J’avais l’habitude de lire des livres à nos deux petits garçons avant qu’ils ne s’endorment. Ils étaient tellement absorbés par les histoires qu’ils ne voulaient jamais que j’arrête. Je devais finalement imposer une limite pour que nous puissions tous aller nous coucher. Lorsque les enfants sont vraiment pris par une histoire, ils l’écoutent de tout leur cœur. Leur pensée est entièrement concentrée sur ce qu’ils entendent. Une écoute similaire, consacrée, semblable à celle des enfants, est essentielle dans la prière.
Comme le rapporte la Bible, les disciples de Christ Jésus lui ont demandé un jour : « Qui donc est le plus grand dans le royaume des cieux ? » Le récit se poursuit ainsi : « Jésus, ayant appelé un petit enfant, le plaça au milieu d’eux, et dit : Je vous le dis en vérité, si vous ne vous convertissez et si vous ne devenez comme les petits enfants, vous n’entrerez pas dans le royaume des cieux. C’est pourquoi quiconque se rendra humble comme ce petit enfant sera le plus grand dans le royaume des cieux. » (Matthieu 18:1-4)
Selon moi, cela implique que Jésus demandait à ses disciples de mettre humblement de côté la pensée matérielle afin de s’ouvrir à ce qu’il leur enseignait sur la vie spirituelle. Et aujourd’hui, être à l’écoute comme un petit enfant nous permet d’être réceptif au Christ, que Mary Baker Eddy décrit dans Science et Santé avec La Clef des Ecritures comme « la vraie idée énonçant le bien, le message divin de Dieu aux hommes, parlant à la conscience humaine » (p. 332). Je trouve qu’atteindre cette réceptivité de l’enfant, où l’on devient conscient du « message divin de Dieu » et réceptif à ce message, commence par la façon dont on prie.
Récemment, j’ai lu un merveilleux exemple d’écoute semblable à celle d’un enfant lors de la prière. Dans l’article, l’auteure raconte qu’elle s’était blessée à la cheville et qu’elle avait demandé à sa fille qui était toute jeune de prier pour elle. Elle a été rapidement guérie, et elle a demandé à sa fille à quoi elle avait pensé lorsqu’elle priait pour elle. La petite fille a répondu : « Maman, quand je prie, je ne pense pas, j’écoute ! » (Kate Mullane Robertson, « Prier, c’est écouter », Héraut-Online, 1 août 2022).
Cela illustre la manière de prier qui fait preuve de la même réceptivité qu’un enfant – sans dire à Dieu ce dont j’ai besoin mais en L’écoutant.
On lit dans Science et Santé : « Pour bien prier, il nous faut entrer dans la chambre et en fermer la porte. Nous devons fermer les lèvres et imposer silence aux sens matériels. Dans le tranquille sanctuaire des aspirations ferventes, nous devons nier le péché et affirmer la totalité de Dieu. » (p. 15) Selon l’expérience que j’ai de la prière, lorsque je fais l’effort d’entrer « dans la chambre » et d’en « fermer la porte » – de mettre un terme aux décisions personnelles et aux raisonnements purement humains, afin d’écouter sérieusement avec l’innocence et l’ouverture d’esprit d’un enfant – je peux alors discerner le message dispensé par les anges de Dieu (les intuitions spirituelles).
En voici un exemple. Alors que j’approchais de la retraite, j’ai décidé de conserver mon emploi jusqu’à l’âge normal de départ à la retraite dans mon secteur d’activité. Ce projet semblait juste, jusqu’à ce que la direction de l’organisation change. L’environnement de travail s’est dégradé et mon emploi a cessé d’être épanouissant.
Pendant tout ce temps, il ne m’est jamais venu à l’esprit que je remplissais les conditions requises pour une retraite anticipée, ni même que je pouvais me permettre de partir plus tôt. Mon projet de prendre ma retraite à l’âge « normal » semblait rendre inévitables quelques années moroses.
Finalement, je me suis efforcé de mettre fin aux pensées qui suggéraient que je pouvais être limité par des facteurs tels que les finances ou les exigences liées à l’âge et, dans cet espace mental paisible, avec l’humilité de l’enfant, j’ai simplement écouté. Rapidement, le message de Dieu s’est fait entendre haut et fort : « Bien sûr, tu peux prendre ta retraite de façon anticipée. Il existe un moyen de le faire. Tu continueras d’avancer et de servir les autres d’une manière que tu n’avais jamais imaginée. » Soudain, j’ai eu l’impression qu’un énorme poids avait été ôté de mes épaules. J’étais vraiment soulagé.
J’ai découvert que j’étais en mesure de prendre ma retraite de façon anticipée et qu’il était dans l’intérêt financier de notre famille que je quitte l’entreprise à ce moment-là plutôt que cinq ans plus tard comme je l’avais prévu. Après ma retraite, un tout nouveau monde s’est ouvert à moi. J’ai maintenant le temps de chanter dans des chorales et, avec ma famille, de voyager et de vivre de nombreuses nouvelles expériences qui n’auraient pas été possibles avec mes horaires de travail et mes vacances limitées.
Le plus important a été la possibilité de servir les autres d’une manière que je n’avais pas prévue. Par exemple, j’ai eu l’occasion de travailler dans un camp de scientistes chrétiens pendant quatre étés. Dans l’environnement aimant du camp, j’ai été témoin de la croissance spirituelle de jeunes du monde entier. Cela a été une bénédiction de soutenir leurs progrès et d’y participer. C’est au moment où j’ai cessé de m’inquiéter et où j’ai adopté l’attitude d’un petit enfant, consacrant ma prière à l’écoute de la direction de Dieu, que cette nouvelle opportunité de servir et de progresser en Science Chrétienne est apparue.
Lorsque ce message divin est venu à moi à la fin de ma carrière, je n’avais aucun doute sur le fait que j’étais guidé dans le bon chemin. Ecouter Dieu nous permet de ressentir une conviction profonde, qui ouvre la voie à une croissance spirituelle plus importante. Comme l’écrit Mary Baker Eddy : « Les effets de la Science Chrétienne se voient moins qu’ils ne se font sentir. C’est la “douce petite voix” de la Vérité qui se fait entendre. Ou bien nous nous détournons de cette voix, ou bien nous l’écoutons et montons plus haut. La bonne volonté de devenir semblable à un petit enfant et d’abandonner l’ancien pour le nouveau dispose la pensée à recevoir l’idée avancée. Le bonheur d’abandonner les fausses limites et la joie de les voir disparaître, voilà la disposition d’esprit qui aide à hâter l’harmonie ultime. » (p. 323-324)
Avoir la réceptivité de l’enfant lorsque nous prions favorise « la disposition d’esprit » qui produit des résultats harmonieux, et la prise de conscience que le royaume de Dieu est à l’intérieur de nous. Je suis très reconnaissant pour la capacité dont chacun dispose, en tant que reflet de Dieu, d’écouter attentivement, comme un enfant, ce que Dieu nous dit, et d’avoir un cœur réceptif et ouvert à tout le bien que Dieu dispense continuellement.
