Lorsque je suis devenue membre d’une église filiale de l’Eglise du Christ, Scientiste, les membres avaient de la difficulté à mener à bien un projet de rénovation à cause de problèmes d’argent. Au fil des ans, les membres ont tenté à plusieurs reprises de relancer le projet. Mais des divisions manifestes au sein des membres se traduisaient parfois par des échanges houleux et accusateurs.
J’ai prié pour mon église, prenant conscience qu’il n’y a, en réalité, qu’un seul Dieu, qui a créé chacun à Son image et à Sa ressemblance, et qui est tout à fait bon. L’unité complète de Dieu et de l’homme est la norme de la perfection en Science Chrétienne. Tout ce qui s’écarte de cette norme parfaite est une suggestion diabolique ou erronée. Il appartient à chacun de s’efforcer, grâce à la prière, de comprendre et de démontrer dans sa vie que de telles suggestions n’existent pas.
Même si le mal et la haine semblent engendrer des divisions, et si la rancœur, la guerre, les fusillades de masse et les maladies ont apparemment libre cours, comme il n’y a qu’un seul Dieu, toutes ces informations négatives représentent la même allégation erronée selon laquelle il existe quelque chose en dehors de l’intégralité et de la bonté de la Vérité et de l’Amour divins, autres noms bibliques pour désigner Dieu. Cela m’a permis de réduire les divergences d’opinion à leur plus simple expression.
Le mal n’est ni un lieu, ni une personne ou une chose, comme l’explique la Science Chrétienne (voir Mary Baker Eddy, Science et Santé avec la Clef des Ecritures, p. 71). Dieu est Tout, et remplit tout l’espace. Le mal est la prétention que la bonté de Dieu est absente.
Mary Baker Eddy décrit la prétention du mal comme étant « la malédiction d’un ennemi du bonheur humain, rancunier et embusqué ». Cette formulation est tirée de la phrase suivante : « Parce que notre époque subit la malédiction d’un ennemi du bonheur humain, rancunier et embusqué, ceux qui sont les plus loyaux amis du genre humain, consciencieux dans leur désir de faire le bien et de vivre des vies pures et chrétiennes, devraient être plus attentifs à bien faire, être davantage sur leurs gardes et plus vigilants. » (La Première Eglise du Christ, Scientiste, et Miscellanées, p. 213)
La rancœur est une amertume et un ressentiment qui ont la vie dure. Même si les divisions dans mon église semblaient durer depuis longtemps, ce n’était qu’une prétendue opposition pleine de rancune au bien. La source latine tardive du mot rancœur a le sens de rancidité ou d’odeur nauséabonde. La rancœur surgit quand on chérit les offenses au lieu de les pardonner, ce qui crée des factions et des divisions. Mais j’avais conscience que « le scientiste chrétien ne nourrit aucun ressentiment ; il sait que cela lui nuirait plus que toute la malignité de ses ennemis. » (Mary Baker Eddy, Message à L’Eglise Mère de 1902, p. 19)
Il n'existe que l'Amour divin parfait et inclusif, « le seul Je, ou Nous » qui s'exprime dans sa parfaite manifestation.
A peu près à la même époque, l’une des personnes fréquentant nos services m’a raconté que le pasteur de l’église où allait sa voisine avait demandé à ses paroissiens de faire le tour du pâté de maisons où se trouvait notre bâtiment en priant pour que l’église de la Science Chrétienne de notre ville disparaisse.
Je me suis demandé pourquoi on pouvait haïr notre église ou la Vérité sur laquelle elle est fondée. La réponse qui m’est venue est cette remarque de Christ Jésus : « Ils m’ont haï sans cause. » (Jean 15:25)
Bien sûr, on n’a pas à se demander : « Pourquoi ? » ; la haine n’a ni cause ni raison d’être. La haine n’est pas intelligente, c’est la suggestion selon laquelle on peut être séparé du bien. La haine est le contraire de l’intelligence, de la puissance, de la présence et de l’activité, car de telles caractéristiques appartiennent toutes à Dieu, l’Amour divin. La tentation de se prosterner devant des personnalités matérielles, de les adorer ou d’accorder du pouvoir à quelque chose en dehors de Dieu est « la malédiction d’un ennemi du bonheur humain, rancunier et embusqué ».
L’antidote consiste à savoir que Dieu est le seul véritable Entendement ou Vie de chacun, et de chérir la nature-Christ que Dieu nous donne à tous. Mary Baker Eddy écrit : « Etre un homme ou une femme plein de noblesse, avoir un nom qui emplit le monde de son parfum, c’est supporter avec patience les assauts de l’envie et de la méchanceté – tout en cherchant à élever les natures stériles de ceux qui s’y livrent jusqu’à les rendre capables d’une vie plus haute. » (Ecrits divers 1883-1896, p. 228)
En priant à partir de la définition de l’Entendement dans le Glossaire de Science et Santé, j’ai échappé au ressentiment que m’inspirait l’action malavisée d’une autre église. Cette définition commence ainsi : « Le seul Je, ou Nous » (p. 591). Il ne peut donc y être question de « nous » et « d’eux », ni de « ceux » qui haïssent sans raison, ni de « il a dit, elle a dit » ou de « vous autres » ; il n’existe que l’Amour divin parfait et inclusif, « le seul Je, ou Nous » qui s’exprime dans sa parfaite manifestation.
Dans Science et Santé on lit aussi : « L’Amour, exhalant l’altruisme, inonde tout de beauté et de lumière. » (p. 516) « Exhaler » signifie émettre un parfum, une odeur agréable. Je me suis appliquée à ne pas reconnaître d’autre « je » que ce divin Un, Dieu, et à ne pas accepter dans ma ville d’autre « nous » que celui qui inclut l’expression parfumée de Dieu. D’autres membres priaient également.
Le résultat a été que la lumière naturelle de l’altruisme a commencé à briller à travers l’activité normale de l’église. Les problèmes ont été réglés de manière démocratique et courtoise. Au bout d’une quarantaine d’années et après sept comités de rénovation différents, l’église a été rénovée avec succès. De plus, et contre toute attente, les huit ou neuf commerces adjacents à l’église ont été rénovés à peu près à la même époque, ce qui a eu pour effet d’améliorer et de redynamiser tout le quartier. Je n’ai jamais su ce qu’il était advenu des intentions de l’autre église, mais c’est comme si cela ne nous concernait plus.
L’harmonie et le progrès sont les caractéristiques naturelles de l’église. Notre église filiale exprime le Nous divin et de ce fait l’amour, l’unité, le dévouement, la joie et l’altruisme. Les réunions de témoignage de guérison sont dynamiques, et régulièrement nous recevons de nouvelles demandes pour devenir membre. Nos efforts pour démontrer l’unité de Dieu et de l’homme, le seul « Nous », ont été profitables à notre église et à notre ville.