Je suis la bibliothécaire d’une salle de lecture de la Science Chrétienne située dans un quartier animé d’une ville du centre de la Californie. Il est enrichissant d’aider les visiteurs dans leur quête de compréhension et d’inspiration spirituelles. Qu’il s’agisse d’aider quelqu’un à trouver un magazine comme The Christian Science Journal (une publication sœur du Héraut) ou d’avoir un échange constructif, chaque rencontre m’a laissé un souvenir impérissable.
Il y a plusieurs années, alors que je priais plus précisément au sujet de la violence dans nos villes, deux hommes vêtus de noir, dont l’un portait un masque de ski, sont entrés dans la salle de lecture. Comme il faisait chaud, j’avais laissé la porte d’entrée entrouverte pour que ce soit plus accueillant et pour montrer que nous étions ouverts.
Même si j’étais seule, j’ai pu garder mon calme. Levant les yeux de mon bureau, je leur ai tranquillement demandé : « Puis-je vous aider ? » Ils n’ont pas répondu. Je lisais la peur dans leurs yeux. Peut-être ne savaient-ils pas quoi dire ou avaient-ils peur de répondre.
« Je vais prendre une tasse de thé, en voulez-vous ? » leur ai-je proposé. Ils étaient manifestement déconcertés par la proposition, mais ils se sont assis en face de moi et je leur ai servi le thé dans des tasses en porcelaine. Ils ne disaient toujours rien.
Alors que je leur parlais d’un ton rassurant, ils se sont soudain mis à pleurer et à déclarer ce qu’ils avaient sur le cœur. Ils m’ont avoué qu’ils étaient sortis de prison deux mois plus tôt et qu’ils vivaient dans la rue. Personne ne voulait d’eux en ville et ils ne trouvaient pas de travail.
Je n’ai pas cherché à savoir quel genre de crime ils avaient commis ni quoi que ce soit de personnel. Je les ai plutôt rassurés en leur disant que Dieu ne reproche à aucun d’entre nous ses péchés du passé parce qu’Il ne connaît pas le péché et qu’Il n’a créé ni péché ni pécheur. Dieu voit en nous Ses enfants bien-aimés, innocents. Nous ne sommes jamais séparés de Son amour ou du royaume des cieux. Le savoir permet d’aller de l’avant avec des mobiles purs, sans répéter les erreurs du passé.
Je leur ai ensuite fait part de la découverte de la Science Chrétienne par Mary Baker Eddy, il y a plus de cent ans, découverte qui révéla au monde cette magnifique vérité. Ces hommes ont alors paru écouter avec un certain intérêt, saisissant les idées que je partageais. Ils se sont ensuite levés pour partir, en disant qu’ils étaient passés devant la salle de lecture à de nombreuses reprises et qu’ils étaient ravis d’y être enfin entrés. Avant de sortir, ils se sont retournés pour dire : « Merci », et j’ai répondu : « N’hésitez pas à revenir avec de bonnes nouvelles. »
C’est alors qu’une chose merveilleuse s’est produite : quelques jours plus tard, les deux hommes sont revenus me dire qu’ils avaient tous deux trouvé un emploi. Ils étaient si heureux !
Une semaine plus tard, un visiteur de notre salle de lecture m’a raconté qu’il avait récemment parlé de ses problèmes à un inconnu dans un café en ville, lorsque ce dernier a tout à coup levé la main en disant : « Stop ! Allez à la salle de lecture de la Science Chrétienne pour parler à la dame de lumière » (il parlait de moi). Je lui ai demandé qui était cette personne. « C’est l’agent de probation des deux ex-détenus que vous avez aidés ! »
Mais l’histoire ne s’arrête pas là. La semaine dernière, soit quatre ans plus tard, alors que je m’apprêtais à fermer la salle de lecture à la fin de la journée, un homme bien habillé est venu vers moi pour me dire : « Je suis un agent de probation à la retraite et je viens vous remercier d’avoir aidé des personnes à changer de vie. » Je lui ai répondu que j’avais simplement vu l’identité spirituelle véritable de ces deux hommes. Il m’a dit qu’il obtenait lui aussi de bons résultats en traitant les prisonniers avec dignité. Je l’ai remercié et nous nous sommes souhaité une bonne soirée.
Cette belle expérience m’a rappelé que toutes les personnes qui servent avec tant de désintéressement dans les salles de lecture du monde entier sont des femmes ou des hommes « de « lumière ». Christ Jésus dit de ses disciples : « Vous êtes la lumière du monde. Une ville située sur une montagne ne peut être cachée ; et on n’allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau, mais on la met sur le chandelier, et elle éclaire tous ceux qui sont dans la maison. Que votre lumière luise ainsi devant les hommes, afin qu’ils voient vos bonnes œuvres, et qu’ils glorifient votre Père qui est dans les cieux. » (Matthieu 5:14-16)
