration nouvelle et devenir davantage conscient du leitmotiv que les mots sous-entendent. C’est bien « l’aspiration céleste et... la conscience spirituelle » qui en sont les ingrédients essentiels, accessibles à tous.
Notre Père qui es aux cieux
Notre Père-Mère Dieu, tout harmonieux
Jésus dit : « N’appelez personne sur la terre votre père ; car un seul est votre Père, celui qui est dans les cieux. » (Matthieu 23:9) Mary Baker Eddy fait à écho à ses propos : « Jésus ne reconnaissait aucun lien de la chair... Il reconnaissait l’Esprit, Dieu, comme le seul créateur, et par conséquent le Père de tous. » (Science et Santé, p. 31) Ces vérités nous libèrent de toutes les contraintes de la vie matérielle, de ses croyances héréditaires, de ses limites, de sa génétique mortelle. C’est à notre tendre relation avec notre unique Père-Mère que nous devons notre véritable héritage, avec toutes les glorieuses qualités à la fois masculines et féminines que sont la tendresse, la beauté et l’amour de la Mère, la force, la compréhension et la vigueur du Père. Cette relation révèle qui nous sommes réellement.
Que ton nom soit sanctifié
Unité adorable
Dieu et l’homme sont un. Il n’y a qu’une seule Vie, qu’un seul Entendement, qu’un seul Etre, qui est Dieu Se révélant dans notre impérative perfection. L’Unité adorable – Dieu et l’homme – ne comprend rien de discordant ni d’inharmonieux, c’est pourquoi notre nature, à la ressemblance de Dieu, est toujours adorable.
Que ton règne vienne
Ton règne est venu ; Tu es toujours présent
Le royaume de Dieu, Son règne d’harmonie, de paix et de bien-être, n’est pas quelque chose qu’on aperçoit à l’horizon ou qui se rapproche ; il est déjà là, maintenant même, quoi que puissent dire les sens matériels. Cette prière reconnaît le bien présent, maintenant. Le royaume est au-dedans de nous, comme le déclara Jésus, et c’est un royaume de toute bonté. Mary Baker Eddy écrit : « Qu’est-ce que le royaume des cieux ? La demeure de l’Esprit, le royaume du réel. Il n’y a point là de matière, il n’y a point là de nuit – rien qui engendre le mensonge ou qui s’y livre. Ce royaume est-il éloigné ? Non ; il est toujours présent ici même. « (Ecrits divers 1883-1896, p. 174)
La perfection n’est ni retardée ni reportée. Dès maintenant, tout être est Dieu S’exprimant Lui-même, et nous n’avons rien d’autre à faire que de reconnaître avec joie ce royaume toujours présent de l’abondance et du bien-être divins. Il est ici, maintenant même !
Que Ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel
Donne-nous de savoir que – de même qu’au ciel, ainsi sur la terre – Dieu est omnipotent, suprême
La volonté de Dieu est l’activité de l’Amour divin, qui bénit la Création entière et ne laisse rien s’y manifester qui ne soit bon. Sa volonté est définitive, incontestable, irrévocable. Aucune machination d’un faux entendement ne peut usurper la place et le pouvoir de la volonté divine toujours présente. Les projets humains ne reflètent aucunement la volonté divine en action. Le vrai désir de laisser l’Entendement divin s’exprimer comme étant notre Vie nous délivrera du doute, de l’incertitude et de la crainte des événements présents ou futurs. La volonté de Dieu est toujours bonne et toujours juste, et seule Sa volonté est faite.
Donne-nous aujourd’hui notre pain quotidien
Donne-nous Ta grâce pour aujourd’hui ; rassasie les affections affamées
Quand on affirme la certitude absolue du bien, il s’ensuit naturellement que l’homme, l’enfant bien-aimé de Dieu, obtient toujours ce dont il a besoin. Il reçoit son pain quotidien, c’est-à-dire, selon Mary Baker Eddy, la grâce, l’obéissance et l’amour (Ecrits divers, p. 127). D’après un dictionnaire, la grâce est « l’influence divine toujours à l’œuvre en l’homme pour le régénérer et le sanctifier ». La Bible nous apprend que Jésus était « rempli de sagesse, et la grâce de Dieu était sur lui » (Luc 2:40). La grâce répond à tous les besoins humains ; elle est patience, douceur, tendresse et compassion, et il ne peut y avoir de situations dans lesquelles la grâce abondante de Dieu ne soit pas accessible à tous. C’est là en effet ce qui rassasie les affections affamées et enrichit l’existence.
Pardonne-nous nos offenses, comme nous aussi nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés
Et l’Amour se reflète dans l’amour
Quelles sont exactement nos offenses ? Est-il possible que notre seule offense envers notre prochain soit de ne pas le voir tel qu’il est réellement : non pas malade, âgé ou pécheur, mais comme Dieu le voit, parfait, droit et libre ? Quand nous refusons d’accepter le concept mortel de l’homme et ne reconnaissons que son identité divine parfaite, nous ouvrons la voie au pardon de l’Amour qui afflue ainsi dans notre existence et efface tout sens de culpabilité et tout ce qui condamne l’homme comme étant mortel ou pécheur.
Et ne nous induis pas en tentation, mais délivre-nous du mal
Et Dieu ne nous induit pas en tentation, mais nous délivre du péché, de la maladie et de la mort
L’Amour divin, Dieu, n’induira jamais en tentation Sa création bien-aimée ; au contraire, il la défend en protégeant chacun des suggestions de discordance ou de détresse. Toute tentation n’est que la croyance à une création, à un entendement ou une existence en dehors de Dieu. Mais le fait de réaffirmer que Son royaume est venu et que Sa volonté est faite annihile la croyance en un autre pouvoir à l’œuvre.
Car c’est à Toi qu’appartiennent, dans tous les siècles, le règne, la puissance et la gloire
Car Dieu est infini, tout pouvoir, toute Vie, toute Vérité, tout Amour, au-dessus de tout, et Tout
La boucle est bouclée, la prière se termine en ramenant la pensée vers la totalité de Dieu, Sa présence éternelle infinie, Sa puissance et à Sa volonté auxquels rien ne s’oppose. Pensons-y ! C’est à Dieu qu’appartient « le règne » – Son règne se trouve là où nous demeurons en tant qu’enfants bien-aimés. C’est à Dieu qu’appartient « la puissance » – la puissance par laquelle nous vivons, la puissance du bien. Dieu est donc l’origine de tout ce qui est exprimé, partout. Et c’est à Dieu qu’appartient « la gloire ». La lumière et le rayonnement de la présence de Dieu éliminent les ténèbres, le doute et la peur, et révèlent qu’en dépit des prétentions des sens matériels, Dieu est infini, éternel et TOUT.
En ayant de plus en plus l’habitude de prier du point de vue élevé de « l’aspiration céleste » et de « la conscience spirituelle », nous verrons que cette prière guérit instantanément avec une inspiration qui se renouvelle tous les jours. C’est ainsi que Jésus priait et qu’il apprit à ses disciples à prier. Aujourd’hui, comme en son temps, cette prière répond à tous les besoins humains.
