Certains moments sont tout simplement marquants.
Comme l’illumination que j’ai eue après m’être gravement blessée au genou en dansant : des semaines après l’incident, je boitillais encore ; je priais, comme je l’avais fait dans de nombreux cas par le passé, mais en limitant ma prière à une sorte de souhait. Je souhaitais que cela ne se soit pas produit. Je souhaitais que mon genou aille mieux pour pouvoir danser à nouveau. Je souhaitais comprendre comment la prière fonctionnait.
Mais toutes ces semaines à faire de mon mieux pour me tourner vers Dieu, avec le soutien patient d’un praticien de la Science Chrétienne, m’ont conduite vers ce moment que je n’oublierai jamais.
C’était un jour comme tous les autres. Mon genou ne se pliait pas et ne se tendait pas complètement. Même si j’étais découragée, j’apprenais à détourner le regard de l’évidence physique qui se présentait à moi et à écouter plutôt ce que Dieu disait. Cette après-midi-là, l’idée m’est venue d’aller assister à un cours de danse – celui dans lequel j’aurais dû être.
J’ai boité jusqu’à la salle. Quand je suis arrivée, une autre pensée m’est venue : je devrais peut-être essayer de participer un peu au cours, au moins les premiers exercices à la barre. Mais comment pouvais-je faire quoi que ce soit, étant donné la forme dans laquelle j’étais ?
J’ai compris qu’il y avait une nette différence entre la voix de ma propre volonté, ou ego, et la voix de Dieu, l’Entendement divin. Je savais que ce n’était pas la voix de ma propre volonté humaine de danseuse qui me poussait. C’était quelque chose de nouveau, de clair et de calme. Alors, j’ai dit au professeur que j’allais juste m’étirer un peu à la barre, si elle était d’accord, et faire ce que je pouvais. Elle a accepté.
Alors que je réalisais une partie des exercices, une lumière s’est soudainement allumée dans ma conscience : je n’avais jamais été la source de ma capacité à danser. Jamais. J’avais appris à l’école du dimanche de la Science Chrétienne que Dieu est la source et que je suis le produit, l’expression. Mais là, j’ai vraiment compris ce que cela signifiait. Dieu – qui est l’Ame, la Vie, le Principe, l’Amour – avait toujours été la cause profonde, la raison pour laquelle j’avais pu danser en premier lieu. Et Dieu était la raison pour laquelle je pouvais encore danser, à moins que Dieu n’ait changé. Je savais que l’Ame n’avait pas changé, que l’Amour n’avait pas changé, il me semblait donc logique que je n’aie pas changé non plus, puisque je suis l’expression de l’Ame, de l’Amour.
Tout cela s’est passé en l’espace de quelques instants, pendant que je m’accrochais à la vieille barre en bois et que je luttais pour bouger normalement. Mais cela ne venait pas de nulle part. La guérison n’est pas due à la chance, au destin ou au passage du temps. Elle résulte d’un changement radical dans notre conscience – un changement dont il est en grande partie impossible de prédire quand et comment il se produit, mais qui se produit inévitablement lorsque nous persistons à prier. Lorsque nous continuons de chercher des preuves de la présence de Dieu, d’écouter Sa voix dans nos pensées, de nous attendre au bien dans notre vie, elle apparaît – sur une barre de danse ou n’importe où ailleurs.
J’ai continué mon cours de danse ce jour-là, j’en ai fait beaucoup, lentement mais avec beaucoup de gratitude. Le lendemain, je suis retournée aux répétitions du spectacle auquel je participais. En un jour ou deux, j’ai pu faire tout le travail difficile et même danser sur pointes dans le spectacle. J’ai poursuivi une longue carrière professionnelle en tant que danseuse et je n’ai plus eu de blessure au genou. Et c’est toujours vrai.
Pourquoi ce moment à la barre était-il si important, à cette époque comme maintenant ?
D’une part, parce qu’il s’est produit avant la guérison. Ce moment de claire prise de conscience de ce qui est vrai – Dieu en tant qu’Esprit, la source, et moi en tant qu’expression spirituelle – s’est produit avant le changement physique pour lequel j’avais prié avec tant de ferveur. Il s’est aussi produit après que j'ai fait un pas en avant – après que j’ai eu la foi et l’obéissance nécessaires pour rejoindre mon cours de danse même si peu de choses avaient alors changé.
C’était aussi un exemple puissant de la façon dont l’Entendement divin nous dit toujours ce que nous avons besoin de savoir, et brise toujours le mur de résistance qui se dresse devant la compréhension de ce qui est vrai à notre sujet ou au sujet des autres. Mary Baker Eddy a appelé ce message le Christ – comme dans « Le Christ est la vraie idée énonçant le bien, le message divin de Dieu aux hommes, parlant à la conscience humaine. » (Science et Santé avec la Clef des Ecritures, p. 332)
Donc, c’est le Christ qui m’a révélé qui dansait. Et une fois que j’ai bien compris cela, j’ai pu comprendre un peu que cela ne changeait pas – ne pouvait pas changer.
Ce moment dans la salle de danse s’est étendu à de nombreuses autres idées. Cela fonctionne ainsi, étape par étape, leçon par leçon. Nous n’avons pas à tout comprendre d’un coup, mais nous devons continuer d’essayer. Continuer de revenir à l’essentiel, comme le fait chaque jour un bon danseur, et regarder vers le haut et vers l’avant, pour voir tous les moments de grâce et de tendresse qui viennent de Dieu et ne demandent qu’à être découverts.