J’étais devenu un adepte de la compétition au volant. Sur la route, je me voyais engagé dans une sorte de surenchère avec les autres. Je conduisais mon véhicule pour les « battre » comme s’il s'agissait d’une course. Je leur coupais la route, je réagissais à leur conduite et je me mettais en colère à cause de leur comportement.
En grandissant, j’avais fréquenté une école du dimanche de la Science Chrétienne et découvert l’amour que Dieu a pour chacun d’entre nous et combien il est naturel pour nous d’exprimer cet amour les uns envers les autres. A l’âge adulte, je suis devenu membre d’une filiale de L’Eglise du Christ, Scientiste, et j’y ai été actif. Je considérais que je faisais miennes et que j’exprimais les qualités dont Jésus était le modèle. Cependant, d’une manière ou d’une autre, j’avais réussi à séparer mes idéaux chrétiens de mon comportement au volant, qui n’avait quant à lui rien de chrétien.
Alors que je priais un jour au sujet de ce que Jésus appelait les deux grands commandements – aimer Dieu, et aimer son prochain comme soi-même – j’ai été brusquement confronté à cette incongruité et j’ai pris conscience que j’avais besoin d’être guéri de ce comportement. Je me suis rendu compte que ma colère et mon attitude avaient pour conséquence involontaire de croire que j’étais séparé de Dieu, le bien. Cela m’a ébranlé et m’a fait sortir de ma complaisance au sujet de ce comportement. J’ai entrepris de prier quotidiennement, notamment en conduisant, avec ces versets des Psaumes : « Sonde-moi, O Dieu, et connais mon cœur ! Eprouve-moi, et connais mes pensées ! Regarde si je suis sur une mauvaise voie et conduis-moi sur la voie de l’éternité ! » (139:23, 24)
Ce qui m’est apparu en priant, ce n’est pas seulement la nécessité d’un changement de comportement, mais le besoin bien plus grand de guérir une vision erronée de moi-même et des autres. Dieu est le bien, Il aime Ses enfants et Il pourvoit à leurs besoins. Je n’avais donc pas à craindre de rater quoi que ce soit de bien. Ma prière m’a fait prendre conscience qu’il fallait voir les autres conducteurs comme des frères et sœurs faisant partie de la famille universelle de Dieu, partageant la même bonté et le même amour illimités.
J’ai continué de prier ainsi pendant un certain temps. Je ne sais pas quand j’ai complètement cessé de conduire de manière agressive, mais à un moment donné, je me suis rendu compte que j’étais devenu un « meilleur prochain », en conduisant plus calmement et en laissant passer les autres automobilistes qui tentaient de me dépasser. Je conduisais avec plus de compassion.
Puis, un jour, sur l’autoroute, un jeune motocycliste a débouché devant moi à grande vitesse. Sans aucun jugement d’aucune sorte, ma première pensée a été : « J’espère que tout ira bien pour lui ! » Ma deuxième pensée a été : « Dieu l’aime comme moi aussi je l’aime. Je sais que tout ira bien pour lui. » La guérison était totale.